Un service gratuit coûterait plus de 3 M$
La Société des transports de Rimouski a beau se réjouir du succès de ses tracés remaniés, ça ne règle pas tous les problèmes, dont la tarification pour le service Citébus qui demeure l’une des plus élevées au Québec.
Le Journal Le Soir confirmait samedi dernier que les nouveautés implantées par la Société des transports de Rimouski (SRT) connaissent tellement de succès qu’elle se voit dans l’obligation d’ajouter des améliorations à son offre de services.
La STR précisait que l’année 2023 s’est amorcée sur les chapeaux de roue pour elle alors que 18 900 déplacements ont été effectués en janvier. À titre comparatif, 13 000 usagers avaient utilisé le service en novembre 2022, une fréquentation similaire à celle d’avant la crise sanitaire de la COVID-19.
Lot de critiques
Les bonnes nouvelles, du moins aux yeux de la STR, n’ont pas nécessairement satisfait tous les usagers de Citébus. On a beaucoup critiqué le retrait de certains arrêts dans différentes rues pour réaliser des gains d’efficacité, parmi les 40 commentaires enregistrés sur la page Facebook du Journal. Une dame allègue un manque de considération pour les malvoyants.
D’une fois par mois à complètement gratuit
Le coordonnateur de l’organisme de défense des droits des personnes en situation de pauvreté, Action Populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, craint que la STR ne dorme sur ses lauriers. Il signale qu’au moins une ville du Québec, Rouyn Noranda, a décidé de rendre son transport en commun par autobus entièrement gratuit. Et qu’en attendant, la Société des transports de Rimouski pourrait proposer au moins une journée gratuite par semaine et une tarification sociale.
De 1,5 M$ à 3 M $
Une éventuelle décision de fournir le service totalement gratuitement apparaît improbable compte tenu des coûts que cela engendrerait. La Ville contribue déjà pour près de la moitié du financement de la STR, à 1,5 M$. Un service gratuit coûterait plus de 3 M$.
« Je n’en demande pas tant. La dernière fois que j’ai fait une demande sur la tarification, j’ai demandé qu’on suive l’exemple de Rivière-du-Loup et qu’on propose au moins une journée par mois de transport gratuit. Ce serait un premier pas. Il y a les prestations d’assurance-sociale au début de chaque mois et ce serait pertinent, mais ce le serait aussi pour les femmes qui reçoivent des allocations familiales autour du 20 de chaque mois. »
Toujours des gens exclus
« La dernière fois que j’ai parlé de ça aux autorités, je me suis fait dire que je comparais des pommes et des oranges. Pourtant, si l’on prend l’exemple de Rouyn-Noranda, c’est un peu comme Rimouski à 44 000 personnes de population. Je propose donc que l’on fasse d’abord l’effort de proposer une journée par année et qu’on prépare une tarification sociale, basée sur les revenus. Il faut améliorer cet aspect, car dans les regroupements communautaires, ailleurs, au Québec, le système de transport de Rimouski fait rire de lui », lance monsieur Dubé.
Un succès qui fait peur
« La STR parle du succès de ses nouveaux trajets, que les autobus G5 sont pratiquement pleins, mais ça me fait peur. Avec cette forte demande, je crains qu’on ne soit pas intéressé à envisager une baisse des tarifs et il y a des gens qui vont demeurer exclus du service », fait-il remarquer.
Michel Dubé est quand même capable d’apprécier les efforts fait par la Ville pour recueillir les commentaires des usagers. « Souvent, les gens n’assistent pas aux assemblées de consultation publiques, alors que c’est le bon moment pour faire valoir ses besoins. »