Colère face au palier orange : appel au calme
Le mécontentement a pris de l’ampleur dans la région du Bas-Saint-Laurent, depuis l’annonce du premier ministre, François Legault, mardi, précisant que le Bas-Saint-Laurent ne passerait pas du niveau d’alerte COVID orange, alors que ses voisines passent au jaune à compter du 26 mars.
Élus et citoyens ont continué à mettre leur grain de sel depuis deux jours, par des interventions publiques ou par les médias sociaux. Au point où le président de la Table des élus du Bas-Saint-Laurent, Michel Lagacé a décidé de lancer un appel au calme, après avoir appris que le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent avait reçu des courriels méprisants dans les dernières heures, selon ce qu’annonçait Radio-Canada, cet après-midi.
Ultra marathon
« La situation de la COVID-19 au Bas-Saint-Laurent, comme au Québec et dans le monde, occupe une part importante de nos vies depuis plus d’une année maintenant. Nous avons tous hâte de retrouver nos communautés: sociale, familiale élargie, amicale, professionnelle, sportive…et toutes les autres facettes de nos vies! Cet ultra marathon a siphonné beaucoup de nos énergies, de nos patiences. Il n’en demeure pas moins que la lumière jaillit au bout du tunnel. Cette semaine, nous avons vécu des déceptions multiples…parce que nous avons tous hâte à autre chose. Le directeur régional de la Santé publique du BSL, qui a, tout comme nous, bien hâte à retrouver une vie personnelle et professionnelle plus paisible, a identifié que les conditions requises pour un assouplissement immédiat n’étaient pas réunies suite à l’apparition de cas un peu partout au BSL, de cas de variants qui restaient à maîtriser. On peut ne pas être en accord, le dire, demander des éclaircissements sur l’ensemble des critères et données factuelles qui le guident. Mais rien ne permet que quiconque puisse lui adresser des menaces, l’intimider, l’insécuriser, ou l’amener à craindre pour son intégrité physique. Le Dr Leduc mérite notre respect.. .menacer, intimider n’est pas une option! », a fait savoir monsieur Lagacé sur sa page Facebook.
Pas droit à l’erreur
Michel Lagacé prend de nouveau la défense du Dr Sylvain Leduc, directeur régional de la Santé publique, en entrevue avec le journal le soir.
« Trop, c’est trop. Dans la vie, on peut ne pas être en accord et questionner certaines décisions, mais ce qui doit prédominer, c’est le respect. Quand il y a des menaces ou de l’intimidation envers certaines personnes, ça dépasse l’entendement. C’est un peu ça que je veux faire valoir. Le directeur régional de la Santé publique, Sylvain Leduc, occupe un siège qui est très chaud depuis plusieurs mois. Pour toutes les décisions qu’il prend présentement, d’alléger ou d’imposer de nouvelles mesures, il n’a pas droit à l’erreur, car ça a un impact sur la vie des gens », fait valoir monsieur Lagacé.
La bêtise
« Le principe de précaution, il l’applique et il doit l’appliquer. On est toujours dans une situation enviable au Bas-Saint-Laurent. Ça se peut que tout le monde soit tanné. J’en suis fort conscient, y compris monsieur Leduc, mais ce n’est pas parce qu’on est à bout qu’il faut en arriver là. Le manque de respect, c’est inacceptable. Un moment donné, l’intelligence doit prendre le dessus sur la bêtise. Il faut plutôt tenter de comprendre et c’est ce que les élus du Bas-Saint-Laurent ont tenté de faire depuis mardi. J’ai discuté avec le Dr Leduc cet après-midi et nous aurons d’autres échanges la semaine prochaine. On parle tous la même langue, mais ce ne sont pas nécessairement les moyens qui sont tous semblables pour arriver à faire valoir notre point de vue », renchérit monsieur Lagacé.
« Quand j’ai su ce qui était arrivé, je me suis dit : « on a un problème collectif. » Ce n’est pas vrai qu’on va manquer de respect à un individu comme le Dr Leduc. Il faut être patient. On est comme dans un marathon dont il ne reste que deux ou trois km à faire. »