Célébration à la cathédrale : une forte valeur symbolique
Les Rimouskois invités à se la réapproprierLa célébration spéciale qui sera diffusée jeudi soir à 23 h en différé de la cathédrale de Rimouski se veut d’une très grande valeur symbolique, confirmant que les Rimouskois sont prêts à se réapproprier l’église mère du Diocèse.
L’activité sera constituée d’une célébration de la parole par le président de la Fabrique Saint-Germain, Jean-Charles Lechasseur, accompagnée de musique religieuse et de Noël. On pourra y entendre notamment des artistes réputés de la scène musicale locale, dont la chanteuse soprano Lucie Gendron, le violoniste Hugues Laforte-Bouchard et la titulaire de l’orgue de la cathédrale, Josée April.
Le tournage de cette émission spéciale du temps des Fêtes a été effectué cet après-midi. Le journal le soir a été invité à assister aux préparatifs et a recueilli les impressions de madame April et de monsieur Lechasseur.
Jamais accepté la fermeture
« C’est normal pour moi d’être là. Ça fait bientôt sept ans que je ne jouais plus à la cathédrale, alors j’attendais ça avec fébrilité. Je suis titulaire de l’orgue depuis 2001 et j’ai donc joué ici pendant 13 ans d’affilée avant que la cathédrale ne soit fermée. Je suis heureuse que les gens veuillent se réapproprier la cathédrale, mais ce n’est pas mon cas, parce que pour moi, je le l’ai jamais perdue. J’ai toujours refusé de croire qu’elle ne serait jamais rouverte. Je vais présenter une pièce de Felix Mendelssohn, en plus des classiques religieux du temps des Fêtes », confie Josée April.
Joie au cœur
« C’est très important. C’est un événement qui nous ramène de la joie au cœur, parce que c’est la première fois après six ans de fermeture où on aura une liturgie chrétienne au sein de la cathédrale. C’est une église, avant d’être une cathédrale. Donc, c’est ce qui nous aide à se dire qu’il y a de l’espoir pour notre cathédrale. Et en plus, on fait ça dans la magie du temps des Fêtes. C’est Noël. Nous allons vivre cette cérémonie de façon virtuelle, mais c’est beaucoup mieux que de se priver d’un geste positif et de se dire on ne fait rien. Et c’est la seule solution qui nous restait pour faire bénéficier les gens de ce lieu sacré », déclare Jean-Charles Lechasseur.
« Il faut que les gens comprennent que la cathédrale leur appartient et c’est ce qu’on veut faire, leur redonner quelque chose qui a du sens. Nous allons faire presque l’équivalent d’une messe. Nous avons à présenter deux épitres, un évangile, deux prières universelles et parler de l’Enfant-Jésus. C’est un peu tout ça et j’aurai un commentaire à formuler également sur ce à quoi ça me fait penser dans un contexte aussi important. La COVID-19 a été marquante pour tout le monde. Ce qu’il m’importe de traduire, c’est l’espérance », ajoute monsieur Lechasseur.
Prochains mois
Que se passera-t-il après les Fêtes, dans le dossier de la cathédrale, a demandé le journal à monsieur Lechasseur.
« On va y aller pas à pas. On ne peut pas non plus penser que ça va rester comme ça. Il faut trouver des moyens d’impliquer la population. Les solutions, ce n’est pas la Fabrique qui va les trouver uniquement. C’est tous ensemble que nous allons réussir des choses. Il faut que ça parle à toutes les générations, aussi. Il faut s’actualiser. J’ai toujours travaillé pour le religieux, car c’est une église et il ne faut pas la désacraliser. On peut faire tout le reste : du communautaire, du touristique, du culturel dans la cathédrale tout en maintenant la sacralisation. »
Financement
On amorcera bientôt une campagne de financement. « Ça, il faut vraiment le faire. On va tendre la main, car on arrive maintenant à un tournant : il faudra trouver les fonds qu’il faut pour au moins faire ce qui est urgent dans la charpente et le toit. Après, on pourra étaler dans le temps les travaux de la restauration de la cathédrale. Nos gouvernements seront interpellés. En 2021, je ne crois pas qu’on puisse nous dire « c’est du religieux, on ne s’occupe pas de ça. » Il faut qu’on reconnaisse qu’une partie de notre communauté a besoin de la cathédrale et des églises. »
« Il faut se souvenir qu’autrefois, la cathédrale a été utilisée pour toute la communauté. C’était là qu’on se réunissait par exemple avec les autorités civiles quand il y avait une situation d’urgence et on y donnait aussi des conférences. Même plus près de nous, en 1997, la cathédrale a été le lieu d’une grande manifestation sociale pour les milieux ruraux avec la regrettée députée Suzanne Tremblay », fait enfin savoir monsieur Lechasseur.
Cette cérémonie sera diffusée à la télévision communautaire de la chaîne COGECO (canaux 4 et 555) à 23 h jeudi, ainsi que sur les sites internet suivants : cathédrale2016, Fabrique Saint-Germain et cathédrale de Rimouski faut que ça bouge.
Dans la vidéo ci-dessous, on entend l’orgue de la cathédrale qui résonne sous les doigts de Josée April.