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Une vieille histoire de droits acquis divise le Bic

Une condition de l’annexion de 2009 débouche sur un conflit d’usage
Le village du Bic a toujours occupé une place un peu à part au sein de la communauté urbaine de Rimouski. Les Bicois ont d’ailleurs toujours revendiqué leur différence.(Photo: Journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Un conflit d’usage d’un équipement municipal survenu dans le district du Bic ces derniers jours fait en sorte qu’un groupe de Bicois a préséance sur un autre en raison d’une clause remontant à l’annexion du Bic par Rimouski, en 2009.

Malgré les 13 années qui nous séparent de cet événement, on sent toujours, au Bic, une certaine difficulté à développer un sentiment d’appartenance envers Rimouski. En voici un exemple.

Un parent qui a joint le Journal Le Soir se dit très déçu de la décision du Club des 50 ans et plus du Bic de ne pas avoir accepté de prêter la salle du Centre communautaire Curé-Soucy à des intervenants de l’école du Mont-Saint-Louis afin d’y présenter un spectacle mettant en vedette des élèves.

9 à 12 ans

L’animateur socioculturel de l’école, qui regroupe des élèves de 5e et 6e année de 9 à 12 ans, Benoit Rochette, souhaitait utiliser la Salle Curé-Soucy pour deux jours, les spectacles réunissant des élèves de trois groupes. Des parents déplorent cette situation, estimant que le centre communautaire appartient à la Ville et devrait être ouvert à tous, mais le Club a fait valoir des droits acquis qui remontent à avant l’annexion.

« Le grand spectacle est constitué de trois pièces de théâtre avec trois classes du primaire, soit environ 70 élèves. On parle, avec une salle comble, de 350 personnes dans l’assistance. Il y a donc quelque 400 personnes du Bic concernées. »

Une partie du secteur village. (Photo: Journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Du théâtre

« Je suis animateur pour les quatre écoles du coin (Bic, Saint-Valérien, Saint-Eugène et Saint-Fabien). On écrit des pièces de théâtre avec les jeunes. Nous présentons habituellement nos pièces au Théâtre du Bic, mais comme il y a présentement des travaux majeurs, on voulait se tourner vers le centre communautaire. On l’avait fait là l’an dernier. Le grand spectacle est constitué de trois pièces de théâtre avec trois classes du primaire, soit environ 70 élèves. On parle, avec une salle comble, de 350 personnes dans l’assistance. J’ai besoin de deux jours pour installer le matériel et monter la scène. La personne responsable du Club des 50 ans et plus m’a expliqué que ça tombait dans les dernières périodes où il en avait besoin avant Noël. »

La Salle communautaire Curé-Soucy. (Photo: Journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Activité majeure

Le président du Club des 50 ans et plus, Claude Brisson, est bien désolé, mais les journées visées coïncident avec une activité majeure du Club, qu’il ne peut pas déplacer.

« Rien contre les jeunes »

« Je n’ai rien vraiment rien contre les jeunes, je leur ai consacré une partie de ma vie », dit ce bénévole bien connu à l’époque où il vivait dans le district Saint-Robert, dans la partie urbaine de Rimouski.

« La raison c’est que nous avons des activités dans la salle au moment demandé, soit du curling intérieur et de la pétanque, les mardis et les mercredis après-midi. Ça adonne que la demande est justement dans ces périodes. C’est la fin de la saison en décembre et nous faisons toujours un « cinq à sept » pour conclure la saison avec les participants des deux ligues et des remises de prix de la saison. Ça adonne juste très mal. C’est une activité majeure de notre année. Ça a fonctionné pour le théâtre l’an dernier, parce ce n’était pas dans les mêmes dates. C’est malheureux, mais c’est ça », explique monsieur Brisson.

Travaux au Théâtre du Bic

Les travaux majeurs en cours au Théâtre du Bic viennent aussi bousiller les plans du Club des 50 ans et plus.

« Nous avons déjà une perte d’espace en raison des travaux, car on utilisait des salles du deuxième étage. Ça nous met dans l’obligation de restreindre nos activités, nous également. Le centre communautaire est bien la propriété de la Ville, mais nous avons des activités de septembre à décembre et de janvier à mai. Nous avons 125 membres et nous sommes là depuis une cinquantaine d’années. On a toujours été là. Nous avons des droits acquis qui remontent à avant l’annexion. Le seul moment où nous n’avons pas la priorité, c’est quand il y a des services funèbres », précise-t-il également.

Le chantier de construction du Théâtre, il y a quelques semaines. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

En discuter

La conseillère municipale du Bic, Mélanie Beaulieu, n’a pas été informée de la situation. « Vous me l’apprenez, mais je suis très ouverte à en discuter avec mes concitoyens qui souhaitent le faire, dans l’optique d’une solution qui satisferait tout le monde. »

Mélanie Beaulieu (Photo: Facebook-Mélanie Beaulieu)
Lors de notre visite au Bic, aujourd’hui, l’air était empli de sons qui nous rapprochent de la nature. (Photo: images Pierre Michaud)
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