Deux semaines après le 1er juillet
Un peu plus de deux semaines après la rédaction d’un reportage sur la crise du logement à Rimouski, le Journal Le Soir a effectué un suivi de la situation auprès du Comité logement Bas-Saint-Laurent.
Alexandre Cadieux, le coordonnateur de l’organisme en question, rapporte que très peu de choses ont changé depuis les deux dernières semaines.
« Peu de choses ont changés : pour le comité logement, j’ai regardé avant de t’appeler, les fiches de services d’intervention individuelles aux locataires et c’est le même genre de choses. Il y a des personnes qui ont subi des augmentations de loyer abusives, qui les ont refusés, qui vivent des représailles à cause de ça. Des propriétaires qui font des pressions, souvent pour faire signer des papiers illégaux, disant que le locataire accepte de quitter le logement. Il y a aussi des personnes qui continuent d’appeler, car elles n’ont pas de logement », explique-t-il.
Très peu de relâchement
« J’aurais pensé que le niveau d’appels aurait baissé un peu après le mois de juin. Il a baissé un peu, mais on a quand même une vingtaine de nouveaux dossiers ouverts, juste dans les dix derniers jours alors c’est quand même un gros volume, comparativement au mois de juillet des années passées », ajoute monsieur Cadieux.
Il explique recevoir de temps à autre des chiffres du service d’aide à la recherche de logement. Les derniers chiffres en sa possession, lors de l’entrevue de vendredi, dataient du lundi. Les chiffres rapportaient alors que 13 foyers n’auraient pas de solution de logement permanente. Il faut toutefois noter que la situation peut changer rapidement, ce qui fait en sorte que les chiffres de la semaine dernière ne sont peut-être déjà plus d’actualité.
Un enjeu des prochains mois
Bien que le 1er juillet soit réputé comme étant la journée des déménagements, la crise du logement peut se poursuivre dans les semaines et même les mois à venir.
Plusieurs personnes ont des baux qui se terminent en août ou en septembre, un phénomène qui serait accentué par le fait que Rimouski est une ville étudiante : « Je pense qu’étant donné que Rimouski est une ville étudiante, la période des baux qui commence en août et en septembre, il y en a quand même quelques-uns. C’est sûr que la grosse majorité c’est le 1er juillet, mais il y en a quand même beaucoup pour qui c’est en août et en septembre. Le même problème se répète. »
En attente de l’élection
Enfin, Alexandre Cadieux rapporte attendre avec impatience ce que les élections provinciales apporteront comme changements : « Pour la suite, tous les yeux sont rivés vers les candidats et les candidates aux élections provinciales. Parce que là, nous étions avec les services de recherche aux logements, même avec la Ville de Rimouski, dans la gestion à très court terme. Maintenant, si on veut sortir de cette crise, je pense que c’est la responsabilité de tout le monde d’essayer de trouver des solutions à long terme, pour que cette situation-là ne se reproduise pas l’année prochaine et les années suivantes. Il faut pouvoir s’en sortir durablement. Beaucoup de ce pouvoir appartient au gouvernement du Québec, au ministère de l’habitation, donc on a très hâte de voir c’est quoi les positions des différents partis par rapport aux trois grands enjeux. »
Ces trois grands enjeux sont : « le développement d’alternative au marché privé, qui offre des logements beaucoup trop chers, donc des logements sociaux et communautaires, des mesures pour contrôler les loyers et des mesures à très court terme pour empêcher que des logements existants soient perdus sur le marché locatif, soit à travers des reprises, des évictions ou des conversions en hébergement touristique, donc c’est vraiment les trois grands dossiers qu’on va suivre dans les prochains mois, dans le cadre de l’élection provinciale », conclut le coordonnateur.