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Faits divers

Affaire Carpentier : le rapport du coroner se fait attendre

Les différents intervenants marchent sur des œufs
Martin Carpentier, Norah et Romy. (Photos: SQ)

Les suites de l’affaire Martin Carpentier sont encore loin d’être connues, alors que les principaux intervenants concernés se font silencieux et que le rapport du coroner se fait attendre.

Six mois après le kidnapping et la mort de ses deux filles, suivi de son suicide, le journal le soir tient à effectuer un suivi sur le dossier Martin Carpentier, car les leçons qu’on risque de tirer de ce drame survenu près de Lévis pourraient aider à mieux protéger les enfants du Québec en général, y compris ceux de nos régions.

Assassinées

Dans la soirée du 8 juillet 2020, Martin Carpentier a fait une embardée avec sa voiture sur l’autoroute 20 à Saint-Apollinaire, près de Québec, après avoir cueilli ses deux filles, Norah et Romy. Lorsque son véhicule s’est immobilisé, il a quitté les lieux avec ses enfants. L’homme aurait ensuite marché près de deux kilomètres en forêt où il a assassiné ses filles, selon ce qu’a établi la Sûreté du Québec (SQ). Il s’est ensuite déplacé dans une autre propriété d’un secteur connu pour sa villégiature et s’est enlevé la vie. 

Le journal le soir a donc interpellé successivement la Sûreté du Québec, la direction régionale de la Protection de la jeunesse (par l’entremise du Centre de santé et de services sociaux qui gère ses communications) et l’avocat qui représente la veuve de Martin Carpentier, Amélie Lemieux, Me Maxime Roy.

Notons par ailleurs que Me Roy est aussi celui qui défend le député Harold LeBel contre une accusation d’agression sexuelle.

Pour en revenir au dossier Carpentier, les réponses reçues laissent entrevoir que les intervenants du dossier marchent sur des œufs, se font excessivement prudents.

La SQ attend le rapport

À la SQ, l’auteur de ces lignes a demandé de parler à la sergente Ann Mathieu, qui avait été presque toujours sur les lieux des événements pour relayer les informations aux médias, pendant le drame. On y a au moins appris que le rapport du coroner se fait attendre. « Le sergent Mathieu ne pourra vous accorder une entrevue, tant que le rapport du coroner n’est pas terminé », nous a-t-on répondu.

Nous voulions également joindre la DPJ régionale pour savoir quelles leçons on pouvait tirer de l’affaire Carpentier. Le CISSS du Bas-Saint-Laurent s’est contenté de la réponse suivante : « Nous déclinons votre demande d’entrevue. »

L’avocat de l’ex-conjointe de Carpentier, Maxime Roy, a aussi décliné notre demande d’entrevue, lundi dernier, indiquant qu’il avait convenu avec sa cliente de ne plus faire de sortie dans les médias.

« Je ne comprends pas »

Il a pourtant participé à l’émission de télévision JE de TVA, la semaine dernière, où il a commenté : « Moi, j’ai confiance en la SQ. Ils ont l’expertise et la compétence pour tirer des conclusions de cet événement. Ce n’est pas la Sûreté du Québec qui a tué les deux filles. C’est Martin Carpentier. Alors je ne comprends pas pourquoi la SQ n’est pas plus transparente à dire ceci a fonctionné, ceci n’a pas fonctionné. » 

« Je ne comprends pas, avec les faits qui étaient présents, comment la Sûreté du Québec peut avoir travaillé sur un scénario qu’ils [Carpentier et ses enfants] étaient en sécurité, qu’ils étaient ailleurs », affirme l’avocat de la mère de Norah et Romy dans le reportage de JE. 

« On ne peut pas faire porter à Amélie Lemieux, qui ne connaissait pas monsieur Carpentier comme étant quelqu’un de dangereux, la responsabilité d’avoir dit la vérité aux autorités », ajoutait Me Roy. 

Unité d’intervention?

« Ici, c’est clair que ça ramène la question. Est-ce que la Sûreté du Québec devrait avoir une unité d’intervention d’urgence pour des événements comme celui-ci? Est-ce qu’une telle unité aurait pu faire la différence? C’est ça qui est difficile [pour] madame Lemieux. Une question qu’elle va amener dans sa tombe. Est-ce que l’intervention plus rapide aurait pu faire la différence? », concluait l’avocat.   

La plus longue alerte

JE a rappelé que c’était la plus longue alerte AMBER (Alerte médiatique, but enfant recherché) de l’histoire du Québec. D’autres intervenants mentionnent aussi dans le reportage que la SQ devrait mettre sur pied une équipe d’intervention d‘urgence pour les cas d’enlèvements d’enfants.

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