Le Conseil du patronat rappelle ses attentes
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) rappelle ses attentes au prochain gouvernement, à la suite du déclenchement de la campagne électorale fédérale, hier.
« Puisqu’un plan de retour à l’équilibre budgétaire est prioritaire vu l’explosion des dépenses liées à la pandémie, le CPQ propose de miser rapidement sur l’économie pour générer de la croissance. Pour lancer ce vaste chantier, le CPQ place au premier rang des priorités le développement du capital humain, tant actuel que futur ainsi que le rattrapage en matière d’investissement et d’intégration technologique », signale l’organisme, dans un communiqué.
« La période post-pandémique sera déterminante pour de nombreuses entreprises québécoises. Il faut s’assurer de libérer les barrières à la relance économique et soutenir les secteurs qui n’ont pas encore retrouvé leur pleine croissance. Néanmoins, il faut garder à l’œil l’état des finances publiques et le spectre de l’inflation », résume Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
Capital humain
Le capital humain constitue, sans contredit, selon le CPQ, le socle premier de la performance économique et sociale. Les nouvelles réalités du marché du travail nécessitent de plus en plus de formation.
Le Conseil du patronat précise ses attentes :
- Il faut restreindre l’accessibilité à la Prestation canadienne de relance économique (PCRE) pour encourager le retour au travail.
- À cet effet, la réforme à venir du régime d’assurance-emploi doit absolument intégrer des mesures pour inciter les prestataires à suivre des formations entre deux emplois.
- Pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, la venue des travailleurs étrangers temporaires (TET) est une solution, mais il faut absolument diminuer les délais administratifs entre les gouvernements à Ottawa et à Québec, qui rendent la situation pire au Québec qu’ailleurs au pays.
- L’élargissement de la main-d’œuvre passe aussi par le prolongement de la vie active des travailleurs d’expérience et l’inclusion des personnes éloignées du marché du travail. Le gouvernement fédéral a la capacité de leur faciliter la vie.
Innovation et intégration technologiques
Bien que les technologies numériques, l’automatisation et la robotisation représentent une importante voie d’avenir, nous n’investissons pas suffisamment dans ces domaines comparativement aux autres nations développées. « Ainsi, pour combler le retard, il faudrait notamment bonifier et adapter les incitatifs fiscaux relatifs à la R-D. »
Outil de croissance
Aux dires du CPQ, les investissements en infrastructures et les approvisionnements publics domestiques représentent un puissant levier de développement.
- L’achat local devrait être davantage encouragé, dans le respect des règles de libre-échange et de saine utilisation des deniers publics, de même que l’innovation dans les produits et services et dans les façons de faire.
- Les secteurs les plus affectés par la pandémie comme l’aéronautique, le tourisme et la restauration doivent demeurer au cœur des préoccupations gouvernementales.
L’économie verte et les investissements
Bien que le virage vers une économie verte soit entamé, le Conseil du patronat estime que les efforts pour électrifier les transports et investir dans les technologies propres doivent continuer de bénéficier d’un appui gouvernemental.
- Il faut encourager le développement des technologies vertes et des énergies renouvelables (GNR, biomasse, l’éolien, le solaire et l’hydrogène).
- Le gouvernement doit ajouter des critères environnementaux et durables dans ses appels d’offres et ses approvisionnements.
« Avec les nombreux programmes de soutien gouvernemental, l’économie canadienne s’en est heureusement bien tirée. Néanmoins, la croissance économique est fragile et inégale. Toutes les mesures proposées visent à assurer une relance robuste et durable en plus d’améliorer les perspectives financières du gouvernement », ajoute finalement Karl Blackburn.