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Nouvelle de 17 h

La Santé publique se penche sur le cas de la manifestation de samedi prochain

Des manifestants anti-mesures sanitaires font leur arrivée à la Place des Anciens combattants, lors d’une récente marche dans les rues de Rimouski. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Le directeur régional de la Santé publique, le Dr Sylvain Leduc, estime que la manifestation organisée par un groupe qui s’oppose à l’application des mesures sanitaires contre la COVID-19, prévue pour ce samedi, à Rimouski, va à l’encontre des objectifs poursuivis par le gouvernement du Québec.

Le Dr Leduc a tenu un point de presse cet après-midi, où il a abordé de nombreux sujets en lien avec la crise du coronavirus. Il a été entre autres interrogé au sujet de cette manifestation organisée par Action Coordination, à l’échelle provinciale, et par un comité régional, Organisation rassemblement Rimouski. Au moment d’écrire ces lignes, un responsable de ce comité, Gino Castonguay, maintenait que l’événement aura lieu.

« Il faut éviter les rassemblements dans tous les endroits », a résumé notamment le Dr Leduc.

« C’est une manifestation mal avisée et inopportune à cette étape de la crise. Pour le moment, ce qu’on en comprend, c’est qu’il y aurait des gens de plusieurs régions du Québec, dont les régions en rouge, qui viendraient au Bas-Saint-Laurent pour manifester. Je peux vous assurer que nous sommes présentement en échanges avec la Sûreté du Québec et le ministère de la Sécurité publique, pour essayer de voir si ces manifestations-là, à l’égard notamment de la limite de 25 personnes dans un rassemblement, peuvent se tenir de la même façon. D’ici la fin de la semaine, on va essayer de revenir publiquement avec nos conclusions. Ce sont des échanges que je qualifierais d’intenses », confie le Dr Leduc.

Désobéissance civile

« Si jamais une telle manifestation avait lieu, il faut rappeler que le droit de manifester demeure, toujours. Mon inquiétude ne concerne pas tant les gens dehors, mais l’après-manifestation, alors que tout ce monde-là risque de se retrouver dans les bars et dans les commerces de la région, par exemple. Si jamais ils appliquent la désobéissance civile en ne portant pas le couvre-visage, ils mettent en péril la sécurité des commerçants et des gens qui se trouvent dans les commerces. Il va falloir que la Sûreté du Québec soutienne nos commerçants. Cette manifestation là, si elle se tient, rencontrera tous les objectifs inverses de ce qu’on cherche à faire », renchérit le directeur régional de la Santé publique.

Le Dr Sylvain Leduc. (Photo capture d’écran Pierre Michaud)

Passage au niveau orange

Par ailleurs, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent tient à préciser à la population ce que signifie le passage au niveau d’alerte orange et quelles mesures seront conséquemment mises en place afin de ralentir la transmission du virus à compter du 1er octobre.

Le palier 3 – Alerte (orange) introduit des mesures additionnelles en ciblant certains secteurs d’activité et milieux où le risque de transmission est jugé plus élevé. Ces secteurs font l’objet de restrictions ou d’interdictions de façon sélective. Les paliers d’alerte sont établis par le gouvernement suivant les recommandations des autorités de santé publique, qui font une analyse régulière de la situation en tenant compte de la situation épidémiologique, du contrôle de la transmission et de la capacité du système de soins.

Transmission soutenue

Dans la région du Bas-Saint-Laurent, cette décision s’explique notamment par la transmission communautaire soutenue qui se transpose par des éclosions en milieu de soins et en ressource d’hébergement pour personnes vulnérables.

Chasse

La pratique de la chasse interpelle la Santé publique, car les chasseurs proviennent souvent de plus d’une famille et se retrouvent dans le même espace pour partager les repas et dormir. Il y a autant de questions que de réponses, selon Sylvain Leduc. Les responsables de la Santé publique pourraient statuer à ce sujet dans les prochains jours.

Plus que triplé

« Dans le dernier mois seulement, le nombre de cas a augmenté de 254, soit plus du triple de cas qu’enregistrait la région depuis le début de la pandémie, pour un total ce jour de 328 cas », indique le CISSS.

Pour la population et les entreprises de la région, l’atteinte du palier orange correspond à la mise en place des mesures suivantes :

Rassemblements

– Les rassemblements privés (intérieurs et extérieurs) devront se limiter à un maximum de six personnes provenant de deux ménages différents. Il est aussi important de rappeler qu’il est demandé aux québécois de limiter au maximum leurs contacts au cours des prochaines semaines.

Lieux publics

– Le nombre maximal de personnes permis pour un rassemblement (intérieur et extérieur) dans certains lieux publics passera de 250 à 25 à l’exception de lieux possédant des places assises fixes et assignées, où les personnes sont relativement immobiles, parlent peu ou pas et sont sous supervision de personnel, par exemple, les salles de spectacles, les lieux de culte, les cinémas, etc.

Restaurants

 – Dans les restaurants, le nombre de personnes maximal permis à une table sera de six provenant d’au maximum de deux adresses. La vente d’alcool se terminera à 23 h et les établissements devront fermer à minuit.

Bars

 – Dans les bars, un nombre maximal de deux personnes par table sera permis. La vente d’alcool se terminera à 23 h et les établissements devront fermer à minuit.

 Régions

– Il est dorénavant fortement recommandé d’éviter de se déplacer entre les régions.

Centre d’hébergement

– Dans les milieux de vie, tels que les CHSLD (centres d’hébergement et de soins de longue durée), les ressources privées pour aînés, les ressources intermédiaires et les ressources de type familiale, seules les visites nécessaires à des fins humanitaires et celles des proches aidants apportant une aide significative à un usager sont autorisées.

Situation précaire

« La contamination ne touche plus seulement quelques jeunes qui ont participé à des « partys », mais aussi des personnes âgées dans des résidences pour aînés et des gens du secteur hospitalier (à Rivière-du-Loup). Notre situation est précaire », signale Dr Leduc.

« Le signal qui est lancé aujourd’hui aux Bas-Laurentiens, c’est un appel à la mobilisation. Le virus circule largement dans la communauté et sans la contribution de tous au resserrement des mesures sanitaires de base, nous mettons à risque non seulement la santé des personnes vulnérables, mais aussi nos milieux de soins et de vie. La situation au Bas-Saint-Laurent est sous haute tension. Dans le dernier mois seulement, nous avons recensé plus de 250 cas, ce qui est non négligeable pour une région comme la nôtre », commente aussi le Dr Sylvain Leduc.

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