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Nouvelle de 18 h

La qualité de vie des aînés varie, d’une résidence à l’autre

La vie de tous les jours a été difficile pour des aînés en résidence, au plus fort de la crise sanitaire. (Photo: archives)

Le niveau d’alerte des régions et la situation de certaines résidences où se produisent des éclosions viennent affecter de manière variable la qualité de vie des aînés qui y logent.

Si l’attention a été portée sur leur situation lors de la période de confinement et la première vague de contagion, on les a un peu oubliés depuis l’été. Pourtant, des aînés de l’Est du Québec peuvent être présentement privés de sortie en plein air ou confinés à leur chambre si leur milieu de vie est identifié comme lieu d’éclosion. Ce sont probablement toujours eux qui sont confrontés aux contraintes les plus importantes face à la pandémie.

En juin, la ministre québécoise responsable des Aînés, Marguerite Blais, a dévoilé un plan d’action pour combattre les mauvais traitements dont sont souvent victimes les personnes âgées.

Ce plan est basé sur la définition établie par le gouvernement de la maltraitance qui se lit comme suit: « Il y a maltraitance quand un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée. Ce geste, intentionnel ou non, est de nature interpersonnelle ou découle de l’organisation des services dans les divers milieux de vie des personnes aînées. »

Un exemple à Rivière-du-Loup

« C’est une situation de cas par cas. Si une résidence est identifiée comme un milieu d’éclosion, c’est sûr qu’il y aura des mesures restrictives additionnelles pour éviter la contamination du virus. Ça dépend du niveau d’alerte de la région, en plus de la situation de la résidence elle-même. Par exemple, à Rivière-du-Loup, au Havre Lafontaine, il y a eu une éclosion. À cet endroit, il n’y a plus de repas en salle à manger, il n’y a plus d’activités dans les lieux communs, les gens doivent se déplacer avec leur couvre-visage quand ils se déplacent dans les lieux communs. Les résidents peuvent aller à l’extérieur, mais pour une raison, pas juste pour aller dehors. En plus, il y a les mesures de distanciation physique. Le nombre de personnes par ascenseur est limité. Il y a des contraintes, mais ce sont surtout des ajustements pour être sûrs de contrôler la propagation », indique la conseillère cadre aux communications du Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent, Ariane Doucet-Michaud.

Ajustements

« Il faut se souvenir que les résidences pour personnes âgées n’ont pas été conçues pour la COVID-19. La COVID-19 est arrivée par la suite. Ça demande un ajustement des salles à manger, des salles communes, d’y aller par service, que les résidents utilisent toujours la même table, avec les mêmes personnes, avec des séparateurs en plexiglas, etc. Mais c’est toute la société qui a besoin d’ajustements en raison de la pandémie, pas seulement les aînés », croit madame Doucet-Michaud.

« Les lignes directrices sont de ne pas d’en faire plus que les consignes demandées, justement pour ne pas brimer les libertés des résidents. Ce ne serait pas une bonne chose d’agir ainsi », conclut Ariane Doucet-Michaud.

Quelques jours

Au Havre de l’Estuaire de Rimouski, une résidence privée pour aînés, un résident qui s’était plaint des mesures restrictives le printemps dernier, Roger Breton, a retrouvé le sourire.

« Ici, tout va très bien maintenant. Il n’y a rien de particulier. Il y a des activités qui ne peuvent avoir lieu, mais ça n’a aucune relation avec ce qu’on vivait le printemps dernier. On entre et on sort comme on veut. On peut recevoir des amis. Tout le monde mange à la salle à manger. Par contre, je sais que c’est plus difficile pour les personnes seules et en perte d’autonomie. Nous avons eu un épisode d’éclosion en juin qui a apporté des contraintes additionnelles, mais qui n’ont duré que quelques jours, le temps qu’on puisse tester tout le monde », confie-t-il.

Une règle pour tous

Selon le député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, un des problèmes est la trop grande diversité des types de résidences, dont les différentes catégories doivent appliquer différentes règles.

« Il y a environ une douzaine de catégories : résidences privées, résidences publiques, pour aînés autonomes ou pour aînés en perte d’autonomie; avec ou sans services spécialisés, etc. Ça entraîne des problèmes parfois très particuliers. Par exemple, il arrive qu’un propriétaire de résidence privée qui héberge à la fois des personnes en perte d’autonomie et des personnes en autonomie complète, applique les mêmes contraintes à tous, sans distinction, pour se simplifier la vie. Ça vient pénaliser des aînés qui sont en bonne forme et aimeraient sortir », commente monsieur LeBel.

Second volet

Dans un second volet de ce reportage, demain, le journal le soir proposera à ses lecteurs l’entrevue complète avec monsieur LeBel, ainsi qu’une entrevue avec la présidente du comité des résidents de Rimouski, Micheline Turcotte, qui précisera quelle est la situation au Centre d’hébergement et de soins de longue durée de Rimouski, toujours connu comme étant « le foyer » de Rimouski.

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