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Nouvelle de 17 h

La période de renouvellement des baux s’annonce ardue

Beaucoup d’inquiétude chez les propriétaires de logements à l’approche du 1er juillet
Une rencontre des membres de la CORPIQ. (Photo: courtoisie)

La crise du coronavirus suscite beaucoup d’inquiétude chez les propriétaires d’édifices à logements, autant que chez les organismes de défense des droits des locataires.

Les médias régionaux ont relayé plusieurs communications de ces organisations et regroupements concernant les craintes des locataires face à la crise, ces dernières semaines. Pour faire contrepoids, le journal le soir présente ici une entrevue exclusive avec le directeur des affaires publiques de la Corporation des propriétaires d’immeubles du Québec (CORPIQ), Hans Brouillette.

Ce dernier calcule que son organisation compte des centaines de membres dans la région du Bas-Saint-Laurent.

Un sur trois

« Nous avons actuellement 12% de propriétaires qui sont en attente de nouveaux locataires pour le 1er juin. Pour juillet, 33% des propriétaires seront en attente de nouveaux locataires. Nous voulons nous assurer que les logements soient libérés à temps. Le taux d’inoccupation est faible (2,1% au Bas-Saint-Laurent). Nous n’avons pas vraiment d’options et nous devons livrer les logements aux nouveaux locataires à la date prévue », précise monsieur Brouillette.

Hans Brouillette (Photo: courtoisie)

Plus tard

« On s’inquiète sur le fait que des locataires vont tarder, avant de se mettre à la recherche d’un nouveau logement, et on comprend pourquoi. On a aussi des locataires qui, pour diverses raisons, vont devoir rester dans leur logement au-delà de la date limite. Pour nous, ce sont toutes des situations extrêmement problématiques. Les trois-quarts des propriétaires ont répondu dans un sondage que si leurs locataires ne quittaient pas à la date prévue, ça leur causerait une difficulté, voire une grande difficulté », continue Hans Brouillette.

Un peu rassuré

Selon ce dernier, les propriétaires d’immeubles ont été un peu rassurés par le programme d’aide au relogement temporaire.

« Ce programme permettra à une personne qui ne peut se reloger pour x raisons de bénéficier d’un programme d’aide qui est disponible pour ceux qui en font la demande d’ici le 30 juin. Il consiste en une allocation de 75 $ par jour, plus les frais d’entreposage. Les personnes dont la nouvelle adresse n’est pas disponible pourront au moins de reloger temporairement grâce à de l’aide gouvernementale. »

Huissiers

Chose certaine, on peut s’attendre à une augmentation du nombre d’évictions.

« Il y aura une demande pressante pour les services des huissiers, parce qu’on a des jugements qui n’ont pas été encore exécutés, puisqu’on attend la levée du décret d’urgence sanitaire. La Régie du logement n’a siégé que partiellement. Elle a statué sur des cas où la sécurité des personnes concernées étaient en péril. On a, au moment où on se parle, on a 60% des propriétaires qui ont en main un jugement d’expulsion d’au moins un locataire », signale le porte-parole de la CORPIQ.

Requêtes de paiement

« Nous avons entre 8% et 10% des propriétaires qui demandent une audience de la Régie pour non-paiement de loyer », note aussi monsieur Brouillette. « Si la crise empêche les gens de déménager, on va avoir de fameux problèmes. On risque de voir plus d’avis d’éviction. »

Un autre problème s’ajoute : les gens ne veulent pas faire visiter leur logement ou ne veulent pas visiter de logement par crainte de la contamination.

Vont devoir quitter

« Mais les locataires vont devoir quitter leur logement. Ils n’auront pas le choix : ils doivent libérer les lieux sinon ils risquent des recours en dommages. Les délais risquent de s’allonger et cela affecterait alors tout le monde (propriétaires, locataires sortants et locataires entrants). Il faudrait que des mesures spéciales soient mises en place pour obtenir des audiences rapides de la Régie et c’est une demande que nous adressons à la ministre de l’Habitation, car cela engendre des coûts importants », prévient aussi monsieur Brouillette.

« Cette crise sans précédent va tout changer. L’économie est très touchée. Plus rien ne sera pareil. Il y a beaucoup d’aspects très inquiétants », conclut-il.

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