Les opinions divergent sur le couvre-feu et les mesures sanitaires
Une petite consultation maison démontre que les opinions divergent et que la population est partagée sur l’imposition du couvre-feu décrété par le gouvernement du Québec depuis le 8 février entre 20 h et 5 h.
Les commentaires ont été nombreux à l’invitation du Journal Le Soir, preuve que ce sujet ne laisse personne indifférent.
« Plus les heures d’affaires seront réduites, plus l’achalandage sera important dans les commerces. En refusant de vendre des articles dans des magasins, on force les consommateurs à faire plusieurs commerces pour trouver l’article nécessaire, ce qui augmente l’achalandage dans les commerces puisqu’il faut parcourir plusieurs commerces pour répondre à nos besoins », note Claude Gauthier.
Pour l’artiste Catherine Larouche, le fait d’empêcher l’achat d’articles non essentiels n’aide pas les commerces d’ici. « Les gens doivent alors acheter le tout en ligne par des sites à l’étranger. Mon entreprise a besoin de produits non essentiels pour opérer et je ne suis même plus en mesure d’en acheter alors que je pourrais continuer de travailler ».
« Pour ma part, je trouve ça étouffant d’être en confinement, mais ma plus grande peur, c’est à quoi doit-on s’attendre après ceci. Les commerces plus fragiles ferment. Les mesures sont de plus en plus sévères et, comme si ce n’était pas assez, il y a ceux qui n’y croient pas et qui font à leurs têtes », commente Louisette Therrien.
« Quand je regarde que je suis en train de gâcher mon DEC et que de nombreux élèves vont rentrer au Cégep sans aucune compétence, je trouve ça épouvantable. C’est pourquoi je trouve que le gouvernement va trop loin », lance Kelly Jean.
Pas de vérités absolues
« Certaines instances politiques privilégient la main de fer dans le gant de velours. D’autres utilisent un langage coloré et explicatif afin de motiver les troupes à accepter des compromis pour le bien-être commun. Comme il n’y a pas de vérités absolues en pandémie, le Québec y va à tâtons avec une bonne dose de transparence dans la livraison des messages. L’attitude »bon père de famille » aidant, le gouvernement Legault mène cette guerre de main de maître. Je sens une écoute et une préoccupation des autres. Les balises ne sont pas toujours nettes (comme la COVID-19), mais il y a un réel désir de s’en sortir et de prendre les moyens pour y arriver. Bien sûr le confinement ne plait à personne; il comporte des désavantages sociaux et psychologiques évidents. Nous n’avons qu’un seul outil pour lutter cet ennemi silencieux, inodore et qui se balance d’un être à un autre: nous. Persévérance et courage », philosophe Mario Liberge.
« Honnêtement, je ne vois aucune différence. Malheureusement, plus tu serres la visse et plus les gens font pires. J’espère que le Bas-Saint-Laurent va revenir en zone orange », souligne Kenny Jean, de Saint-Eugène-de-Ladrière.
Le non-respect des règles pointé du doigt
« Nous sommes dans cette situation, car il y a une minorité de gens qui se balancent des procédures et qui font parler d’eux. Par exemple, quand nous sommes tombés en rouge et que Rivière-du-Loup était en orange, on a des super brillants qui se sont déplacés à Rivière-du-Loup et qui ont fait parler d’eux dans les médias. Si tu ne veux pas respecter les consignes, organise-toi pas pour ne pas que ça se sache. Les manifestants disent qu’ils font ça pour les entreprises, ils sont qui pour parler à notre place. On a juste hâte que ça ce calme pour pouvoir recommencer alors parler pas pour nous autres svp. Le Nouveau-Brunswick a compris que fermer les zones, c’est cela qui va sauver l’économie et les gens », mentionne un homme d’affaires désirant conserver l’anonymat.
Murielle Cloutier, de Saint-Fabien, estime que plusieurs personnes ne respectent pas le couvre-feu. Tant et aussi longtemps que les gens vont avoir le droit de voyager, il n’y aura aucune amélioration », clame-t-elle.
Retour des barrières à La Pocatière ?
« Certains diront que c’est drastique, épouvantables et sans fondement, mais un moment donné il faut être drastique pour que certains comprennent. C’est sûr que c’est un coup de plus pour ceux qui respectent les règles. Ce n’est pas facile pour tout le monde, mais on va devoir se serrer les coudes et travailler ensemble. Pour ma part, je n’ai rien contre le couvre-feu. J’aime mieux le vivre en janvier qu’en été. Je trouve ça difficile de ne pas voir ma famille, ma mère qui se sent bien seule. J’espère qu’après le 8 février nous retrouverons une vie un peu plus normale, quitte à avoir des disparités régionales », mentionne Carole Michaud, de Saint-Eugène-de-Ladrière.
Favorables au couvre-feu
« Pour moi, ça ne change rien. Il faut juste penser un peu plus à ce qu’il nous manque avant 20 h », déclare Martin Girard.
« Ça me va pour le moment, en espérant que ça ne dure pas trop longtemps », indique Diane D’Astous, de Saint-Eugène-de-Ladrière.
Pour Dominique Dufour, la situation est moins pire pendant l’hiver, bien au chaud à la maison, avec un bon film, un bon livre. « Ce n’est qu’un moment qui sera vite oublié ».
« Je trouve ça très bien. Je crois que ça va faire du bien pour diminuer le nombre de cas. Prendre le temps de respirer un peu, ça ne peut pas faire de tort à personne, estime Audette Pelletier.
Pour la rimouskoise Hélène Landry, le couvre-feu lui permet d’apprécier le silence de la nuit. « Il y a moins de circulation inutile dans ma rue. Il y a moins de conducteurs qui font gronder leur moteur d’auto en roulant trop vite dans une rue résidentielle. On a eu beau faire signer des pétitions pour empêcher certaines personnes de rouler en fou dans notre rue, ça n’a pas donné grand-chose, mais le couvre-feu je trouve cela super pour ça ».
Sur une note plus humoristique, un déneigeur mentionne que son travail est facilité parce qu’il y a moins de circulation sur les routes.