Nouvelle de 18 h > Des « pièces d’hommes » pour tenter de convaincre les jeunes de renoncer à la violence
Nouvelle de 18 h

Des « pièces d’hommes » pour tenter de convaincre les jeunes de renoncer à la violence

Un joueur des Pionniers entouré de jeunes écoliers lors d’une activité de sensibilisation, l’automne dernier. (Photo: journallesoir.ca, Roxanne Guillaume)

Le conseiller municipal sortant du district Saint-Robert, à Rimouski, Jocelyn Pelletier, estime avoir réalisé un « bon coup » ce midi, afin de faire cesser la violence aux abords de l’école secondaire Paul-Hubert.

Monsieur Pelletier, qui est technicien en information scolaire au Cégep de Rimouski tout en étant également administrateur au sein du Club de football collégial Les Pionniers, a convaincu joueurs et entraîneurs de l’équipe à s’impliquer pour faire de la prévention auprès de leurs cadets du niveau scolaire secondaire. Après une certaine accalmie, les bagarres d’écoliers ont repris, en septembre, au parc Lepage, un espace vert situé tout juste au Nord de l’établissement, que les jeunes fréquentent sur leur heure de dîner.

Ce midi, 32 membres des Pionniers se sont rendus à la rencontre des plus jeunes, au parc Lepage, accompagnés d’une demi-douzaine de policiers.

Les athlètes ont parlé aux jeunes

« On a fait beaucoup de sensibilisation. Nos athlètes ont parlé aux jeunes. On a distribué quelques billets pour le match local des Pionniers de samedi prochain. Les jeunes rencontrés étaient impressionnés et bien contents de pouvoir avoir des échanges, par îlots, par petits groupes. On constate qu’il y en a beaucoup, des jeunes qui viennent des écoles et se retrouvent au parc Lepage, pas seulement de Paul-Hubert (l’école Saint-Jean est aussi tout près). Les joueurs, eux, étaient aussi très heureux de participer à ce geste civique. C’était impromptu. Les écoliers n’avaient pas été prévenus. On ne voulait pas qu’ils le sachent; on voulait que ce soit spontané. C’était assez particulier de voir ces « pièces d’hommes » jaser avec des plus jeunes », explique monsieur Pelletier.

Parallèle

Le parallèle entre violence à l’école et sport collégial est très intéressant à faire, car les dirigeants du Club et du Collège constatent chaque année que la pratique du sport permet de ramener de nombreux jeunes dans le droit chemin. C’est peut-être encore plus vrai pour le football, qui exige une grande discipline tant sur le terrain qu’en dehors de celui-ci. Les témoignages en ce sens d’ex-joueurs eux-mêmes sont abondants, surtout lors des galas de fin d’année où on souligne autant l’excellence scolaire, que sportive.

Un autre athlète des Pionniers allé à la rencontre des plus jeunes. (Photo: journallesoir.ca, Roxanne Guillaume)

« Je veux aussi souligner le travail des policiers, qui se sont présentés à vélo pour certains et à pied, pour d’autres. Ils ont vraiment fait preuve de doigté. Ils ont travaillé en douceur. Il n’y a pas eu de répression, mais beaucoup de sensibilisation. »

Surveillance accrue

Le conseiller Pelletier précise que la Ville, parmi les autres mesures qu’elle entend mettre en place avec ses partenaires, envisage de faire appel à des gardiens de sécurité pour ajouter de la surveillance au parc Lepage.

« On en a parlé et on est d’accord, mais il y a une crise de la main-d’œuvre dans ce secteur-là également. Quand nous allons pouvoir, nous allons le faire. On va essayer d’accentuer la sécurité en général. Quand il y a des activités et des adultes dans le parc, les jeunes ont moins tendance à organiser des rassemblements de bagarres. Cependant, il n’est pas question de mettre des cadenas partout pour le moment. Ce n’est pas une avenue qui nous souhaitons prendre », confie aussi Jocelyn Pelletier.

Une trentaine de Pionniers fiers de leur contribution, une équipe qui semble très soudée. (Photo: journallesoir.ca, Roxanne Guillaume)

Touchés

« Moi, comme personne impliquée en éducation, je suis toujours interpellé par la situation des jeunes. Les entraîneurs de football ont tout de suite embarqué dans le projet de présence au parc quand je leur en ai parlé. Les entraîneurs sont comme moi. Si on pense entre autres à un gars comme Éric Avon, l’adjoint, il enseigne aux jeunes depuis des années. Kevin Nicols, le « coach », est venu de Québec pour travailler ici. De voir des jeunes adolescents arriver avec des vapoteuses se faire convaincre par des joueurs de football de choisir de bonnes habitudes de vie, c’était vraiment spécial. Les joueurs eux-mêmes étaient surpris de leur influence. Nos joueurs de football se promenaient parmi les plus jeunes, parlaient de coups de poings et de commotions cérébrales, pour les décourager de se bagarrer. Ils ont aussi parlé des sacrifices qu’il faut faire pour arriver à leur niveau », conclut monsieur Pelletier.

Jocelyn Pelletier (Photo: archives)
Facebook Twitter Reddit