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Le député craint une démolition

Édifice fédéral du 180 avenue de la Cathédrale
Le député Blanchette-Joncas devant l’édifice, en compagnie de Sabrina Gendron, de la Société rimouskoise du patrimoine. (Photo: courtoisie)

Le député de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, intervient à la suite de la mise en vente sur le marché public de l’édifice fédéral situé au 180, avenue de la Cathédrale, à Rimouski, craignant de voir cet ancien bureau de poste et édifice patrimonial être démoli par un éventuel acquéreur privé.

« De l’aveu d’une fonctionnaire fédérale, il s’agit d’une possibilité bien réelle, tel qu’en témoigne un document obtenu par le député en vertu d’une demande d’accès à l’information », signale le communiqué émis à la suite de la conférence de presse tenue par monsieur Blanchette-Joncas, ce matin.

Manque de transparence

« En 2018, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de se départir de ce bâtiment patrimonial situé en plein cœur de Rimouski. Depuis mon arrivée en poste, en 2019, c’est un dossier que j’ai suivi de près en interpellant à plusieurs reprises le ministère responsable du bien immobilier, Services publics et Approvisionnement Canada. D’un côté positif, j’ai pu obtenir la confirmation de la ministre qu’aucun emploi ne serait perdu à la suite de la relocalisation des fonctionnaires dans de nouveaux espaces locatifs. En revanche, l’opacité et le manque transparence du ministère ne m’ont pas aidé à agir en tant que facilitateur auprès des acteurs locaux et régionaux intéressés par le bâtiment », explique Maxime Blanchette-Joncas.

Manque d’entretien

« Dans le cadre du processus de vente, le bâtiment a été offert en priorité aux ministères fédéraux, au gouvernement du Québec et à la Ville de Rimouski. Cependant, personne ne s’est manifesté pour mettre la main sur ce bâtiment, pourtant situé à un emplacement névralgique du centre-ville. Pourquoi ? C’est notamment en raison d’un sous-investissement chronique dans l’entretien du bâtiment au fil des décennies qui fait qu’aujourd’hui, des interventions majeures sont nécessaires pour remettre le bâtiment en état. Sans un appui financier du gouvernement fédéral à un éventuel projet, le bâtiment risque simplement d’être démoli. Ce n’est pas pour rien que l’immeuble est en vente à un prix dérisoire de 289 000 $, alors que l’évaluation estime sa valeur à près de 2,8 M$ », dénonce le député Blanchette-Joncas.

Espace mixte

« Soyons clairs : il est réaliste d’envisager la reconversion de cet édifice. On pourrait en faire un espace mixte comportant notamment des commerces, des ateliers d’artistes ou des espaces de travail collaboratif afin d’assurer sa pérennité. De grands efforts sont faits aujourd’hui pour que Rimouski soit un milieu accueillant, attrayant et où la culture occupe une place importante. La Société rimouskoise du patrimoine considère qu’il est important d’intégrer ce bâtiment dans les démarches de revitalisation du centre-ville. C’est le message que nous avons communiqué à Services publics et Approvisionnement Canada dans une lettre acheminée en juillet 2021 », ajoute Sabrina Gendron, directrice générale de la Société rimouskoise du patrimoine (SRP)

Problème vs solution

« Il ne faut pas voir ce bâtiment patrimonial comme un problème, mais plutôt comme une partie de la solution. Il pourrait aussi être mis à contribution afin de lutter contre la crise du logement qui frappe Rimouski, alors que nous faisons face à un taux d’inoccupation record de 0,2 %. La situation est encore pire en matière de logement social et abordable. Le Groupe de ressources techniques (GRT) à Rimouski possède l’intérêt et l’expertise afin de prendre part au développement d’unités de logement dans cet édifice. Il nous faut cependant du temps pour analyser la faisabilité d’un projet viable », commente Nancy Belleau, coordonnatrice du Groupe de ressources techniques à Rimouski.

« Le patrimoine bâti constitue une part de notre identité culturelle commune. Ce sont les lieux physiques que nous partageons, et qui servent de points de repère de génération en génération. C’est une responsabilité collective de le protéger et de le mettre en valeur. Pour préserver cet important héritage, il nous faut un projet, et il nous faut de l’argent. J’exhorte donc le gouvernement fédéral à suspendre la vente pour donner le temps à nos organismes de présenter des projets de reconversion à vocation communautaire. En ce sens, je l’enjoins aussi à assurer un soutien financier significatif advenant la soumission d’un projet viable », conclut Maxime Blanchette-Joncas.

Cette nouvelle survient à un moment où le Journal Le Soir a amorcé cette semaine une série de reportages sur la situation du logement, qui ont suscité énormément de réactions.

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