Le président sort de son mutisme
« Il n’y a pas de crise au Club de golf Bic »Le président du Club de golf Bic, Sylvain Lafrance, sort de son mutisme et donne ce qu’il considère être l’heure juste à ses membres et actionnaires, concernant le sort du Club dans les prochains mois.
Deux mois et quelques jours après avoir été interpellé une première fois par Le Soir sur le départ du professionnel et directeur général Jonathan Moreau et sur ses conséquences sur l’avenir du Club, Monsieur Lafrance a réagi. Il a écrit et envoyé, jeudi dernier, un message aux membres et actionnaires du Club dont nous avons obtenu copie. Monsieur Moreau a été remercié de ses services officiellement en novembre.
Le motif de ce licenciement a moins à voir avec le mécontentement de certains membres/actionnaires -à qui nous avons parlé- que le fait que c’est le second professionnel en trois ans qui quitte le Club, l’autre étant Michel Blier qui y était associé depuis 30 ans. Des décisions qui ont été prises sous la présidence de monsieur Lafrance.
Projet
À la suite de la publication de textes au sujet de la situation du Club, la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) a cru bon d’organiser une rencontre entre le Groupe Tanguay et deux administrateurs du Bic, dont le président Lafrance.
Un projet de complexe hôtelier a été évoqué, selon nos informations. Nous avons publié un texte à ce sujet après qu’Alexandre Tanguay eut manifesté son intérêt. Ce projet de complexe hôtelier a suscité un tollé de protestation, car l’environnement du parcours du Bic est de la Pointe-au-Anglais est sensible et unique. D’un autre côté, le projet semble avoir un fort potentiel touristique et économique.
Version
Voici donc la version de monsieur Lafrance, telle qu’envoyée aux membres jeudi dernier.
« Chers (ères) membres et actionnaires
Vous avez pu, comme nous, lire ces derniers jours dans un média local des informations touchant le Club de golf Bic. Une grande part des informations qui ont été rapportées est inexacte. Il m’apparaît important, au nom du conseil d’administration, de remettre les pendules à l’heure. Tout d’abord, il n’y a pas de crise au Club de golf du Bic. Les finances sont saines malgré un recul des revenus en 2022.
L’équipe de terrain est stable et des plus compétente. Le parc d’équipements est à jour et a permis, avec les bons soins du surintendant et de son équipe, d’offrir des conditions de jeu encore exceptionnelles en 2022. La notoriété du Club dépasse désormais largement le Bas-St-Laurent; cela amène un achalandage significatif et essentiel à la bonne santé de l’organisation. Un récent sondage (en septembre 2022) mené auprès d’une centaine de visiteurs, venant de partout au Québec, a démontré que plus de 95 % des visiteurs étaient pleinement satisfaits de leur ronde de golf et de leur expérience au Bic.
Relève
Par ailleurs, au cours des deux dernières années, le membership s’est apprécié de plus de 20 %, notamment par la venue d’une jeune relève qui n’existait pas ou très peu depuis de nombreuses années. Nos commanditaires sont au rendez-vous et supportent volontiers le Club dans ses activités et ses projets de développement. Cela dit, comme tous les clubs de golf, le Club de golf du Bic fait face à certains enjeux. Le Club doit rester attractif pour ses membres et les visiteurs. Il faut poursuivre le renouvellement du membership et augmenter l’achalandage.
Il est connu que certaines infrastructures auront besoin d’investissements à moyen terme. Il est aussi connu que le Club fait face au défi du manque de main-d’œuvre, notamment pour la restauration. Nous sommes précisément à l’œuvre, via un exercice de planification stratégique, pour identifier les enjeux à venir et réfléchir à la vision et aux objectifs des cinq prochaines années. Vous avez tous et toutes été invités(ées) à participer à cet exercice via un sondage réalisé par la firme Mallette. Les résultats de l’exercice vous seront présentés lors de la prochaine assemblée générale.
Résiliation des contrats
À très court terme, le c.a. aura à faire des choix touchant la direction du Club. Cela résulte, comme vous le savez, de la résiliation des contrats liant le Club avec monsieur Jonathan Moreau qui agissait à titre de directeur général et de « pro » (professionnel). Comme j’ai pu l’écrire dans un message précédent, la décision de résilier ces contrats, incluant celui de Boutique Horizon Golf, a été prise de façon unanime par le c.a. et a été motivée par une situation préjudiciable pour le Club. Monsieur Moreau est libre de s’exprimer dans les médias, comme il l’a fait récemment.
