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COVID-19

Une autre employée du «foyer» témoigne

Les travailleuses et travailleurs de la santé qui oeuvrent au CHSLD de Rimouski se préoccupent de leur santé, en plus de se préoccuper du sort des patients. (Photo: archives)

Un troisième témoignage s’ajoute aux deux rapportés par le journal le soir, vendredi dernier, au sujet des employés du Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD, le « foyer ») de Rimouski qui craignaient d’être contaminés par la COVID-19 dans leur lieu de travail.

Le Centre de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent a fait connaître sa réaction à ces témoignages, plus tôt aujourd’hui. Il assure que la gestion des équipements de protection individuelle est conforme aux directives du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Toutefois, le témoignage d’une infirmière auxiliaire dont l’auteur de ces lignes connaît l’identité, mais qui préfère demeurer anonyme par crainte de représailles, demeure préoccupant. Il corrobore les deux précédents.

Voici ce qu’elle a à dire :

« Je suis totalement en accord avec ce que vous avez écrit mais j’aimerais ajouter quelques informations additionnelles. J’ai été choquée par ceci: au CHSLD de Rimouski nous devons porter un masque tout le long de notre quart de travail et garder le même toute la journée, sans avoir le droit de le changer s’il est souillé par des liquides corporels ou mouillé. Selon le communiqué que nous avons reçu nous devons avoir accès à des masques pour le changer lorsque humide etc…  et ce n’est pas le cas. Trouvez-vous ça hygiénique ?!? »


File à l’entrée

« De plus ce matin, à mon arrivée, il y avait une file de personnel soignant jusqu’à dehors, à l’entrée principale. Tous étaient collés les uns contre les autres- ne respectant pas les 2 mètres de distance- pour obtenir son joli petit masque à utilisation unique qui, à ma grande surprise, était déjà sorti de la boîte et placé dans un sac de papier. Chaque personne se mettait les mains dedans pour en prendre un … est-ce que, pour vous, c’est une pratique sécuritaire de prévention des infections ?!?! », s’interroge cette employée.


Non!

« Et bien pour moi non … alors le joli masque est allé aux poubelles et je n’en ai pas eu pour la journée. Je suis tout à fait d’accord avec le port du masque, même que j’étais très contente quand on nous a appris que nous allions pouvoir enfin en mettre un… jusqu’à ce que je sache comment il allait être utilisé et distribué. Ça n’a aucun sens! »


Traitée comme de la m…

« Je me sens traité comme de la merde, excusez-moi le terme, du genre en s’en fout de vous! Infectez-vous avec votre masque que tout le monde a touché et chaque fois que vous l’enlevez pour aller dîner ou prendre une pause, remettez-le! On nous a donné un beau petit sac en papier brun pour le mettre dedans quand on va dîner. C’est vraiment « degueulasse ». Le risque de d’infection est décuplé », affirme-t-elle.


Plus envie de travailler

« Pour finir, je n’ai vraiment plus envie de me rendre travailler. Tout le monde est sur les nerfs et de mauvaise humeur. C’est vraiment une mauvaise ambiance. J’avais ceci à ajouter, car j’ai trouvé que cette façon de procéder va à l’encontre des pratiques sécuritaires face à la prévention des infections », conclut-elle.

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