Un incident inquiétant au parc Lepage
La Ville de Rimouski s’apprête à réagirUn incident qui aurait pu faire un blessé relativement grave au parc Lepage, au cœur de la partie urbaine de Rimouski, devrait inciter la Ville à réagir vigoureusement dans les prochains jours, selon ce qu’a appris le Journal Le Soir aujourd’hui.
Comme nous l’avons rapporté à quelques reprises ces deux dernières années, il semble y avoir résurgence d’un problème qui se vit depuis plusieurs décennies, à Rimouski. La proximité des écoles Saint-Jean-Baptiste, sur la 2e rue, et Paul-Hubert, sur la 12e rue (boulevard Arthur-Buies) incite des jeunes à flâner dans le parc, là où il n’y a rien de mal, mais des réunions de groupes opposés tournent parfois à la bagarre. L’endroit, sans surveillance, se prête également bien au trafic de stupéfiants.
Pris pour cible
Le Journal Le Soir a appris, hier, qu’un homme a été pris pour cible, visiblement par un adolescent, le 25 avril. Une information assez inquiétante pour aller aux sources et interpeller la Sûreté du Québec pour en apprendre davantage.
« Un citoyen nous a informés qu’il avait été pris pour cible. Au moment où il se trouvait au parc Lepage, il a été visé par un jeune qui utilisait un pistolet à air comprimé de type « air soft ». C’est un appareil qui tire des billes de plastique. Ça pince quand on est atteint. Le monsieur nous a dit qu’il avait entendu les billes de plastique toucher des objets près de lui, comme les arbres. Il les a retrouvées. On comprend que la personne qui aurait utilisé l’ « air soft » serait d’âge mineur. Évidemment, il n’était plus sur les lieux lorsqu’on s’y est rendu. Ce n’étaient ni des coups de feu, ni de vraies balles, ni une carabine à plomb », précise l’agent d’information Claude Doiron de la Sûreté du Québec.
Une source nous a mentionné que la personne visée avait un lien avec la Ville, comme employé ou autre, mais ce n’est pas précisé dans le compte-rendu policier.
Pas de quoi être fier
La Ville de Rimouski va prendre acte des derniers événements et éventuellement prendre des décisions quant aux mesures à adopter pour rendre le parc Lepage plus sécuritaire, surtout qu’il connaît un regain de popularité ces temps-ci. En effet, désirant créer des occasions de sorties pendant la pandémie, la Ville et d’autres organismes ont recommencé à encourager sa fréquentation.
Le conseiller du district Saint-Robert, Jocelyn Pelletier, s’est beaucoup impliqué dans ce dossier ces derniers temps. Il mentionne que le conseil va prendre connaissance des derniers événements qui se sont produits au parc Lepage, tout en confirmant que l’incident du 25 avril est un élément de plus à considérer, car il l’ignorait. Le Journal Le Soir l’a joint pour savoir si le dossier progresse, au conseil municipal.
Il y va d’un commentaire éloquent : « Après ce que j’ai vu comme images de surveillance ces dernières semaines quant à ce qui se déroule parfois au parc Lepage, je crois que je préférerais ne pas avoir à les montrer à mes collègues du conseil, tellement il y a des choses choquantes. »
Et on parle ici de quelqu’un qui travaille dans le domaine de l’éducation et qui a tenté de faire sa part pour améliorer la situation, en contribuant à la tenue d’une journée de sensibilisation de l’équipe de football les Pionniers du Cégep de Rimouski avec les jeunes, l’automne dernier.
De Saint-Jean plus que de Paul-Hubert
Un informateur du Journal Le Soir très compétent en intervention sociale que nous avons interpellé croit que l’incident de l’adulte pris pour cible est un geste isolé. On n’y voit pas le début d’un phénomène de « gangs » de rues.
Par ailleurs, les jeunes qui causent des problèmes dans le parc proviendraient davantage de l’école Saint-Jean-Baptiste que de l’école Paul-Hubert. Il y aurait des problèmes de discipline plus importants qu’auparavant à l’école Saint-Jean, cette année, selon deux sources d’information distinctes.
On nous confirme par ailleurs que le tir d’une arme de type « air ball » peut causer des blessures sérieuses, notamment si un œil est atteint.
Éventuelle solution
Une partie de la solution pour une meilleure surveillance du parc pourrait venir de la contribution de deux citoyennes. Claire Dubé et Chantale Marin ont proposé à la Ville de faire une maison des jeunes avec l’ancienne maison du gardien du parc, inoccupée depuis longtemps. Le tenue d’activités régulières sur place permettrait sans doute d’améliorer la surveillance et de réduire les risques de délinquance.