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Des mesures prometteuses en matière de racisme, mais pas de politique nationale

Philippe-André Tessier (Photo courtoisie CDPDJ)

En réaction à la sortie du rapport du Groupe d’action contre le racisme lundi dernier, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a déploré que celle-ci ne prévoie pas de politique nationale de lutte contre le racisme et la discrimination systémiques, comme elle l’a déjà recommandé, tout en saluant la mise en place de certaines mesures structurelles et systémiques qu’elle avait recommandées, dont la fin des interpellations policières aléatoires et la formation obligatoire pour tous les employés de l’État à la question du racisme et aux réalités autochtones.

« En tant qu’institution qui lutte contre le racisme depuis des décennies, la Commission accueille de façon très positive plusieurs éléments du rapport du Groupe d’action tels que la création d’un poste de ministre responsable de la lutte contre le racisme et une vaste campagne gouvernementale de sensibilisation contre le racisme. Cela répond à certaines de nos recommandations » a déclaré le président de la Commission, Philippe-André Tessier. L’absence d’un cadre budgétaire pour la réalisation des 25 actions annoncées et d’une politique nationale rend cependant l’exercice incomplet », a-t-il poursuivi. La Commission entend faire un suivi soutenu de la réalisation des mesures auprès de la nouvelle ou du nouveau ministre responsable.

Fin des interpellations policières aléatoires

« La fin des interpellations policières aléatoires sur l’ensemble du territoire du Québec est un important pas en avant dans la lutte contre le profilage racial, car il est démontré que certains groupes sont plus ciblés par cette pratique, dont les minorités racisées, les communautés noires et les femmes autochtones. La formation continue pour tous les policiers et policières du Québec sur la question du racisme est également une mesure que nous tenons à saluer » a ajouté Myrlande Pierre, vice-présidente de la Commission responsable du mandat Charte. « Dans le domaine de l’emploi, nous nous attendions à ce que le gouvernement donne un sérieux coup de barre pour corriger les situations de discrimination en assujettissant notamment la fonction publique québécoise à la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi. À notre grande déception, le gouvernement n’a pas donné suite à cette recommandation phare de la Commission » a continué Myrlande Pierre.

La Commission accueille favorablement que le plan d’action contienne des mesures spécifiques concernant le racisme envers les peuples autochtones « C’est crucial selon nous. La formation est un élément essentiel à la lutte au racisme et à la discrimination systémique, c’est pourquoi la Commission salue le fait de rendre obligatoire l’éducation sur le thème de l’histoire et des réalités actuelles des populations autochtones au Québec dans la formation initiale des enseignants et d’actualiser ces notions pour les élèves du primaire et du secondaire. La formation obligatoire et continue pour les employés de l’État est également une mesure importante que la Commission avait recommandée, » a quant à elle déclaré Suzanne Arpin, vice-présidente de la Commission responsable du mandat jeunesse.

« La Commission rappelle qu’elle est l’institution clé dans la réalisation de ces actions contre le racisme, étant donné son expertise sur la question et du rôle prépondérant qu’elle joue au sein de la société québécoise. Nous souhaitons participer activement à la mise en œuvre des actions présentées aujourd’hui, » a conclu M. Tessier.

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