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Nouvelle de 17 h

C’est l’heure de s’opposer au redécoupage des districts électoraux

Des citoyens sont déjà mobilisés
Une partie du district Le Bic vue des airs. (Photo: courtoisie, Armand Dubé)

La démarche de redécoupage des districts électoraux de la Ville de Rimouski a été relancée hier, avec la publication d’un avis public dans un hebdomadaire local.

On peut s’attendre à ce que de nombreux citoyens résistent au changement et le fassent savoir à la Ville par le biais d’une consultation publique. Le processus a été suspendu en raison de la crise du coronavirus mais vient d’être relancé.

Déjà, le journal le soir a reçu de nombreux commentaires à ce sujet, dont ceux de Linda Lavoie et Valérie Jean, coprésidentes du Comité du patrimoine naturel et culturel du Bic, et de Jean-François Deschênes, résidents du secteur Rocher Blanc dans le district Sacré-Cœur.

Pandémie

« Nous sommes conscientes de l’effet extrêmement perturbant de la pandémie COVID-19, et du fait que cette situation mobilise les pouvoirs publics au plus haut point et sur plusieurs plans. Toutefois, cette situation exceptionnelle ne devrait certainement pas remettre en question les bases démocratiques de notre société », écrivent mesdames Lavoie et Jean dans un courriel acheminé au journal et à la Ville.

Pas anodin

« Le redécoupage des districts électoraux proposé par la Ville de Rimouski n’est nullement un geste administratif anodin, comme le mentionne le maire Marc Parent, mais soulève plutôt des enjeux politiques, de représentation, d’appartenance, bref des enjeux démocratiques essentiels d’une importance telle que cela requiert non seulement notre implication, mais nécessite impérativement cette intervention citoyenne « publique », à laquelle s’associe certains citoyens et citoyennes provenant d’autres quartiers, dont Sacré-Cœur et Nazareth », ajoutent les porte-parole du Comité.

Bic et Sacré-Cœur

Ledit projet implique, entre autres, que le nouveau territoire du Bic serait agrandi par l’amputation d’une large portion, secteur ouest, du territoire du quartier Sacré-Cœur, « engendrant ainsi une « fracturation sociale », qui aurait certes des impacts auprès des conseillères et/ou conseillers municipaux devant représenter des citoyennes et citoyens qui « historiquement » occupent leur territoire respectif, et ce, depuis plusieurs générations pour certains », selon ces Bicoises.

Réalités

« Nous sommes d’avis que les réalités sociales, économiques, les enjeux de développement et destinées futures de chacun des quartiers de Rimouski appartiennent très légitimement aux gens qui y vivent et qui s’impliquent dans leur communauté. Nous comprenons que la configuration proposée pour plusieurs autres districts présente également d’autres perturbations majeures et les citoyens concernés ont certes intérêt à prendre connaissance des modifications proposées et à s’y opposer au besoin. »

« Aussi, nous ne comprenons pas pourquoi, en temps et lieu, la Ville de Rimouski n’a pas redemandé, tel qu’il a été fait dans les années antérieures, une exemption aux exigences de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités (LERM), au chapitre de la délimitation territoriale, du moins pour Le Bic », exprime aussi le Comité.

Sentiment d’appartenance

« Cette demande de « statu quo », fort légitime selon nous, aurait traduit une volonté de prendre en considération et de respecter le fait que les Bicois, malgré la fusion avec Rimouski en 2009, ont toujours un grand sentiment s’appartenance. Le bon sens doit primer. Nous considérons qu’on se doit de bien partager l’information et qu’on se doit de bien écouter les citoyens », commentent aussi mesdames Lavoie et Jean.

Le Comité dit avoir bon espoir que la ministre des Affaires municipales acceptera de prolonger le délai.

Plusieurs questions

Selon Jean-François Deschênes, « L’avis public suscite plusieurs questions auprès de mes concitoyens et m’interpelle personnellement. En voici quelques exemples:

– Où va-t-on aller voter lorsque la partie Ouest de Sacré-Cœur va être annexée au Bic? (Le centre culturel du Bic est à 9.5 km de ce secteur);

– pour les inscriptions aux cours au centre communautaire de Sacré-Cœur, la Chanterelle, la priorité est présentement donnée aux gens du quartier. Lorsque certaines activités sont trop populaires, est-ce que les gens du secteur Ouest seront redirigés vers le Bic à 9 km de là? (Camps de jours, cours de zumba et autres)
– Comment un citoyen de l’ouest de Sacré-Cœur pourrait se présenter comme conseiller municipal pour le secteur du Bic? Aurait-il, ou elle, la légitimité et la connaissance des citoyens des deux secteurs ?
– Pourquoi le découpage Ouest inclut-il le boisé Vallée et exclus un secteur dans la section Est (rue Louis-David), au lieu de faire des lignes droites à l’Est et à l’Ouest de la paroisse?
 – Pourquoi le secteur Rocher Blanc est divisé en deux ? Pourquoi n’est-il pas reconnu comme une entitée naturelle (particularité avec enjeux d’érosion)? », questionne-t-il.

Débats

« Avec tous les débats qui animent la mairie présentement, je souhaite que les gens soient entendus, car ces changements pourraient avoir de lourdes répercussions à long terme pour le secteur Ouest de la Ville de Rimouski. L’avis public indique que le découpage électoral n’aura aucun impact sur la vie de quartier. Je ne le crois pas. Je trouve même que le ton de la Ville est provocateur », tranche monsieur Deschênes.

Ce dernier fait référence à cette partie du texte de l’avis: « Vous pourrez évidemment continuer à fréquenter votre centre communautaire et vos enfants iront à la même école. »

Paroisses naturelles

« Le maire répète que cela ne changera rien et que c’est une loi provinciale de représentativité qui demande des districts égaux à +/- 15 % d’écart de population. Mais la loi définit également que les facteurs géographiques, des paroisses dites « naturelles », devraient être respectés. Il me semble que c’est le cas pour les paroisses du Bic et de Sacré-Cœur. D’ailleurs, comment explique-t-on que ce règlement était bon en 2016 pour les élections de 2017 et que maintenant ce n’est plus le cas?  En temps normal, de la crise de la COVID, la possibilité d’assister aux séances du conseil aurait permis de débattre de ce règlement et d’obtenir plusieurs réponses à ces questions », déplore-t-il.

Monsieur Deschênes lance une invitation à tous les citoyens : « Je demande à toutes les personnes intéressées de répondre à la Ville comme le mentionne l’avis public. Un total de 245 signatures d’opposition est requis afin de faire modifier ce règlement. Les oppositions doivent être envoyées par courriel à la greffière [email protected] au plus tard le 18 juin 2020. »

Une page Facebook intitulée « Statu quo Rimouski 2021 » est aussi accessible pour permettre aux citoyens qui veulent s’exprimer sur le projet proposé par la Ville.

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