L’ex-pro poursuit le Bic pour 250 000 $
Autre rebondissement majeur dans le dossier du Club de golf Bic, alors que son ancien professionnel et gestionnaire, Jonathan Moreau, a déposé une poursuite de 250 000 $ à la suite de son congédiement, survenu officiellement le 11 novembre dernier.
La demande introductive d’instance –nom formel de ce type de procédure judiciaire- a été déposée vendredi, au palais de justice de Rimouski. Le Journal Le Soir s’est procuré une copie de la plainte. Précédemment, le professionnel avait été suspendu en septembre.
Salaire et diffamation
Une partie de la poursuite réclame des portions de salaire et des factures non payées pour le travail de professionnel, pour celui de gestionnaire, pour celui de la conjointe du professionnel, pour son travail d’entraîneur de l’Académie de golf Saguenay-Lac-Saint-Jean, pour des pertes de revenus à la boutique et pour des achats effectués au nom du Club.
Une autre partie de la poursuite réclame 75 000 $ pour atteinte à sa réputation, à la suite des informations dévoilées par le Club, et 25 000 $ pour dommages moraux et abus de droits liés à son congédiement. Les frais de justice s’ajoutent à cette facture de quelque 240 000 $. Une part de 131 457 $ est attribuable aux activités de professionnel et directeur de monsieur Moreau. Une part de 9 166 $ est réclamée pour l’Académie (NDLR : baptisée du nom de la région où monsieur Moreau travaillait auparavant) et une portion de 104 842 $ pour la boutique.
La saga continue
La raison du congédiement du professionnel n’a pas été dévoilée. Le conseil d’administration a parlé d’une situation potentiellement préjudiciable à la réputation du Club. Cela a donné lieu à bien des interprétations, mais aussi à du mécontentement. L’assemblée générale annuelle des actionnaires qui a lieu ce soir devrait donner lieu à des développements majeurs.
Club à vendre?
Que ce soit en raison de cette controverse ou pour d’autres, des actionnaires se sont montrés mécontents de la situation et l’idée de mettre en vendre le Club a circulé. Au point où le Groupe Tanguay s’est montré intéressé. Un projet d’hôtel a été évoqué lors d’une rencontre avec deux administrateurs du Club.
Le conseil d’administration a signalé à ses actionnaires, dans sa convocation à l’assemblée générale annuelle, qu’il pourrait demander un mandat afin de mettre le Club en vente. « Notons qu’il y aura notamment un point à l’ordre du jour portant sur l’opportunité ou non (sic) d’engager des discussions relatives à un éventuel projet de vente des actifs ou des actions du Bic », est-il mentionné précisément.
L’avenir
Par ailleurs, le conseil d’administration a entretemps lancé un appel de candidatures pour un poste de directeur général. Cela sous-entend qu’il pourrait ne pas y avoir de professionnel au Bic pour la première fois depuis plus de 50 ans, car il serait étonnant que le Club ait aussi les moyens de payer un professionnel. La norme ces dernières années est d’avoir une personne qui occupe les deux fonctions.
La présence d’un professionnel est importante. Elle permet de former la relève.
Une longue route
On peut se poser beaucoup de questions sur l’avenir du Club de golf Bic à la suite de tous ces événements. Le scénario d’une vente semble incontournable pour la pérennité du Club. Par la suite, un peu comme il s’est produit au Club Boule Rock, à Métis-sur-Mer, le ou les nouveaux propriétaires vont vite réaliser qu’il faut investir pour accentuer l’attractivité du Club. Celui-ci fête son 90e anniversaire cette année.
Cet investissement prendrait logiquement la forme de la construction d’un hôtel, où on pourrait tenir des événements et activités sur quatre saisons. Cependant, le parcours est situé sur la Pointe-aux-Anglais, un environnement naturel considéré comme un bien collectif inestimable. Il y aurait alors sûrement de l’opposition dans le district, s’il doit y avoir un changement de zonage.
Jeux
Autre point : y aura-t-il une saison en 2023? N’oublions pas que le Bic est censé accueillir la compétition de golf des Jeux du Québec, dont la finale d’été sera présentée chez-nous l’été prochain.
Toutes les options
L’ancien maire de Rimouski, actionnaire du Bic et ancien conseiller municipal du district, Marc Parent, a mentionné dans nos pages la semaine dernière qu’il estime qu’une attitude d’ouverture à toutes les options doit être adoptée par le conseil d’administration.