Les besoins sont énormes, mais la tâche est accomplie
À 35 ans, La Débrouille prend les bouchées doublesLa Débrouille de Rimouski, un organisme communautaire sur le point de célébrer ses 35 ans, fait justement preuve d’une grande débrouillardise pour aider les femmes victimes de toutes les formes de violence et leurs enfants.
À l’occasion de l’événement les 12 jours d’action contre les violences à l’égard des femmes, le journal le soir a interrogé la coordonnatrice/cogestionnaire de La Débrouille, Marie Beauchesne, pour tracer un bulletin de santé de cet organisme devenu indispensable. Au cours de la dernière année, La Débrouille, qui couvre Rimouski-Neigette et La Mitis, a hébergé et assisté 86 femmes et 112 enfants.
Autres aspects
Mais les services de La Débrouille dépassent maintenant largement ces deux aspects. Elle a aussi effectué 325 consultations externes et répondu à 1 217 demandes d’aide ou d’information. Ses 25 employé€s et les services offerts requièrent un budget de fonctionnement de 1 M$ par an.
L’organisation est financée à hauteur de 770 000 $ par le gouvernement du Québec et doit donc trouver de l’argent dans son milieu pour combler la différence. De plus, une étude a établi ses besoins à 1,2 M$, soit 200 000 $ de plus que son budget de dépenses, pour répondre à une demande grandissante.
Ratisse large
La Débrouille ratisse large. On ne parle plus seulement de violence conjugale (et physique) conventionnelle, mais de violence financière, psychologique, ou autres.
« La formule de financement des maisons comme la nôtre n’a pas été réévaluée depuis 2004. Cela nous cause un manque-à-gagner, alors que la demande est en croissance. La violence conjugale ne prend pas de congé. On doit faire fonctionner notre ressource 24 heures par jour, sept jours sur sept. Nous avons besoin d’avoir des intervenantes à toute heure du jour et de la nuit pour répondre au téléphone, assister les femmes hébergées et leurs enfants, faire de l’intervention de groupe ou individuelle, et nous soutenir dans les activités quotidiennes », explique madame Beauchesne.
Fuir
« Nous travaillons aussi à l’externe. Nous offrons des services qui surpassent l’idée générale à l’effet que La Débrouille, c’est une « maison » où on vient pour fuir une situation de violence conjugale et déménager par la suite. Ça va plus loin que ça, car on offre aussi beaucoup de services à des femmes qui, pour toutes sortes de raisons, ne sont pas prêtes à venir en maison d’hébergement », mentionne-t-elle aussi.
Ces services d’accompagnement sont individuels ou de groupe. La Débrouille peut aussi accompagner les enfants à l’externe; intervient sur le plan socio-judiciaire.
« Il arrive qu’on aille à la Cour avec des femmes ou qu’on les aide à déposer une plainte. Nous souhaitons que les femmes sachent que nous sommes là pour elles et que notre aide prend plusieurs formes en fonction des situations rencontrées », commente également Marie Beauchesne.
Appui du député
Le député de Rimouski, Harold LeBel, a partagé un moment intense avec des intervenantes et des résidentes, lundi, et se fera le porteur des revendications de La Débrouille.
« La Débrouille en couvre large et ses besoins de financement sont importants et justifiés. J’ai vécu des moments assez bouleversants quand je me suis rendu à La Débrouille. J’ai entendu des témoignages qui font état d’une dure réalité. Ce qu’elles font ces intervenantes, c’est hyper important pour les femmes qu’elles aident. »
Monsieur LeBel conclut: « L’existence de La Débrouille est fondamentale. Les intervenantes qui vivent ça ont besoin de répit à l’occasion. Elles ne doivent pas passer leur temps à être préoccupées par les finances et elles ne peuvent pas faire un travail si lourd à porter sans interruption. J’appuie leur fédération et la lutte contre la violence faite aux femmes. Je vais le démontrer concrètement au gouvernement. »