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Nouvelle de 17 h

Les enseignants en ont plein le dos des négociations et de la COVID-19

Vote de grève au Cégep de Rimouski, décisions à venir dans les centres scolaires
Une enseignante membre de la CSQ lors d’une manifestation, le mois dernier. (Photo: Facebook-CSQ)

Les enseignants des écoles primaires et secondaires de la région, de même que ceux du secteur collégial, menacent d’ajouter un caillou dans le soulier du premier ministre du Québec, François Legault, en raison notamment de négociations ardues pour le renouvellement de leur contrat de travail, mais aussi des mesures qu’on leur impose avec la crise sanitaire.

Dans le cadre des négociations du secteur public, les enseignantes et les enseignants du Cégep de Rimouski ont voté, hier, en faveur d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à cinq jours, à utiliser au moment jugé opportun. Les membres ont approuvé la proposition dans une proportion de 87 %.

« Un signal fort que les profs en ont assez de l’impasse des négociations pour le renouvellement de leur convention collective, échue depuis bientôt un an. L’alourdissement de la tâche enseignante, la précarité, la conciliation famille-travail, l’autonomie professionnelle et l’impact du numérique sur la tâche sont au cœur des revendications des enseignantes et des enseignants de cégep, qui étaient à bout de souffle bien avant la pandémie », précise le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Rimouski (SEECR).

Coordonnatrice du SEECR et enseignante de français, Marie-Josée Boudreau appelle les directions régionales des cégeps à appuyer leurs revendications. Il y a, selon elle, une différence entre les besoins et le discours des directions régionales et ce qui est offert à la table de négociation. « C’est là que nos directions ont un rôle politique à jouer. » Elle juge que l’impasse actuelle pourrait mener effectivement à la réalisation des mandats de grève.

Négocier malgré la pandémie

« Il faut préciser que c’est le gouvernement qui a souhaité poursuivre la négociation malgré le contexte pandémique, alors que nous recommandions la reconduction de l’actuelle convention. Nous nous devons de manifester notre mécontentement face à un gouvernement qui nous force à négocier dans ce contexte, qui refuse d’investir significativement et durablement en enseignement supérieur, et qui utilise la pandémie à son avantage », ajoute Hugo Boulanger, responsable de l’application de la convention collective et enseignant en Technologie d’analyses biomédicales.

Les premières journées de grève pourraient avoir lieu à partir du début février, en concertation avec les autres syndicats de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Centres de services scolaires

Pour ce qui est des enseignants du primaire et du secondaire rattachés au Syndicat d’enseignement de la région de La Mitis (SERM), le président, Jean-François Gaumond, précise que les assemblées pour des votes de grève auront lieu le 25 janvier, pour les enseignants du Centre scolaire des Monts et Marées et le 27, pour ceux du Centre scolaire des Phares.

Perdre son temps

« On sent le mépris du gouvernement aux tables de négociations. Il n’y a aucun mandat pour négocier de la partie patronale, malgré que ça fasse plus d’un an qu’on discute. Les négociateurs du gouvernement nous font perdre notre temps. Le premier ministre répète souvent ses grandes promesses et prend souvent des engagements pour l’éducation, mais il ne fait rien. Il avait promis beaucoup, mais on a fait un calcul sur les offres et imaginez-vous que Legault nous offre moins que ce que Couillard (libéral, gouvernement précédent) nous avait accordé en période d’austérité », déplore monsieur Gaumond.

Sarcastique

Souhaitant connaître l’état d’esprit des enseignants sur le terrain, le journal le soir a interpellé un enseignant de niveau primaire qui avait d’abord accepté notre demande d’entrevue, mais a dû la refuser après avoir demandé les autorisations nécessaires à sa direction d’école, qui lui a rappelé son devoir de loyauté et de réserve.

Certains utilisent le sarcasme pour se défouler, tel cet exemple trouvé sur Facebook qui raconte la journée d’un enseignant en période de COVID-19:

-Mets du purel…

-mets ton masque…

-lave tes mains…

-tousse dans ton coude…

-va laver tes mains…

-enlève ton masque.. j’comprends pas…

-mets du purel…

-garde tes distances…

-lave tes mains encore une fois…

-recule de deux pas…

-t’as toussé combien de fois? (math)

-lis les consignes sanitaires! (français)

-ne colorie pas ton masque! (arts)

-mets ton masque pour monter les escaliers! (éducation)

-lave tes mains! (éthique)

-enlève ton masque dans la zone récré! (univers social)

-ne crache pas dans ton masque (science technologie)

-comment te sens tu masqué? (communication orale)

-« On est tanné monsieur » (musique)

Reconnaissance

« Dans le contexte de la pandémie, j’estime que les enseignants portent le système scolaire sur leurs épaules et qu’ils mériteraient d’avoir plus de reconnaissance de la part du gouvernement du Québec », indique monsieur Gaumond, à ce sujet.

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