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Le fédéral pourrait s’en mêler

Dossier de l’Héritage à Trois-Pistoles
(Photo journallesoir.ca- archives)

Le gouvernement fédéral pourrait contribuer à régler le dossier du traversier l’Héritage I, alors que se tenait aujourd’hui, à Québec, une manifestation de 120 personnes devant l’Assemblée nationale.

Le journal le soir a appris que lors de sa visite dans la région la semaine dernière, la ministre du Revenu, Diane Lebouthillier, s’est informée auprès du maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux, si le gouvernement fédéral pouvait faire quelque chose pour appuyer le développement économique de sa municipalité et des Basques. Trois sujets ont été spécifiquement abordés, dont celui du traversier.

Celui-ci doit faire l’objet de travaux pour une somme de 5 M$ afin d’être autorisé à naviguer l’été prochain. Le lien maritime relie Trois-Pistoles à Les Escoumins sur la Côte-Nord.

Oui… et non!

Joint par le journal le soir cet après-midi, Jean-Pierre Rioux se réjouit de l’intérêt manifesté par madame Lebouthillier mais il ne veut pas pavoiser, craignant de semer de faux espoirs.

« J’ai trouvé madame Lebouthiller allumée, très à l’écoute. Elle connaît très bien le monde municipal. Le problème est que la juridiction du fédéral ne s’applique pas de manière évidente dans ce dossier. La ministre, qui s’occupe du Bas-Saint-Laurent dans le cadre de ses fonctions, a dit qu’on allait essayer de trouver des programmes d’aide au développement économique qui pourraient venir en aide à la cause de l’Héritage. Des échanges sont prévus entre son cabinet et la direction générale municipale de Trois-Pistoles », résume monsieur Rioux.

(Photo: Comité Sauvons L’Héritage-Facebook)

Jean-Pierre Rioux craint aussi que si le fédéral annonce qu’il mettra de l’argent, Québec en profitera pour réduire sa contribution.

Crucial

Le maire de Trois-Pistoles ne pouvait pas participer à la manifestation mais il appuie les démarches du Comité Sauvons L’Héritage depuis le tout début.

« Le traversier, c’est crucial l’économie des Basques et de Trois-Pistoles. C’est le cœur de notre industrie touristique. Toutes proportions gardées, c’est comme si, pour les Rimouskois, l’UQAR était fermée du jour au lendemain, ou comme si vous perdiez toutes vos maisons d’enseignement. Rimouski « planterait ». Il faut rappeler que c’est une régie intermunicipale qui opère la traverse. C’est une entreprise publique. C’est un des rares traversiers qui n’a pas de subsides pour opérer. Par contre, aujourd’hui, il faut rentrer le navire en chantier et nous avons besoin d’aide. »

Le Comité à Québec

À la veille du dépôt du budget provincial, le Comité Sauvons L’Héritage demande au gouvernement du Québec d’agir de manière responsable dans le dossier.

« Depuis plusieurs semaines, ce sont l’ensemble des communautés des Basques et de la Haute Côte-Nord qui se mobilisent en faveur de la sauvegarde du traversier l’Héritage 1, reliant Trois-Pistoles et Les Escoumins. Scientifiques, gens d’affaires, citoyennEs et ÉluEs sont unanimes dans nos régions : La poursuite du service de traverse entre ces deux rives est essentielle pour la vitalité économique et sociale de nos régions », indique un communiqué.

« Alors que le gouvernement du Québec annoncera demain de nouveaux surplus budgétaires, son refus de financer les travaux prévus sur le navire est de plus en plus incompréhensible », déclare Guillaume Legault, porte-parole du comité.

Parmi les manifestants, les employéEs de la Compagnie de Navigation des Basques (CNB) et leurs familles se sont présentés. Plus de 26 emplois qualifiés et de qualité sont en jeu. À taille égale, cela représenterait plus de 15 000 emplois dans une ville comme Montréal.

Appui important

« Le Seafarers International Union est fier de se tenir aux côtés de ses membres à Trois Pistoles et de la communauté pour s’assurer de faire savoir au gouvernement du Québec à quel point l’Heritage I est vital pour cette région. Il est important que nous continuions à nous battre pour obtenir le financement nécessaire afin de maintenir cette traverse historique en marche, et nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir gain de cause. Plus le gouvernement du Québec sera pressé d’agir, au lieu de rester les bras croisés pendant que la communauté des Trois Pistoles perd un morceau de son histoire, mieux ce sera. Nous devons nous lever et nous battre » souligne Charles Etienne Aubry, du Seafarers International Union (SIU), qui regroupe les employés de l’Héritage 1.

Une scène de la manifestation de ce matin, à laquelle participait notamment le député de Rimouski, Harold LeBel, à droite. « On dirait que ce gouvernement a peur de tout et ne fait confiance à personne, ni aux citoyens, ni aux gens de la place, ni à ceux qui disent qu’ils seraient prêts à participer à la poursuite des activités du traversier et même à y investir », disait monsieur LeBel la semaine dernière. (Photo: courtoisie, aile parlementaire du PQ)

 « Le temps est compté pour une saison 2020 avec l’Héritage, et c’est l’ensemble de l’industrie touristique de notre région qui est prise en otage par le gouvernement du Québec » souligne le porte-parole du Comité, Guillaume Legault.

Le comité a profité de son passage à l’Assemblée nationale pour apporter les 6194 signatures recueillies dans le cadre de sa pétition pour la sauvegarde de l’Héritage.

« Au total, c’est l’équivalent de plus des deux tiers  des citoyens des Basques qui ont signé la pétition. Le message est clair », renchérit M. Legault.

Cette pétition sera portée par Martin Ouellet, député de René-Lévesque pour le Parti Québécois, dans les prochaines semaines.

Autres dossiers

D’autres dossiers ont été abordés entre le maire Rioux et la ministre Lebouthillier. « Elle demandait quels devraient être nos dossiers à défendre au fédéral. Je lui aussi ai parlé des programmes des infrastructures municipales et de l’indexation nécessaire des bourses pour les étudiants qui fréquentent l’École des langues de Trois-Pistoles. Les étudiants anglophones ont besoin de ces bourses pour venir ici. À coup de 300 étudiants la cohorte, c’est un autre enjeu majeur pour notre économie; c’est l’équivalent d’une industrie. »

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