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Nouvelle de 18 h

Le capitaine Atallah a choisi de rester ici

Trente-huit ans après son arrivée, il profite de sa retraite à Rimouski
« Je suis fier de vous présenter ma famille, de gauche à droite : Miranda Atallah, Mochira Atallah, Adam Maps, Amir Maps, Lauralee Atallah, Valérie Labbé, Magd Atallah, Naomi Atallah, au milieu Alexandre Maps, Le petit à mes genoux Akim Maps, moi-même Medhat Atallah, et mon épouse Maha Aziz », confie Medhat Atallah. (Photo : courtoisie )

On n’a pas eu besoin de retenir Medhat Atallah de force à Rimouski, lorsqu’il a pris sa retraite, l’an dernier, presque 40 ans maintenant après être arrivé sur sa terre d’accueil.

Le professeur de l’Institut maritime du Québec (IMQ) est originaire d’Égypte, où il a complété 10 ans d’études pour devenir navigateur et capitaine au long cours pendant 15 autres années, avant d’aboutir ici. Le journal le soir a interrogé ce sympathique retraité en marge du Cabaret de la Diversité, événement présenté ce vendredi, dont il est le président d’honneur.

Nous sommes aussi dans la 17e Semaine québécoise des rencontres interculturelles. De plus, le journal le soir consacre aussi une série d’articles à l’entrepreneuriat immigrant, cette semaine, en collaboration avec la Société de promotion économique (SOPER), sous la plume du collègue Hugues Albert.

Jeter l’ancre

« J’ai « pris ancrage » à Rimouski », s’amuse à dire monsieur Atallah. « Ce sont les premières personnes que j’ai rencontrées au Canada qui m’ont invité à m’y installer. Des gens comme les douaniers et différents inspecteurs qu’on rencontre dans l’industrie maritime me disaient qu’on manquait de navigateurs, fait étonnant, dans ce grand pays où il y a tant d’eau! »

La petite famille de monsieur Atallah compte maintenant 13 personnes avec ses trois enfants et six petits-enfants membres.

Difficultés

Comme la plupart des immigrants qualifiés, Medhat Atallah a fait face aux embûches de la reconnaissance de la formation. Toutefois, il s’est retrouvé entre bonnes mains à l’Institut maritime du Québec où on l’a accompagné et encadré.

« Mes brevets d’officier ont été reconnus et j’ai pu suivre, pendant six mois, la formation pour obtenir les deux certificats me permettant d’enseigner, ce que j’ai fait le reste de ma vie à Rimouski. Je pensais que j’aurais « la job » le lendemain, mais il m’a fallu travailler fort », rappelle-t-il.

Il déplore d’ailleurs que ce soit toujours aussi difficile qu’à son arrivée, en 1981, pour certaines catégories de travailleurs, d’avoir de la difficulté à faire reconnaître leurs acquis de formation.

Accueillir et retenir

Homme chaleureux et sincère, Medhat Atallah ne s’en cache pas : son intégration n’a pas été facile en partant, même s’il nous dit aujourd’hui « Rimouski, c’est le paradis », comme disait l’ancien maire Tremblay.

« Rappelons-nous qu’en 1981, Rimouski était une petite ville un peu repliée sur elle-même et dont les habitants étaient snobs. La recette pour s’intégrer ? Je suis resté moi-même et j’ai essayé de ne pas m’en faire avec les petites contrariétés de la vie. Il faut sortir de chez soi et rester souriant et je l’ai fait en m’intégrant à l’aide d’un club social, le Rotary, où je me suis beaucoup impliqué. »

Après tout ce temps, monsieur Atallah et sa conjointe sont demeurés à Rimouski après la retraite pour les mêmes raisons qu’ils y ont jeté l’ancre : pour la proximité de la mer, la beauté des paysages, la liberté et la gentillesse des gens.

Un Québécisme qui l’a fait rire

Questionné sur les québécismes qui l’ont fait rire, il en retient un en particulier : « Quand nos jeunes se sont mis à dire « mets-en » pour un oui ou pour un non, ma femme ne comprenait pas bien et elle me demandait : « Pourquoi les enfants disent toujours maison ? » »

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