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Des territoires d’orignaux voisins à fort succès et à gestion différente!

Réserve Rimouski - Zec Bas-St-Laurent
L’orignal est une source économique majeure pour les régions, et une ressource naturelle renouvelable. Selon une récente étude de Forêts, Faune et Parcs Québec, un orignal aurait une valeur économique d’au moins 20 000 $, en calculant toutes les dépenses courantes et en biens durables consacrées à la chasse. Ce qui représente 66$ la livre pour une viande sauvage 100% naturelle, provenant d’un orignal ayant fourni 300 livres de venaison. Au cours des huit dernières années, les chasseurs ont prélevé 3 536 orignaux sur la Zec-BSL. (Photo courtoisie SÉPAQ)

La Réserve Rimouski et la Zec Bas-Saint-Laurent se voisinent et connaissent toutes deux une très forte popularité et un impressionnant succès pour la chasse de l’orignal en 2020, en mode de gestion totalement différent.

La « Rimouski » contingente les groupes de chasseurs, déterminés par un tirage au sort provincial, et fixe un nombre limité d’orignaux à prélever, sans égard aux segments mâle, femelle et veau. La Zec Bas-Sainte-Laurent, reconnue comme un modèle de gestion parmi le réseau des 63 zecs, demeure accessible sans limite à quiconque achète son forfait de chasse orignal ou sa carte de membre. Le principe de l‘alternance s’applique et protège la femelle et le veau une année sur deux.

« Sur les zecs, tu paies ta carte et tu accèdes au territoire au complet », indique le directeur général de la Zec-BSL, Peter Camden, lors d’une récente entrevue à « Rendez-Vous Nature ». La Réserve Rimouski est autorisée à prélever, comme en 2020, un maximum de 360 orignaux. Les groupes de chasseurs sont contingentés, et non réglementés par une période ou saison de chasse préétablie, comme sur les zecs. La Réserve Rimouski prélève annuellement entre 15% et 17% de son cheptel orignal, mais pourrait se rendre jusqu’à 25 % sans affaiblir le cheptel.

Deux « vagues » de chasseurs

La Réserve Rimouski accueille deux cohortes de chasseurs d’orignaux par saison. Une première « vague » arrive avec la Fête du travail, jusqu’au 15 octobre. Une seconde, dite tardive, suit du 25 octobre au 19 novembre. Les deux périodes sont séparées par une saison de chasse du petit gibier de 10 jours. « C’est important d’offrir le petit gibier pour favoriser la relève. Ça fait partie de notre rôle social. Cette pause de 10 jours permet aussi de laisser « reposer » le terrain entre deux cohortes de chasseurs d’orignaux, dans une période plus propice à la récolte du petit gibier », estime le directeur général Michel Fournier.

Récoltes stables

Pour la même première « vague » que l’an dernier, les 355 groupes de chasseurs; pour 1 400 participants, ont observé 400 orignaux de plus cette année. La récolte est demeurée stable à2019, avec un taux de succès de 80 % à l’arme à feu. Deux permis sont requis par orignal abattu.  Si les chasseurs remarquent que le troupeau de la « Rimouski » serait effectivement en croissance, Michel Fournier constate une répartition égale du cheptel. « Avec autant de mâles, de femelles et de veaux. La population globale serait d’au moins 2 000 orignaux présentement (automne 2020) », dit-il.

Record de 1 893 chasseurs

Chez sa voisine ,la Zec-BSL, la quête de 2020 est aussi stable à 2018, pour une même chasse restrictive, qui a permis de récolter 296 mâles, coiffé d’un panache de 10 cm et plus. Sur la Zec-BSL, les chasseurs doivent apposer trois permis par bête prélevée. Les chasseurs arc, arbalète et arme à feu ont augmenté à 1 415 amateurs en 2020 (417 groupes); 1 326 en 2018, alors qu’à l’arme à feu, leur nombre est passé de 1 335 en 2018 à 1 520 ou 506 groupes, en 2020. Ceux à la poudre noire ont bondi de 14 à 80 amateurs de 2019 à 2020. Ils étaient 57 en 2018. En tout, on parle d’un record de 1 893 chasseurs d’orignaux en 2020 sur cette même zec.

Les caches ont aussi atteint un record de 1 764 unités enregistrées; 45 de plus que l’an dernier, réparties sur 1 017 km2. Or selon Peter Camden, il serait préférable de parler d’une superficie de 800 à 900 km2, compte tenu des espaces occupés par les nombreux lacs, terrains de camping et de villégiature, ainsi que des érablières qu’on doit soustraire du territoire « chassable ».

Retour à la chasse permissive

La Zec-BSL revient à la chasse permissive de l’orignal en 2021, laquelle autorise la récolte du mâle, de la femelle et du veau. En 2019, ce produit avait fourni 540 orignaux. La Zec-BSL prévoit accueillir encore plus de chasseurs en 2021, la chasse permissive attirant habituellement plus d’adeptes dits opportunistes, qui peuvent prélever tous les segments du troupeau et non les mâles seulement comme en 2020. On peut donc s’attendre à de nouveaux records de chasseurs et caches. La Zec-BSL ne peut contingenter les chasseurs d’orignaux, ni procéder par tirage au sort.

« Depuis deux ans, pour la chasse de l’orignal, la Zec Bas-Saint-Laurent a atteint la capacité d’accueil de son territoire. Nous avons connu une explosion de chasseurs à l’arc et à l’arbalète cette année, avec 1 415 amateurs enregistrés. C’est beaucoup de gens sur un même territoire, surtout avec 1 764 caches. Les techniques de chasse ont changé et le chasseur risque de rencontrer « autre chose » qu’un orignal. Il y a des rencontres et des frictions », admet Peter Camden, toujours en entrevue exclusive à « Rendez-Vous Nature » des 31 octobre et 1er novembre, et en reprise sur la plateforme web www.rendez-vousnature.ca

Un temps de réflexion

La période de chasse arc et arbalète, et celle avec arme à feu sur la Zec-BSL, ont semé contraintes et insatisfactions chez des amateurs, en raison du trop grand nombre de chasseurs. Le temps est à la réflexion avant la saison permissive de 2021, et en prévision de l’assemblée générale annuelle du printemps 2021. Des modifications règlementaires peuvent être apportées avec l’assentiment des 2/3 des membres présents. « Si les gens sont rendus là, on pourra en débattre lors de l’assemblée générale de l’an prochain », croit Peter Camden.

Une augmentation des groupes dans la Réserve Rimouski est-elle prévisible en 2021 ? L’augmentation notable des 400 bêtes de plus qu’en 2019 observéespar la clientèle des chasseurs, sera validée d’abord par un inventaire sur le terrain effectué l’été dernier avec des caméras, et que devrait confirmée ou non un inventaire aérien au cours de l’hiver 2021.

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