L’avocate de la Fabrique Saint-Germain interpelle la Ville de Rimouski
Il y aurait des exagérations concernant le mauvais état de la cathédraleLes marguilliers de la Fabrique Saint-Germain semblent agacés, voire embarrassés, par une question de diffusion de l’information concernant l’état de la cathédrale, par des employés de la Ville ou des organismes qui y sont associés.
L’avocate des marguilliers, Me Sophie Noël, a écrit à ce sujet au directeur général adjoint de la Ville de Rimouski, Marco Desbiens, jeudi dernier. Le journal le soir a obtenu une copie de ce message courriel, dont nous présentons des extraits ci-dessous.
Il convient de rappeler que la Fabrique Saint-Germain a fait réaliser un carnet de santé de la cathédrale par l’ingénieur Marcel LeBlanc, dont les résultats ont été dévoilés en août 2020.
Il en ressortait entre autres que la décrépitude de la cathédrale ne justifiait pas sa fermeture depuis novembre 2014, que les besoins urgents sont évalués de 350 000 $ avant une réouverture complète au public et que les travaux résumés au strict nécessaire pour refaire la santé du bâtiment seraient de moins de 3 M$.
Il faut aussi rappeler que l’Archevêché et les marguilliers sont opposés présentement dans un litige juridique qui implique la destitution ou le maintien en poste de ces derniers dans les prochains mois.
« Situations surprenantes »
Voici donc le message envoyé par Me Noël au directeur général-adjoint de la Ville :
« L’été dernier la Fabrique a transmis à la Ville de Rimouski un carnet de santé en réponse à ses demandes. Jamais la Ville n’est revenue officiellement à ce sujet. »
« Nous avons pris connaissance de différentes situations qui apparaissent surprenantes, dont notamment des interventions de votre Service incendie ou encore une possible intervention de la Régie du bâtiment, alors qu’un ingénieur émérite a expertisé la cathédrale, lequel soit dit avec respect pour les interventions de la Ville, jouit d’une réputation et d’une compétence remarquables. »
« Pouvez-vous nous revenir à ce sujet et nous expliquer sur quelles normes ou expertises sont basées cette intervention et à la demande de qui exactement ? »
« Ma cliente, la Fabrique demande de nous transmettre les informations à ce sujet sans délai », écrit l’avocate.
Celle-ci ajoute dans un message courriel envoyé à l’auteur de ces lignes : « Il y a de l’exagération et il me semble que les citoyens de Rimouski devraient s’interroger. »
Raison du refus
Un avis de la Ville serait d’ailleurs à l’origine du refus de l’archevêque, Denis Grondin, de célébrer une messe de Pâques dans la cathédrale en fin de semaine prochaine.
Celui-ci a écrit ce qui suit à son procureur, Philippe Thibault, le 24 mars, toujours selon des documents obtenus par le journal :
« Ayant été informé le lundi 22 mars dernier, par le biais de mon cérémoniaire, Guillaume Soucy Ross (délégué des célébrations), que le Service de prévention (des incendies) de la Ville de Rimouski avait émis certaines conditions à la tenue d’une messe à Pâques à la cathédrale, veuillez informer le Conseil de Fabrique de Saint-Germain que je ne présiderai pas de messe à la cathédrale le jour de Pâques. La situation ayant changé par rapport aux 100 personnes qui devaient y être présentes, selon les normes de la Santé publique, et par respect des autorités civiles, j’invite les paroissiens de Saint-Germain à s’inscrire aux assemblées qui se réuniront dans les autres églises le jour de Pâques. Merci de votre collaboration. »
Autre réponse
Le 11 mars, Mgr Grondin avait donné une réponse différente à la demande de la Fabrique transmise par sa procureure, dans une lettre précédente à Me Thibault, dont voici un extrait :
« Je confirme que je suis disposé à célébrer une messe le dimanche 4 avril prochain à 10 h à la cathédrale de Rimouski », mentionnait Denis Grondin, y ajoutant certaines conditions dont le maintien strict des consignes sanitaires.
Monseigneur Grondin précisait aussi à son procureur que: « Compte tenu des circonstances actuelles, je n’accorderai aucune entrevue à l’occasion de cette messe pascale, qui se veut d’abord un rassemblement autour du Christ ressuscité et une célébration de la Foi. Je profite de l’occasion pour souligner que si cette célébration pascale a lieu, elle soulignera ma première présence à la cathédrale de Rimouski depuis mon arrivée dans le diocèse. Ce moment de recueillement se veut le signal de l’importance que j’accorde à ce bâtiment que je voudrais, pour l’avenir, un lieu de rassemblement et de mémoire. ».
Le journal le soir prévoit donner suite à cet article avec une réaction de la Ville dans les prochaines heures.
Par ailleurs, concernant les actes de vandalisme commis sur la cathédrale et sur son orgue, la semaine dernière, la Sûreté du Québec ne rapporte aucun développement et sollicite toujours la collaboration d’éventuels témoins pour la poursuite de son enquête.