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Nouvelle de 19 h

Crise sanitaire : le moral des gens d’affaires atteint le fond du baril

Le président de la Chambre de commerce constate que le premier ministre n’a pas abordé la question de l’aide financière aux entrepreneurs qui ne peuvent pas exploiter leur commerce. (Photo: capture d’écran Facebook-François Legault)

Le président de la Chambre de commerce de Rimouski, Guillaume Sirois, estime que le moral des gens d’affaires est à son plus bas depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus à la suite du passage de la région Bas-Saint-Laurent au palier d’alerte rouge, la semaine dernière.

« Cet épisode a fait plus mal que les autres. Le moral de nos membres est très affecté. C’est un peu comme la fois de trop qui fait en sorte qu’on se sent reculer. On avait fait des progrès, mais on a l’impression que chaque pas de l’avant qu’on franchit est contrecarré par deux pas en arrière. Ça attaque le moral de nos entrepreneurs de se voir imposer de nouvelles mesures, au moment où on voyait un peu de lumière au bout du tunnel », affirme monsieur Sirois.

Méchant casse-tête

« Au moins, avant, on pouvait exploiter nos entreprises. C’est arrivé très subitement, du jour au lendemain. Pour plusieurs, on avait commencé à ramener du personnel au travail et là, il faut encore leur dire qu’ils sont encore dans une situation incertaine. Prenons par exemple les serveurs de restaurant : ce n’est vraiment pas facile. Non seulement il y a l’aspect humain, mais aussi, ce sont les pertes qui risquent de suivre. Les restaurants avaient accumulé des denrées pour servir des repas lors de la fin de semaine de Pâques. