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La Ville va tolérer une grande manifestation anti-mesures sanitaires

Des manifestants anti-mesures sanitaires à Rimouski, il y a un an et demi. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

La Ville de Rimouski n’entend pas faire en sorte d’empêcher une grande manifestation contre l’application des mesures sanitaires dues à la COVID-19 qui se déroulerait dans un de ses espaces verts, le 3 octobre prochain.


Un porte-parole du mouvement Action Coordination, Alain Lauzon, indiquait au journal le soir, samedi, qu’il s’attendait à ce que des milliers de personnes se réunissent pour cette manifestation. Des leaders du mouvement anti-mesures, comme Stéphane Blais, devraient y participer.

Lors de la manifestation de samedi, à Rimouski, on a senti un courant d’antipathie de citoyens envers les manifestants. L’activité du 3 octobre risque de ne pas être bien accueillie. La Ville peut-elle l’empêcher?

La liberté

 « Tout le monde a droit à ses opinions. Moi, je crois que la COVID-19 existe bel et bien et je ne crois pas qu’il s’agit d’une simple grippe. En début de rencontre aujourd’hui, je mentionnais que 5 800 Québécois sont décédés de la COVID-19. Peu importe les croyances, il y a des mesures sanitaires comme la distanciation qui doivent être prises. Ces gens-là prônent la liberté, mais la réalité, c’est que c’est le gouvernement qui décide des mesures à appliquer et qu’il est clair que si le nombre de cas continue de se multiplier, nous allons tous perdre un peu de notre liberté. On va perdre l’accès aux restaurants, l’accès aux bars, l’accès à certaines activités physiques », déclare monsieur Parent.

Le droit de s’exprimer

« Je demande à la population, peu importe ses croyances, de respecter les règles sanitaires et de porter le couvre-visage et on pourra passer au travers de la COVID-19. On ne peut pas empêcher la manifestation parce que la Charte des droits et libertés permet aux gens la liberté d’expression. Le parc Beauséjour est public. Le questionnement qu’on peut poser est en lien avec l’utilisation des rues, car pour manifester dans nos rues, il faut demander une autorisation de la Ville. Il est clair qu’à la Ville de Rimouski, on n’empêchera pas les gens de s’exprimer », assure le maire Parent.

Constats d’infraction

Les manifestants de samedi dernier ne portaient pas de masque, étaient plus de 10 et ne respectaient pas les mesures de distanciation. La Sûreté du Québec n’a pourtant émis aucun constat, selon ce que nous avons pu apprendre. La Ville peut-elle demander qu’on le fasse?

« La capacité d’intervenir à ce chapitre dépend de la Sûreté du Québec. Ce n’est pas à moi, comme maire, de dire à la SQ quoi faire. Il y a des règles qui sont édictées par le gouvernement et la Sûreté du Québec est mandatée pour les faire respecter selon les conditions », répond monsieur Parent.

Minute de silence

Toujours au sujet de la crise sanitaire, au début de son assemblée ordinaire, hier, le conseil municipal s’est recueilli en mémoire des 5 800 personnes décédées au Québec depuis le début de la pandémie.

« De l’avis de certains, la COVID-19 n’est vraiment pas une menace, qu’à leurs yeux n’est qu’une grippe. Je tente de faire prendre conscience aux jeunes qu’il y a beaucoup de conséquences à la crise. Il y a des gens extrêmement malades, il y a eu plus de 5 800 Québécoises et Québécois qui en sont décédés. Peu importe nos croyances, nous devons respecter les règles de distanciation physique, nous devons nous laver les mains, nous devons respecter les limites dans les rassemblements et nous devons porter le couvre-visage. C’était notre façon de faire prendre conscience aux Rimouskois de l’importance de respecter ces règles », a dit le maire Parent.

Le conseil municipal a dédié la minute de silence habituelle aux victimes québécoises de la COVID-19, hier. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Approche par zones

« Nous avons vu comment les roues du carrosse ont débarqué vite. Il y a 10 jours, le Bas-Saint-Laurent avait 79 cas et aujourd’hui, il y en a presque 300. On a eu de bonnes nouvelles dans les derniers jours. On était sur le fil de fer, près de basculer en zone oranger. On demande à la population de continuer ses efforts et de respecter les consignes. Plus on chemine vers un niveau d’alerte rouge, plus on risque de perdre nos libertés », renchérit le maire de Rimouski.

Ce dernier se dit favorable à une approche par sous-régions pour ce même niveau d’alerte. « Mon point de vue, c’est que ce doit être chirurgical. Quand on prend l’exemple du Bas-Saint-Laurent, la totalité de sa superficie est de 22 000 km carrés. C’est comme si on prenait l’Estrie, la Montérégie, la ville de Montréal et celle de Laval dans un même territoire. Lorsque la région est passée au jaune, c’était justifié d’y aller par régions, mais dans l’éventualité où on passerait au niveau oranger, je suis d’avis qu’on respecte certaines réalités géographiques et si certains secteurs d’une région sont plus fortement touchés que d’autres, mon espoir est que le gouvernement adopte une approche plus chirurgicale.»

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