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Un agent de sécurité ébranlé par l’incident de Sherbrooke

Ex-résident de Saint-Anaclet, Steeve Poirier était sur les lieux juste avant
Steeve Poirier est originaire de Saint-Anaclet mais est maintenant établi à Sherbrooke. (Photo: Facebook)

Un agent de sécurité et ancien résident de Saint-Anaclet, Steeve Poirier, était sur les lieux, au magasin Walmart de Sherbrooke, quelques minutes avant qu’un autre gardien de sécurité, en fonction celui-là, soit percuté par un automobiliste, samedi.

Un homme de 25 ans a été accusé dans cette affaire. Il n’aurait pas accepté les consignes de distanciation sociale que lui avait fourni l’agent.

Steeve Poirier a salué l’agent de sécurité en entrant dans le magasin. Il a fait ses emplettes et s’en est retourné chez-lui, avant ledit incident, pour voir la scène sur son téléviseur en arrivant à la maison.

Puisque les gardiens de sécurité travaillent encore plus que d’habitude, en raison de la crise, la population a besoin d’eux et monsieur Poirier lance un appel au respect.

L’impatience de certaines personnes

« Je suis moi-même agent de sécurité depuis 13 ans et nous devons faire appliquer les mesures de distanciation sociale imposées par le gouvernement du Québec pour diminuer les risques de contagion dans les lieux publics, pour la sécurité et la santé de la population. Toutes ces mesures sont en place pour le bien de la population. Nous travaillons pour sauver des vies et un moment donné, ça pourrait être la vôtre. L’impatience de certaines personnes ne fera en aucun cas accélérer le processus, au contraire », prévient-il.

« Cet agent de sécurité est présentement dans un état critique. Il n’y a aucune explication possible pour justifier ce genre de comportement. Je demande à tous de respecter les directives demandées par les employés des commerces, le personnel hospitalier, les agents de sécurité, les policiers et toutes les personnes responsables de certains commerces et lieux. Votre compréhension et votre bon jugement ne feront qu’aider toutes ces personnes, qui travaillent pour vous présentement », poursuit monsieur Poirier.

La frustration augmente

Ce dernier habite à Sherbrooke, tout comme ses parents, Jacqueline Jalbert et Yvon Poirier.

« Il y a deux Walmart à Sherbrooke et ça s’est passé dans le plus petit des deux. Je ne connaissais pas le gardien comme tel mais je lui ai dit bonjour et je l’ai encouragé en arrivant. J’avais des courses après mon travail. Il m’a dit bonne journée et m’a donné du liquide pour me désinfecter les mains. Je suis arrivé chez-moi à 16 h 55 et l’incident s’est produit à 17 h », rappelle monsieur Poirier.

« Je n’en revenais pas. Ça aurait pu être moi, même si je ne travaille pas là. Peu importe où on est, comme gardien de sécurité, on commence à se rendre compte que des gens sont moins patients, se sentent abandonnés parce qu’ils ne peuvent pas voir leurs parents ou leurs amis. Je sens que la frustration a augmenté un peu récemment. Quand on dit qu’une personne en frappe une autre avec son véhicule parce qu’on lui refuse de passer en même temps que sa conjointe, ça en dit long. »

Pas censé être là

« En plus, l’homme accusé proviendrait de Montréal et n’était pas censé se déplacer pour se retrouver à Sherbrooke. Le gardien était à l’entrée des portes du magasin Walmart du centre commercial Galeries Quatre saisons de Fleurimont. Il faisait simplement respecter les consignes de désinfection des mains et de distanciation. »

Nacime Kouddar, 25 ans, fait face à trois chefs d’accusation : agression armée avec un véhicule, voies de faits graves et délit de fuite.

« Ce qui s’est probablement passé, c’est que l’individu essayait de rentrer accompagné de sa conjointe et qu’on lui avait dit qu’on n’entrait qu’une personne à la fois. Il se peut aussi que l’agent de sécurité ait dû empêcher les gens de rentrer pendant un certain temps, parce que le maximum était atteint dans le magasin », croit-il aussi.

Geste inacceptable

« C’est un geste inacceptable dont a été victime un de mes collègues même si on ne travaille pas pour la même agence. Je crains qu’il y en ait d’autres si l’état d’urgence sanitaire se prolonge. Comme agent de sécurité, on peut se retrouver dans bien des situations, mais là, c’est parce que les gens sont restreints dans leurs activités et on sent beaucoup de frustration, même si la majorité sont polis et collaborent bien », déclare enfin Steeve Poirier.

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