Jean Brisson démontre que les aînés sont prêts à prendre la relève
L’animateur radiophonique et fantaisiste Jean Brisson s’apprête à démontrer que les aînés sont prêts à prendre la relève, alors qu’ils sont considérés comme une partie de la solution pour contrer la pénurie de main-d’œuvre qui affecte de nombreux secteurs d’activités.
En entrevue exclusive avec le journal le soir, Jean Brisson, 90 ans, précise qu’il est en négociations avec la radio CFYX de Rimouski afin de reprendre son travail d’animateur avec sa propre émission.
« J’ai discuté avec la direction de CFYX et on m’a demandé de réfléchir à une proposition. Il y avait un petit problème technique : je souhaitais utiliser de bonnes vieilles tables tournantes pour faire passer mes disques, mais il semble que ce n’est pas adapté aux nouvelles normes technologiques. Nous avons trouvé une solution technique. Je vais enregistrer mes affaires à la maison avec de l’assistance. Je suis sur le bord d’accepter », confie monsieur Brisson.
Amis contactés
Là où ça devient encore plus intéressant, c’est que Jean Brisson a fait appel à de nombreuses personnes de son entourage qu’il estime pour obtenir leur avis, dont l’ancien dirigeant de CFLP-radio René Michaud, l’ancien administrateur de Québec-Téléphone, dirigeant de Chambre de commerce et fondateur de la marina, Louis Arsenault, et l’ex-rédacteur en chef des hebdomadaires Le Progrès-Écho et Le Rimouskois, Ernie Wells.
« On m’encourage tellement que ma décision est pratiquement prise. René Michaud m’a dit « Jean, si tu en as envie, que ça ne t’apporte pas de stress et que tu y vas pour t’amuser, vas-y! ». Là, je suis en train de travailler sur ma discographie. Ce n’est pas réglé, mais c’est sur le bord. Je devrai maîtriser une technique comparable à celle d’un 747, avec beaucoup d’écrans et d’ordinateurs. On m’a dit que j’aurai toute l’aide nécessaire », explique monsieur Brisson.
Les aînés au travail
Que pense Jean Brisson du fait que la crise de la main-d’œuvre pourrait inciter de nombreux retraités à retourner au travail?
« J’ai lu le beau texte que Stéphane Laporte a écrit sur « les vieux ». C’est de toute beauté. Il dit qu’il faudrait enlever le V de vieux pour mettre un D… Il dit que les aînés sont importants et ont beaucoup de choses à apprendre au reste de la société. De plus en plus, quand je parle à des amis, ils me disent qu’ils viendront m’aider si je prends l’emploi. Ils m’encouragent tous. C’est simple : je me sens capable. »
Dédié aux aînés
C’est justement aux aînés que Jean Brisson pense en préparant son émission. Il évoque les 325 ans de Rimouski comme un thème qu’on utilisera pour mettre en valeur les 65 ans et plus.
« Je veux parler des gens qui sont toujours très actifs, comme Louis Arsenault, et je veux parler de l’histoire de la région et de la ville. Je viens tout juste de rencontrer un autre Rimouskois que je connais depuis longtemps, Bruno Bissonnette, un ancien champion de natation qui est devenu un grand anesthésiste de réputation mondiale. Voilà le genre d’histoire que je veux raconter. Bruno m’a dit comme René que je devais y aller si j’y vois du plaisir et non du stress. »
Visite à monseigneur Parent
Le journal a demandé à Jean Brisson quel premier souvenir lui vient en tête lorsqu’il pense à sa carrière de quelque 70 ans.
« À mes débuts, il m’arrivait de raconter des blagues un peu grivoises en ondes. Monsieur Brillant (Jules A. Brillant) me faisait venir à son bureau et me disait d’aller rencontrer l’archevêque monseigneur Parent pour me faire pardonner. J’y allais, je baisais la bague de monseigneur Parent, il me pardonnait… et je recommençais! Souvenez-vous que dans le temps, quand j’ai commencé à animer à la radio, c’était péché de seulement danser. »