La célébration de Noël a permis de «sauver» la cathédrale
2021 devrait être la bonne pour sa réouvertureLa célébration religieuse tenue dans la cathédrale de Rimouski à l’occasion de la dernière fête de Noël a vraisemblablement permis d’éviter qu’elle soit fermée définitivement dans un an.
Une information méconnue, mais cruciale pour la suite des choses dans l’histoire de l’église mère du Diocèse, fermée depuis novembre 2014, dont le journal le soir vient d’obtenir confirmation de la part du président de la Fabrique Saint-Germain, Jean-Charles Lechasseur.
L’auteur de ces lignes a notamment appris auparavant qu’il y avait certaines réserves quant à ce projet parmi les défenseurs de la cathédrale, mais que des personnes engagées vers sa réouverture permanente ont beaucoup insisté et convaincu les sceptiques.
Cette fameuse célébration se veut un point tournant qui marquera un nouveau départ pour la cause de la cathédrale. Même si les procédures judiciaires en cours risquent de perturber la suite des choses, le président Lechasseur confirme qu’il y aura des développements majeurs dans les prochains mois.
« Noël est un temps fort de la foi. D’avoir tenu une célébration de la parole de Dieu dans la cathédrale prenait tout son sens, nous permettait d’abord de prier. Je m’étais donné personnellement comme défi de nous donner un temps de spiritualité, un temps d’arrêt. En ce sens, c’est déjà une réussite », commente d’abord monsieur Lechasseur.
Plan légal
Mais sur un plan légal et technique, la tenue d’une activité religieuse catholique a carrément permis de sauver la cathédrale d’une menace importante, elle qui fut fermée pour des raisons de sécurité selon ce qu’on avait cru à l’époque. La loi des fabriques fait en sorte que s’il n’y avait pas de cérémonie religieuse pendant une période de sept ans consécutifs, l’existence religieuse de la cathédrale aurait pu ne plus être reconnue.
« Même si l’Archevêché pouvait ne pas le reconnaître, il y a eu une activité liturgique à l’intérieur du cadre du calendrier liturgique. On a pu vivre au moins un des temps forts de l’année, au même titre que ça a été fait dans d’autres villes du Québec. C’est favorable, à mon avis, pour repartir le compteur à zéro. On ne pourrait pas dire que la cathédrale n’avait pas eu d’activité liturgique. On a fait revivre le pourquoi elle existe après ces six ans de fermeture », déclare Jean-Charles Lechasseur.
Avantages
Ce dernier résume l’esprit de la loi : « Sous le couvert d’une fabrique, un bien doit servir à la vocation à laquelle il est dévolu. La raison pour laquelle il y a des avantages dans une fabrique, c’est qu’on sait que le religieux, la société ont permis des avantages aux fabriques qu’elles n’auraient pas normalement. À l’inverse, c’est normal aussi que si on ne s’en sert pas correctement, on ne pourrait pas garder un bien, en tirer des avantages, pendant que les paroissiens ne seraient pas desservis. »
« La loi est claire : après sept ans d’inutilisation dans la vocation à laquelle elle doit servir, elle oblige ses administrateurs à se départir du bien. Ce n’était pas notre première priorité, mais il y avait une urgence, aussi, de réapproprier la foi dans une église aussi importante », renchérit le président de la Fabrique Saint-Germain.
Suite
Monsieur Lechasseur nous éclaire sur les développements qui devraient survenir d’ici l’été.
« Nous devons faire face à une autre réalité. En janvier, il y a encore des étapes à franchir en cour (NDLR : L’Archevêché demande la destitution de certains administrateurs). Une demande de scission (NDLR : Éclatement d’une société dont les actifs et les dettes sont répartis entre deux ou plusieurs sociétés préexistantes ou nouvelles) a été déposée par la partie adverse. Nous allons devoir débattre de cette demande devant le juge Damien Saint-Onge. Il va statuer par la suite. »
Besoin d’aide
« Nous avons par ailleurs continué à travailler à préserver le bien qu’est la cathédrale. La décontamination de la toiture a été faite. Nous avons fait évaluer nos systèmes électrique et de protection incendie. Tout a été refait. Nous avons aussi continué à payer les frais fixes. Notre objectif à moyen terme est de trouver une façon d’aller vers les gens et de leur dire que nous avons besoin d’aide. »
« Nous allons lancer une campagne de financement. On devra ensuite amorcer les travaux les plus urgents selon le carnet de santé de l’été dernier pour une somme d’environ 350 000 $. Ça permettra d’assurer et de rouvrir l’église. Ce sont les urgences que nous avons avec la réparation de la structure et l’entretien préventif pour éviter des bris, notamment de canalisation comme ça s’est déjà produit », poursuit Jean-Charles Lechasseur.
Et pour ce dernier, rouvrir la cathédrale signifie l’ouvrir au culte, au tourisme, aux activités communautaires et culturelles.
« Nous sommes en fonction « reprise des activités » dans le bâtiment et nous souhaitons que les gens se réapproprient la cathédrale aussi tôt que possible », assure finalement monsieur Lechasseur.
Collectif de citoyens
Un membre du collectif de citoyens La cathédrale de Rimouski faut que ça bouge, Yvan Chouinard, insiste pour sensibiliser ses concitoyens au fait que le dossier est bel et bien relancé.
« Sans aucune hésitation! Non seulement je pense que les simples citoyens doivent y croire, mais en plus, les statistiques de notre page Facebook nous démontrent déjà qu’il y a beaucoup de gens intéressés par le sort de la cathédrale et peut-être même prêts à s’impliquer. Moi j’y crois beaucoup, beaucoup, beaucoup, tout comme eux. On espère tous que la machine se mette en branle. »
« On a tendance à croire que le sujet de la cathédrale se limite au religieux, mais ce n’est pas une question qui touche seulement les pratiquants. C’est de notre patrimoine qu’il s’agit. De notre côté, ce qu’on veut apporter, c’est, oui, du religieux, mais aussi du touristique, du culturel et du communautaire. »
La fréquentation du site Internet du collectif est, en date de ce matin, de 2 880 visiteurs uniques. Pour ce qui de la page Facebook, on dénombre plus de 35 000 interactions en deux mois.