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Un citoyen craint un problème de salubrité

Carcasses d’oiseaux le long du littoral
De nombreux oiseaux morts ont été trouvés à Rimouski, mais aussi ailleurs sur le littoral, dont Sainte-Flavie. (Photo: courtoisie)

Un résident du secteur Rocher-Blanc qui a alerté le Journal Le Soir il y a quelques jours concernant la multiplication des oiseaux retrouvés morts le long du littoral s’inquiète des problèmes de salubrité que cela pourrait entraîner.

Monsieur Deschênes signalait au Journal Le Soir, la semaine dernière, que 27 carcasses d’oiseaux morts avaient été retrouvées sur la seule plage du Rocher-Blanc, dans Sacré-Cœur, à Rimouski. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs en a récupéré quelques-uns pour en faire l’analyse. Monsieur Deschênes signale aujourd’hui qu’il n’a pas obtenu de réponse sur la présence potentielle de la grippe aviaire, mais qu’il se préoccupe aussi de ce qu’on devrait faire des carcasses d’oiseaux morts qui sont toujours présentes, sur la plage.

« Je me demande si les autorités sont bien conscientes de l’ampleur du phénomène. On a retrouvé 844 carcasses surtout d’eider, un canard, entre Rivière-du-Loup et les Îles de la Madeleine. C’est la même espèce qu’on a retrouvée morte en majorité, ici. On ne voit plus aucun canard eider au Rocher-Blanc; il n’y a plus que quelques goélands », commence par dire monsieur Deschênes.

« Dégueulasse »

« Vous savez, les biologistes nous sensibilisent à éviter les contacts avec ces oiseaux morts qui sont peut-être porteurs de la grippe aviaire. On nous dit de porter des gants et de mettre ces carcasses d’oiseaux dans des sacs bien fermés, scellés; de se laver les mains vigoureusement avec de l’alcool à désinfecter, etc. Pendant ce temps, on a des gens qui viennent s’étendre sur la plage, à trois pieds d’une ou plusieurs carcasses. On ne les voit pas, parce qu’elles sont enterrées sous la ligne de marée, mais des enfants et des animaux domestiques se retrouvent exposés. La majorité des carcasses observées la semaine dernière sont ensevelies dans la grève et le varech. Je trouve ça dégueulasse », soutient monsieur Deschênes.

Le secteur du Rocher-Blanc, dans Sacré-Coeur. (Photo: courtoisie, Armand Dubé)

Les mouches

« Si on laisse faire la nature, ce sont les mouches qui vont s’en occuper. Ça va être beau à la grande chaleur! On sent parfois des « puffs » nauséabondes. Les mouches transportent les virus. Alors, je me demande : au minimum, est-ce que quelqu’un va s’occuper de ramasser les fameuses carcasses? Que fait-on de l’hygiène? La Ville permet l’accès à une plage sans se préoccuper de la santé des gens qui y vont? Des chiens qui vont creuser pour retrouver les carcasses? », se demande-t-il.

La réponse

Le conseiller municipal qui préside le Centre de service animalier de Rimouski (CSAR), Jocelyn Pelletier, indique que son organisme peut s’en charger, mais qu’il faut prévenir l’organisme et préciser où se trouvent les carcasses. « On en a déjà ramassé cette année », note-t-il.

Politique?

Monsieur Deschênes craint aussi qu’on fasse de la politique en évitant de trop parler de la quantité d’oiseaux morts plus importante que d’habitude, pour ne pas effrayer les touristes.

La réponse officielle nous provient de Daniel Labonté, relationniste de presse pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. On se fait rassurant pour la région rimouskoise.

76 cas, mais aucun à Rimouski

« En date du 27 mai, la présence du virus de l’influenza aviaire a été détectée chez 76 oiseaux sauvages du Québec. Des spécimens sont analysés de façon régulière chaque semaine en provenance de partout au Québec. Il n’est pas possible de donner un délai sur les analyses en cours. La présence du virus n’a pas été détectée chez des spécimens pour le secteur de Rimouski, à ce jour, mais le risque de détection de cas chez des oiseaux sauvages est présent partout au Québec. En effet, plusieurs cas d’influenza aviaire ont été détectés chez des oiseaux sauvages au Québec depuis le début avril, ainsi qu’ailleurs au Canada et aux États-Unis depuis décembre 2021. Ce virus circule en Europe depuis 2020, et les oiseaux sauvages peuvent introduire et propager celui-ci le long des voies migratoires. C’est pourquoi la surveillance de l’influenza aviaire chez les oiseaux sauvages se poursuit toujours partout au Québec », précise monsieur Labonté.

Îles de l’estuaire

« Les cas ont été documentés chez des oiseaux morts ou malades en Montérégie, en Estrie et dans les régions de Lanaudière, des Laurentides, du Centre-du-Québec, de Chaudière-Appalaches, de la Capitale-Nationale, de la Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine et plus récemment au Bas-St-Laurent dans les îles de l’estuaire. La majorité des cas a été détectée chez des oiseaux aquatiques (ex : oie des neiges, bernache du Canada, canard, eider), chez des oiseaux de proie (p.ex. urubu à tête rouge, pygargue à tête blanche) et quelques corvidés. Des cas ont également été documentés chez des fous de Bassan des Îles-de-la-Madeleine où plusieurs centaines d’oiseaux ont été retrouvés morts sur les plages depuis la dernière semaine », ajoute monsieur Labonté.

Chez l’humain

« La surveillance du virus dans la faune permet détecter rapidement toute souche qui pourrait avoir des conséquences graves pour la santé du cheptel de volailles domestiques ou la santé humaine. Il est important de rappeler que l’influenza aviaire se transmet difficilement et rarement aux humains. Lorsque c’est le cas, ce virus touche généralement les travailleurs et travailleuses en contact étroit et soutenu avec de la volaille infectée en milieu clos (espace fermé ou confiné) », explique-t-il également.

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