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Régionair, une idée de chez-nous, fait son chemin

Le projet pourrait permettre de sauver le transport aérien régional
(Photo: courtoisie)

Le projet Régionair, développé par la directrice générale de l’Aéroport régional de Mont-Joli, Chantal Duchesne, appuyée par le préfet de La Mitis, Bruno Paradis, est en train de faire son chemin.

Dès le lendemain de l’annonce de la nouvelle de la fin du service d’Air Canada à Mont-Joli, le 30 juin, madame Duchesne s’est mise au travail avec la complicité de monsieur Paradis, aussi président de la Régie régionale de l’Aéroport de Mont-Joli, ont cherché à trouver des solutions. Il en est ressorti un document de travail de 16 pages, qui a été présenté au chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, lundi, lequel a tout de suite appuyé l’initiative. Il a aussi été présenté à d’autres décideurs politiques.

De plus en plus concret

Rappelons que Régionair est un concept qui vise notamment à regrouper en réseau les aéroports municipaux et régionaux du Québec, pour qu’ils établissent eux même leurs horaires, et leur permettre de faire des appels d’offres de services aux compagnies aériennes régionales privées, pour des destinations données. « Peu de gens le savent, mais notre directrice possède une expertise incroyable dans le transport aérien et elle l’a mise à profit avec ce projet », indique monsieur Paradis.

L’idée et le document ont continué de faire leur chemin, si bien que la possibilité de créer Régionair concrètement est de plus en plus réaliste, selon monsieur Paradis, en entrevue au journal le soir.

Bruno Paradis, préfet de la MRC de La Mitis (Crédit Photo: MRC de La Mitis)

Pas dans le même vieux film!

« Quand j’en parle avec certains de mes homologues, maires, mairesses, préfets, j’obtiens un accueil vu d’un très bon œil. Par contre, pour certains, il faut prendre le temps d’évaluer toutes les options possibles. Car l’objectif à court, moyen et long terme, c’est de ne plus revivre le même scénario, ne pas rejouer dans le même film où on se retrouve, depuis des années, avec un transporteur qui est subventionné pour donner des services et qui, quand il n’a pas assez de subventions à son goût, quitte tout simplement un ou des aéroports. Je crois que quand on privatise un service public, c’est de jouer avec le feu. On le voit aujourd’hui et il y a bien des gens de la région qui utilisaient les avions d’Air Canada, qui n’étaient pas vides », exprime monsieur Paradis.

« On a eu une augmentation de l’achalandage de 30% avant la COVID-19, à Mont-Joli. Donc, ce n’est pas une question de manque de passagers, c’est une question qu’Air Canada et d’autres prennent les trajets qui sont les plus payants pour eux. L’objectif de Régionair et des idées qui proviennent d’autres sources est donc de trouver une réponse, une solution, à long terme », ajoute le préfet.

Cinq compagnies aériennes privées sont entrées en contact avec ce dernier pour s’informer de ce projet et trois se sont engagées à y prendre part si le projet se concrétise.

Mobilisation incroyable

On a également assisté à une très forte mobilisation des milieux économiques et politiques régionaux. Il y a des gens qui se sont manifestés dans La Mitis, d’autres dans Rimouski-Neigette et d’autres au plan régional.

« Ça fait vraiment plaisir de voir ça! Nous avons de la solidarité et pas seulement dans notre petit coin. Le président de la Table régionale des élus, Michel Lagacé, m’en parle comme d’un beau projet, qu’il voit d’un bon œil ce mouvement, aussi pour le secteur de Rivière-du-Loup. On veut repenser tout le service aérien et les gens sont d’accord avec ça. Il y a moyen d’avoir de plus petits appareils et d’obtenir un service valable pour desservir des régions qui ne le sont pas présentement. Tous les gens à qui j’en parle accueillent bien le projet et à ceux qui disent qu’ils n’ont pas été consultés, je dis qu’on a juste lancé l’idée et que tout le monde peut y contribuer. »

Faisable et rentable

« On a imaginé un scénario pour démontrer que c’est faisable, que c’est rentable, et qu’on viendra répondre au besoin. Après, pour la forme que ça pourrait prendre, on est ouvert à toutes les suggestions et on invite tout le monde à nous faire part des besoins de leur milieu. Ensemble, on va mettre en place des horaires et des trajets qui vont y répondre », déclare Bruno Paradis.

Des billets moins chers!

Par ailleurs, les tarifs envisagés dans le projet Régionair seraient moins élevés que ceux d’Air Canada.

« Nous serions capables d’offrir des tarifs plus bas que ceux d’Air Canada et j’en demeure convaincu. Air Canada utilise des avions coûteux, trop grands souvent pour nos besoins et si on a besoin d’avions de 20 places dans un de nos projets, dans le cadre de Régionair, on pourra l’obtenir. »

« Ce sera plus facile à rentabiliser. On attend la réaction du gouvernement du Québec (NDLR : car il s’agit d’un projet de développement régional), mais il peut y avoir des subventions gouvernementales, car un programme a déjà existé qui permettait d’obtenir un M$ ou 2 M$ pour des projets comme celui-là. Au-delà de cela, le gouvernement pourrait aussi nous aider en utilisant nos services pour les employés de l’état qui voyagent de toute façon, en nous garantissant un certain nombre de places achetées », estime enfin le préfet.

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