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Rétrospective 2020-avril: la cathédrale au cœur d’un procès

L’Archevêché demande toujours la destitution des marguilliers
La cathédrale de Rimouski est fermée depuis sept ans et demi. (Photo: Pierre Michaud-archives)

Vous connaissez l’histoire de la bonne et de la mauvaise nouvelle : c’est en résumé ce qui se passe dans le dossier de la cathédrale de Rimouski en avril.

C’est ce qui ressort notamment d’une entrevue exclusive réalisée par le journal le soir avec le procureur de l’Archevêché, Me Philippe Thibault.

La bonne? C’est que, par son entremise, l’Archevêché dit vouloir aller de l’avant pour statuer sur le sort de la cathédrale, fermée depuis plus de cinq ans en raison de son délabrement; la mauvaise? C’est que les procédures juridiques ne se sont pas terminées avec la dernière décision de la Cour supérieure, dont certains détails ont été dévoilés par des marguilliers de la Fabrique Saint-Germain, théoriquement propriétaire de la cathédrale.

Les marguilliers concernés avaient-ils raisons de se réjouir de ce jugement? Voici essentiellement ce qu’ils en disaient :

« L’honorable Guy de Blois, juge à la Cour supérieure du Québec, a rendu une décision, de portée temporaire, en faveur des actuels marguilliers de la Fabrique Saint-Germain (Nathalie Leblond, Albert Carré, Jean-Charles Lechasseur et Victor Lepage).  Alors que Mgr (Denis) Grondin et l’Archevêché multipliaient les démarches pour destituer ces marguilliers et prendre le contrôle de l’avenir de la cathédrale, le juge Guy de Blois a ordonné que ces quatre marguilliers soient rétablis dans leurs fonctions de gestionnaire des immeubles de la Fabrique. »

Entente et non décision

« Je veux rétablir certains faits. C’est une entente qui est intervenue entre les procureurs des marguilliers et ceux de l’Archevêché. C’est un jugement, oui, mais un jugement sur entente. Il n’y a pas de débat sur qui a eu raison ou pas. Le juge a constaté une entente intérimaire, parce qu’il y aura un procès sur le fond, où on pourra trancher tous les éléments qui sont demeurés en suspens. On ne peut pas dire encore à quel moment les prochaines démarches pourront avoir lieu, en raison du ralentissement des activités des tribunaux dû à la crise du coronavirus», déclare d’abord Me Thibault.

Rien de réglé

Mais que recherche l’Archevêché, qui est la demanderesse dans le futur procès?

« Il n’y a rien de réglé. Nous restons ouverts à discuter mais là, il y a un procès qui s’en vient. Le but principal est la destitution des marguilliers comme représentants de la Fabrique Saint-Germain. Est-ce que les marguilliers doivent rester en place considérant les actions posées? Ou est-ce qu’ils doivent être destitués? C’est un des éléments importants, tandis que les marguilliers, eux, il y a d’autres choses qu’ils veulent faire valoir. Il y a des questions qui devront être éclairées par un tribunal », répond Me Thibault.

(Photo: journallesoir.ca, Pierre Chassé)

Donc, on peut anticiper « un déluge de procédures », selon une source du journal le soir qui suit de très près le dossier.

Malversations?

Cette même source se demande de quoi il est question, lorsque Me Thibault parle des potentiellement négatives « actions posées » par les marguilliers, comme ci-haut, ou de « malversations », comme il nous l’a été rapporté.

« Je n’ai pas parlé de malversations mais bien de comportement répréhensible. Notre prémisse est que depuis 2019, nous demandons l’accès à la cathédrale, pour établir son carnet de santé, et que les marguilliers nous le refusent. On vient de l’avoir ce droit, depuis le dernier jugement, on l’a. Le carnet de santé vise à rétablir les assurances, puis à savoir s’il y a des travaux à faire au plan de la structure. Est-ce que la situation de la cathédrale aussi précaire qu’on le croit? Peut-on trouver des indicateurs? », illustre l’avocat.

Sauver ou démolir?

Cela traduit-il la volonté de l’Archevêché de restaurer la cathédrale?

« Pas nécessairement mais avant de faire un plan, il faut savoir dans quelle était elle est. Idéalement, j’ajouterais que tout le monde veut la sauver, la cathédrale. Les marguilliers veulent que la cathédrale soit sauvegardée et l’Archevêché veut que la cathédrale soit sauvegardée, mais pour agir, il faut de la collaboration. Nous n’avions pas d’accès à la cathédrale, maintenant, on en a un. »

Autre réaction

Par ailleurs, le Regroupement diocésain pour la sauvegarde de la cathédrale de Rimouski (RDSCR) se réjouit de cette même décision rendue, le 21 avril dernier, par la Cour supérieure du Québec.

Reprendre le contrôle

« Ces marguilliers pourront donc reprendre le contrôle de la gestion des actifs de la Fabrique de la Paroisse de Saint-Germain.  De plus, ils pourront poser les gestes requis pour sortir la Fabrique de l’impasse dans laquelle Mgr (Denis) Grondin l’avait coincée par ses décrets de 2018. Le Regroupement applaudit aussi la décision du juge Guy de Blois de mandater l’ingénieur Marcel Leblanc pour établir un carnet de santé à jour. Monsieur Leblanc possède des compétences reconnues, notamment dans le domaine des structures de bâtiments, tout particulièrement des bâtiments religieux », réagit le Regroupement.

« Les marguilliers pourront ensuite prendre une décision éclairée quant à la restauration complète de ce bâtiment emblématique et son utilisation future. Le Regroupement souhaite que Mgr Grondin veuille collaborer au rétablissement d’un climat de saine collaboration avec les marguilliers de la Fabrique Saint-Germain », mentionne-t-on également, entre autres.

On peut prendre connaissance du communiqué du Regroupement dans son intégralité, ci-dessous.

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