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Un Montréalais sympathise avec les défenseurs de la cathédrale

Rappel de l’histoire de son orgue
L’intérieur de la cathédrale qui rouvrira bientôt ses portes aux fidèles et au public, si les efforts mis en commun par la Fabrique et l’Archevêché se concrétisent. (Photo: journalesoir.ca, Pierre Michaud)

Un Montréalais amoureux des arts et du Bas-Saint-Laurent fait connaître son appui indéfectible aux défenseurs de la cathédrale de Rimouski.

C’est aussi un ancien de la région, plus précisément de Saint-Moïse, qui précise, pour se présenter :

« J’aimerais vous parler des prêtres qui ont guidé ma foi et mon amour pour la musique. Tour d’abord l’abbé Joseph-Marie Chamberlant (1964-1971), un rassembleur. Je me souviens qu’il a réussi à unir les paroissiens entre le curé «  directeur » et le curé aimant de sa communauté. Avec lui, les servants de messe n’avaient pas peur de réciter en latin le « Pater Noster » et tous les autres psaumes sans subir l’humiliation publique. À son époque il y avait une centaine de jeunes enfants de choeur. Quel changement, la dictature et l’amour de la communauté », indique-t-il.

« Raynald Deschesnenommé curé de St-Moïse (1093-1978) après avoir été professeur en littérature à L’UQAR.  C’est sous sa direction que les enfants de choeur et des filles de la paroisse de Saint-Moïse ont participé à la mise en oeuvre théâtrale, le chemin de croix présenté dans plusieurs paroisses. Un grand homme de l’église. Aussi, mon oncle, le chanoine Ludger Harvey », fait-il aussi remarquer.

Voici donc son message, dans son intégralité :

Lettre au journal le soir 

Concernant l’article portant sur le dossier de la cathédrale en date du 31 mars dernier, rédigé par Pierre Michaud.

Premièrement, je voudrais féliciter monsieur D’Anjou et le comité de réconciliation d’apporter leur aide à la sauvegarde de la cathédrale, mais j’ai des doutes sur les résultats s’il faut respecter à  la lettre les désirs (« ordres ») venus de celui qui veut la scinder en trois tiers.

Monsieur D’Anjou mentionne que:

« Monseigneur Grondin nous a confirmé ce qui suit : -qu’il souhaitait que la cathédrale soit rénovée; -que pour son utilisation future, la cathédrale soit consacrée au culte pour un tiers et, pour les deux autres tiers, aux secteurs culturel, communautaire et touristique; -qu’il prévoyait contribuer monétairement à la remise en état de la cathédrale; -qu’il souhaitait une entente à l’amiable avec les marguilliers de Saint-Germain dans le litige qui les oppose »,

Comment peut-on oser proposer de diminuer une cathédrale à un tiers de son espace actuel, lorsqu’elle habite les plus grandes orgues à l’Est de Québec? L’espace dont il a besoin pour s’exprimer est l’entièreté de la cathédrale. Il me semble que c’est simple à comprendre.

L’histoire de l’orgue

Cela mérite que l’on vous rappelle l’histoire de l’orgue:

« Cette église fut dotée d’un orgue en 1875, construit par le facteur Samuel Russell Warren. En 1921, la paroisse acquiert, pour la somme de 25 000$, de la maison Casavant, un nouvel instrument de 62 jeux sur quatre claviers et un pédalier. L’orgue de la cathédrale fut inauguré par Joseph Bonnet, organiste français qui, pendant la Deuxième Guerre mondiale, séjourna aux États-Unis et, durant l’été, à Sainte-Luce-sur-Mer, près de Rimouski.


Placé en tribune à l’origine, l’orgue de 1921 fut relogé dans le choeur de l’église lorsque, en 1967, on entreprit d’importants travaux de rénovation sur l’édifice. Un peu plus de dix ans après le déménagement, en 1979, la maison Guilbault-Thérien reçut le mandat de réviser entièrement l’architecture sonore de l’orgue. C’est à ce moment qu’on ajouta la batterie d’anches en chamade.
Fait à remarquer, en 1979, Saint-Germain célébrait son 150e anniversaire de fondation et les paroissiens acceptèrent de souscrire à ce projet pour faire de l’orgue restauré, le monument du 150e anniversaire. Antoine Reboulot a donné le récital de ré-inauguration le 19 novembre 1979. »

« L’organiste Jean-Guy Proulx a pris une part active, en 1979, à la restauration, par la maison Guilbault-Thérien, du grand orgue Casavant (1921) de la cathédrale, orgue réputé exceptionnel au Canada, ainsi qu’au projet de l’achat d’une nouvelle console. »

Roger Harvey (Photo: courtoisie)

« Tuer » l’orgue

Si vous ne prenez pas en compte les grandes orgues Casavant/Guilbault-Thérien dans vos plans de rénovation, vous la tuez et vous tuez du même coup toute la richesse culturelle auquel elle peut participer, lors de concerts pour orgue en solo et avec l’excellent Orchestre Symphonique de l’Estuaire, pour les étudiants  du conservatoire et pour magnifierles célébrations de mariage, des funérailles et de la messe dominicale. 

Il n’y a pas de réconciliation possible tant et aussi longtemps que les projets de fragmentation de l’archevêque sont obligatoires à son implication financière.

Je souhaite bonne chance au comité de réconciliation qui ajoute de nouveaux efforts à la résolution de ce dossier, mais ne croyez pas que monseigneur Grondin changera ou cèdera sur ses idées.

J’ai participé à la souscription par un don et j’invite tous les citoyens de Rimouski et même les communautés religieuses à faire un don à la Fabrique Saint-Germain ou au Regroupement diocésain pour la sauvegarde de la cathédrale et ainsi protéger vos grandes orgues du meurtre en l’étouffant dans un tiers de l’espace restant.

Vous méritez irrémédiablement mieux.

Roger Harvey, Montréal

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