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La Loi qui a inspiré Michel Dubé

20e anniversaire de la législation sur la lutte contre la pauvreté
Michel Dubé (Photo: courtoisie)

Le coordonnateur de l’organisme de défense des droits des personnes en situation de pauvreté Action populaire Rimouski Neigette, Michel Dubé, vit un anniversaire spécial, aujourd’hui.

Un anniversaire, selon ce qu’on observait au moment d’écrire ces lignes, qui semble passer passablement sous le radar aujourd’hui. La Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale a été adoptée le 13 décembre 2002 sous l’égide du gouvernement péquiste de Bernard Landry.

Mentors

« Ça ne me rajeunit pas. J’étais à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) où j’étudiais en développement régional. Ça me rappelle que c’est là et à ce moment que j’ai rencontré ceux qui ont un peu été mes mentors, Jacques Métras et Guy Labonté, qui m’ont emmené vers le travail communautaire. C’est clair. La forte mobilisation qui a permis l’adoption de la Loi était dans l’air et je m’étais laissé entraîner. Guy a pris sa retraite du Comité logement Rimouski-Neigette après avoir succédé à Jacques, lui aussi à la retraite. Cependant, ils sont toujours tous les deux très actifs. Jacques Métras préside le conseil d’administration du Comité logement », rappelle Michel.

(Photo: courtoisie)

Électrochoc manqué

Si la mobilisation de l’époque a fait du bien au mouvement communautaire, elle n’en a cependant pas permis de progresser énormément, pas davantage que la Loi semble-t-il.

« Les deux paliers de gouvernement ont certainement posé des gestes avec la volonté d’améliorer les choses, mais l’électrochoc qu’on espérait ne s’est pas produit. Les cinq thèmes autour duquel nous on travaille demeurent à considérer. Nous avons besoin d’une amélioration nette de tous les types de protection publique comme l’assistance sociale et l’assurance-emploi. Nous avons besoin d’un salaire minimum plus élevé pour s’assurer que travailler à temps plein permette de se sortir de la pauvreté. »

Écarts grandissants

« Il faut toujours consacrer beaucoup d’efforts aux inégalités sociales et économiques. Les écarts entre les riches et les pauvres sont plus importants que jamais. L’accès aux services publics demeure parfois déficient. On peut donner des exemples. Ici, dans la région, l’accès aux soins dentaires n’est toujours pas garanti. L’inégalité dans l’accès aux technologies de l’information persiste. Finalement, il y a toujours énormément de préjugés contre les personnes en situation de pauvreté », constate le travailleur communautaire originaire de Saint-Jean-de-Dieu.

Guy Labonté (Photo: archives)

 « Le 600 $ à Legault »

Il y a près d’un an, les statistiques les plus récentes chiffraient à 8 000 le nombre de personnes en situation de pauvreté dans la Municipalité régionale de comté Rimouski-Neigette. Cela représente 13,3 % de la population de la MRC.

« On sait que la situation s’est dégradée, donc, il ne faut pas s’attendre à des améliorations. Vraiment pas! On devrait savoir d’ici la fin de l’année quelles seront les nouvelles données. Et ça, c’est avant, faut-il le rappeler, le début de l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, la guerre en Ukraine… c’est certain que la pauvreté a encore augmenté dans la dernière année. Et ce n’est pas avec le 600 $ à Legault qu’on va régler les problèmes. »

« C’est un investissement qui n’est pas structurant, qui n’est pas donné à un bon moment de l’année. Il aurait été préférable de cibler les ménages qui sont admissibles au crédit de solidarité. Il aurait ciblé ainsi les ménages à faible revenu. Il aurait mieux valu bonifier le crédit de sécurité de façon récurrente », déclare le coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette.

Locataires évincés

Le Regroupement des comités de logement indiquait aujourd’hui que le nombre de locataires évincés de leur logement est passé de 1 243 cas à 3 110 cas entre 2021 et 2022.

« Ce sont 7,7 milliards de dollars en deux ans que le gouvernement du Québec a « garroché » comme ça! Avec tout cet argent, on pourrait construire des logements sociaux et bonifier les services publics. Les évictions sont le signe que la crise du logement affecte des personnes en situation de pauvreté. Ce ne sont certainement pas des locataires les mieux nantis que les propriétaires se sont débarrassés. Je joins ma voix à celle du Comité logement Rimouski-Neigette pour confirmer que la crise du logement, ce n’est pas qu’une pénurie de logements, c’est une crise beaucoup plus large, qui touche beaucoup de catégories de personnes, sous de nombreux aspects  », fait-il remarquer.

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