Il est aussi libre d’entreprendre des démarches juridiques contre le Club ou ses administrateurs. Nous saurons, dans tous les cas, rendre compte de la démarche structurée, neutre et avisée mise de l’avant par les membres du c.a., tout en faisant valoir le bien-fondé des décisions relatives à ce dossier. S’il devait y avoir une poursuite judiciaire contre le Club, les faits motivant la décision du c.a. pourront être mis de l’avant dans l’intérêt de l’organisation.
Caractère sensible
Dans l’immédiat, nos conseillers juridiques, qui ont été de bon conseil dans les derniers mois, nous ont invités à ne pas intervenir publiquement sur le sujet, considérant son caractère sensible pour les différentes parties. Chose sûre, la résiliation des contrats n’est, d’aucune façon, liée à un conflit ou à de quelconques relations tendues entre des membres du c.a. et l’ex-directeur et professionnel du Club.
Intérêts de promoteurs
Au-delà de ce dossier, il y a un autre point qui fait beaucoup jaser depuis quelques jours. Il s’agit d’une rencontre, organisée à l’initiative de la SOPER, entre le Groupe Tanguay et des membres du c.a. du Club. Cette rencontre, très exploratoire, portait sur la vente possible du Club. D’entrée de jeu, le c.a. n’a pas le mandat d’agir sur un tel sujet. C’est l’assemblée des actionnaires qui aurait, si un projet de vente se concrétisait, l’autorité d’avaliser ou non un tel scénario.
Cela dit, les administrateurs représentent les actionnaires et ont toute la liberté de rencontrer des gens d’affaires qui montrent de l’intérêt pour le Club, ce qui est en fait positif pour celui-ci.
Cet intérêt peut prendre diverses formes et seules des discussions ouvertes peuvent permettre de juger si les projets proposés sont porteurs, à long terme, pour le Club. Des échanges de la sorte ont déjà eu lieu dans le passé et la porte est ouverte pour écouter des promoteurs qui auraient des projets à proposer. C’est dans un tel esprit d’écoute et d’ouverture que nous avons, quelques administrateurs du Club, rencontré le Groupe Tanguay.
Les idées partagées lors de cette rencontre méritent à coup sûr une bonne attention. Le c.a. se réunira dans les prochains jours pour discuter du dossier et voir les suites à donner. Si le dossier devait aller plus loin, le c.a. s’en remettrait, comme il se doit, à l’assemblée des actionnaires avant de se compromettre dans une démarche engageant l’organisation.
Fausses informations
Dans les faits, et malgré ce qui est véhiculé, il n’y a pas de liens entre la résiliation des contrats évoquée plus haut et les échanges récents avec des gens d’affaires intéressés par le Club. Un petit groupe d’actionnaires, de toute évidence près de journalistes locaux dont la rigueur n’est pas la première qualité, s’active à parler « au nom du Club » et à véhiculer de fausses informations.
De telles actions ne sont pas utiles et bénéfiques ni pour l’image du Club, ni pour son fonctionnement actuel, ni pour son développement futur. Nous avons cependant confiance que le bon sens et la lucidité de la grande majorité des actionnaires prendra le dessus sur les ragots et la désinformation.
Vous êtes invités à communiquer avec le c.a. via le courriel de l’administration du Club si vous avez des commentaires en lien avec les récents évènements. Ceux-ci feront aussi l’objet de discussions lors de la prochaine assemblée générale (date à confirmer). D’ici là, nous nous employons d’ores et déjà à préparer la prochaine saison de golf.
Meilleures salutations, Sylvain Lafrance, président. »
Ce dernier mentionne que la date de l’assemblée n’est pas connue, mais l’auteur de ces lignes a obtenu le 30 janvier comme date au sujet de cette information.
Plus important
Un actionnaire et membre de longue date interrogé par le Journal Le Soir sur le contenu de ce message se dit toujours insatisfait malgré les explications de monsieur Lafrance.
« C’est bien beau tout ça, mais il n’y a pas de réponses concernant les intentions du c.a. pour le plus important : quelles sont les démarches amorcées pour remplacer le professionnel l’an prochain? Et qui assumera la direction du Club? Et ce n’est pas correct de laisser entendre que tout ce qui a été écrit depuis deux semaines est faux. Il y a certainement une bonne part de vérité. »
Une forte opposition s’annonce chez les citoyens du Bic si, un jour, des pelles mécaniques foulent le sol de l’environnement du parcours et de la Pointe-aux-Anglais.