Sommes-nous devant un cas flagrant de rénoviction sauvage ?
Ici comme ailleurs, un fossé de plus en plus profond se creuse entre les mieux nantis et les personnes dans le besoin.
Je pense par exemple à ces cinq jeunes locataires de la « maison brune » à Rimouski qui perdent leur logis parce que le propriétaire aurait volontairement, de toute évidence, laissé cette maison, pourtant patrimoniale, se détériorer.
Son objectif étant, en fin de compte, d’évincer les jeunes locataires afin d’y construire de nouveaux logements plus rentables. Pourtant, selon les lois et règlements en vigueur au Québec, un propriétaire ne peut évincer un locataire pour rénover un logement, ce que l’on appelle souvent une « réno-éviction » ou « rénoviction ». Dans bien des cas, malheureusement, ce genre d’expulsion sauvage est souvent accompagné par une hausse importante du loyer.
Or, dans le cas qui nous préoccupe, Les Immeubles Vianney Ouellet, dont les actionnaires sont devenus multimillionnaires après avoir exploité le marché locatif étudiant pendant des décennies à Rimouski, ne semblent pas avoir beaucoup de considération pour ces jeunes qui vivaient modestement dans cette « Maison brune »
Dommage punitif
À notre humble avis, un dommage punitif visant à dissuader les propriétaires et à les inciter à agir autrement devrait être imposé rapidement. Dans pareils cas, lors d’une rénoviction faite de mauvaise foi, l’amende imposée au propriétaire devrait être très élevée.
Selon nous, l’actuel conseil municipal de Rimouski est souvent trop sensible au lobby des plus riches et n’est pas assez à l’écoute des moins nantis de ses citoyens.
Visiblement, ces jeunes n’ont pu bénéficier d’un accompagnement adéquat avant de se retrouver à la rue en pleine crise du logement.
Pendant ce temps, la quasi-totalité des membres du conseil municipal va se rendre bientôt manger des « « petits fours », à 100 dollars par jour, au prochain congrès de l’Union des municipalités du Québec, aux frais de tous les contribuables.
Harold Michaud