Un hommage plus important et durable souhaité pour Gaston Martin
La remise des Prix du mérite architectural de la Ville de Rimouski, la semaine dernière, a profondément ému un des fils de l’architecte Gaston Martin, disparu en mars dernier.
Pour honorer la mémoire de ce grand bâtisseur, la Ville a donné son nom à un prix prestigieux de ce concours architectural, prix remporté par les concepteurs de la rénovation du palais de justice, un projet de 70 M$.
Gaston Martin est celui qui aura conçu notamment sur le plan architectural rien de moins que le colisée de Rimouski, toujours l’un des plus beaux arénas du Québec; la magnifique et moderne église Saint-Pie-X et l’édifice gouvernemental Moreault, où sont centralisés au centre-ville la plupart des services gouvernementaux du Québec sur la rue du même nom. Ajoutons entre autres à son crédit la chapelle du camp de vacances du Cap-à-l’Orignal qui était située au parc du Bic.
Il y a cinq ans, l’auteur de ces lignes rapportait que Gaston Martin avait eu la sagesse de déposer quelque 200 documents couvrant sa carrière de plus de 40 ans à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). « Les plans sont ainsi protégés et considérés comme un bien public. Ils peuvent être consultés… mais avec des gants blancs! », s’était-il amusé.
« C’est avec une grande tristesse que nous vous annonçons le décès de notre père, Gaston Martin. Il s’est éteint paisiblement le 7 mars 2021 au centre hospitalier régional de Rimouski à l’âge de 92 ans et quatre mois. Il laisse dans le deuil son épouse, Marie, ses enfants, Marie-France, Yves, Nathalie et Jean-François (et leurs conjoints), son frère Jacques et ses soeurs Suzanne, Lucie et Micheline (et son conjoint Paul-Arthur Gendreau), de même que ses petits-enfants et arrière-petits-enfants », avait fait savoir la famille.
Représentant de la famille
De ses quatre enfants, Yves, qui a quitté Rimouski en 1982, est le seul qui a pu se déplacer pour représenter la famille, la semaine dernière. Ce spécialiste et autodidacte en mécanique et en soudure travaille avec une compagnie qui rayonne sur le plan international, à partir de Sherbrooke. Il est directeur technique de la firme M.I. Intégration, qui fabrique entre autres de l’outillage et des pièces pour l’industrie automobile.
« La cérémonie a été très touchante. J’ai particulièrement apprécié l’hommage rendu à mon père par ses anciens collaborateurs et associés, Michel Saint-Pierre et Marcel Banville. Mon père a initié monsieur Banville à l’architecture. Il l’a engagé pour qu’il fasse ses premières armes et il a cheminé avec mon père pendant de nombreuses années. On a eu une très belle soirée de partage de souvenirs. Je n’en croyais pas mes yeux ni mes oreilles. J’ai vu du monde, j’ai reconnu du monde, bref, ça a été une magnifique soirée. On va garder le contact. J’ai partagé plein d’affaires avec Michel et Marcel. »
Plus que des associés
« Le ton que ceux deux là ont employé pour présenter l’hommage personnel et professionnel à mon père était solennel et respectueux. Évidemment, j’ai été très fier et ça m’a rappelé des souvenirs. Quand il était question de l’ouvrage, ces gens-là faisaient preuve d’un très grand sérieux, mais en dehors des heures de travail, c’étaient des amis qui savaient s’amuser ensemble dès que ça sortait du cadre professionnel. Ils ont toujours eu des relations très étroites. L’hommage a été juste et précis », commente Yves Martin.
Une rue dans un espace significatif
Monsieur Martin fils a été tellement ému et touché par l’importance qu’on accorde toujours à la mémoire de son père qu’il entend déposer une demande au comité de toponymie afin qu’une rue soit baptisée du nom de Gaston Martin.
« Je me suis souvenu que monsieur Hervé Dickner, un contemporain de mon père, a maintenant une rue à son nom. Sans prétention et sans rien enlever à monsieur Dickner, je crois que l’œuvre de mon père mérite d’avoir ce genre de reconnaissance. Mon premier choix serait la rue où nous habitions, Mgr Courchesne, dans Saint-Pie-X. Si ce n’était pas possible, j’aimerais que ce soit au moins dans un endroit significatif par rapport à ses réalisations, à la hauteur du souvenir qu’on a de mon père. J’entends déposer ma demande au comité de toponymie à la fin de l’hiver », conclut Yves Martin.