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Nouvelle de 17 h

L’inquiétude est palpable chez les gens d’affaires

Un centre commercial est un espace public où les médias ont le droit de prendre des images. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

La menace de passer à l’état d’alerte orange et l’éclosion de cas de coronavirus au Bas-Saint-Laurent suscitent de l’inquiétude chez nos gens d’affaires.

Ce, à l’approche de la période de magasinage des Fêtes qui constitue souvent au moins le tiers du chiffre d’affaires annuel des commerces.

Une ballade dans le plus important centre commercial de l’Est du Québec, le Carrefour Rimouski, ce matin, permet de constater un ralentissement de l’affluence, mais surtout, que 10 des quelques 70 espaces du Carrefour sont inoccupés ou dont les occupants ont cessé temporairement leurs activités. C’était aussi beaucoup plus tranquille que d’habitude dans l’aire de restauration qui grouille habituellement de gens dans les périodes hors COVID-19, à presque midi.

Le journal a interpellé les dirigeants locaux du Carrefour Rimouski qui ont préféré ne pas émettre de commentaires, nous recommandant de nous adresser à la maison-mère de Cominar. La porte-parole de celle-ci ne nous avait pas rappelé au moment d’écrire ces lignes.

L’aire de restauration du Carrefour Rimouski, ce midi. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Observateur attentif

Toutefois, un observateur attentif du secteur commercial, le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Jonathan Laterreur, n’hésite pas à dire que nous traversons une période critique.

« L’inquiétude est palpable dans le milieu des affaires. C’est le retour au stress après une certaine accalmie, parce qu’une épée de Damoclès pend au-dessus de la tête de tout le monde. On craint une nouvelle fermeture des commerces. Il y a quand même un côté positif dans la relance, c’est que les programmes d’assistance des gouvernements, comme l’aide salariale ou l’aide au baux commerciaux, ont fait toute une différence », confie monsieur Laterreur.

Message à la clientèle d’une entreprise qui a décidé de rester fermée. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

« Ces mesures ont permis de garder aux commerçants de garder la tête hors de l’eau. Ce n’est pas une façon de vivre pour un commerce, ce n’est pas viable à long terme. Néanmoins, ces mesures ont permis de progresser dans une situation où on ne peut pas produire autant ou vendre autant qu’on vendait avant. C’est certain que le message qu’on veut lancer, c’est celui de la solidarité. On a beau remettre en question certaines politiques ou être critique de certaines façons de faire, c’est correct. Par contre, on peut voir dans le réel que s’il y a une vraie recrudescence du virus, le gouvernement va appliquer de nouvelles mesures sanitaires et il y aura un impact direct sur l’économie locale », poursuit le directeur de la Chambre.

En souffrir

« Ce ne sont pas les grosses compagnies multimillionnaires qui vont en souffrir, ce sont les petits commerçants locaux, qui travaillent des 60 heures par semaine dans des conditions difficiles. Ils n’ont vraiment pas à subir le poids de nos opinions. Il faut acheter local et être solidaire. Il faut les encourager et faire tout en notre possible pour respecter les mesures sanitaires. On savait que la seconde vague s’annonçait, mais de le vivre, ce n’est pas drôle. La communauté doit se serrer les coudes », ajoute monsieur Laterreur.

Réouverture de restaurants

Par ailleurs, le restaurateur qui s’est exprimé dans nos pages, hier, Tommy Lemieux-Cloutier, confirme la réouverture de ses établissements, le Bistro de la Forge et la Maison du Spaghetti dès ce soir. Monsieur Lemieux-Cloutier parlait d’un retour « à la normale » des affaires en sous-entendant dans les conditions actuelles, soit en appliquant strictement les mesures sanitaires prescrites.

« Nos employés qui ont passé leur test de dépistage ont tous reçu des résultats négatifs. Notre personnel est donc sans risque pour la clientèle. Nous espérons que ça va continuer de bien aller », commente-t-il. D’autres établissements fermés par mesure de précaution devraient faire de même incessamment.

Les employés du restaurant-bar Le Shaker, son voisin, auraient aussi obtenu des résultats négatifs.

Le maire intervient

Par ailleurs, le maire de Rimouski, Marc Parent, est intervenu sur sa page Facebook en début d’après-midi pour mettre les citoyens en garde sur la contamination importante des derniers jours et les débats entre ceux qui suivent les recommandations de la Santé publique et ceux qui refusent de les suivre.

« Certains d’entre vous remettent en question l’existence et/ou la sévérité de la COVID-19 et la nécessité de respecter les mesures de distanciations sociales. Je ne tenterai pas de vous faire changer de point de vue.  Cela dit, un fait demeure; de toutes les régions du Québec, le Bas Saint-Laurent est probablement celle qui est la plus près de passer à l’orange (l’état d’alerte de troisième degré) avec le plus fort taux de contamination par 100 000 habitants », écrit monsieur Parent.

« La conséquence de tourner à l’orange est que si vous aimez aller dans les restaurants, vous devrez mettre une croix sur ça! Vous aimez aller dans les bars; vous devrez mettre une croix sur ça! Vous fréquentez les centres communautaires, arénas, piscines, etc…; et bien, vous risquez fort de vous river le nez sur des portes barrés! Vos enfants aiment le sport ou sont en sports-étude? Ils risquent également de perdre ce privilège. Un de vos parents attend le remplacement d’un genou ou d’une hanche? Il devra continuer à souffrir quelques semaines de plus. Bref, je respecte vos points de vue, mais sachez que si vous continuez à ne pas respecter les demandes de la Santé publique, voici ce qui arrivera et cela plus vite qu’on ne le pense ! », a aussi indiqué monsieur Parent.

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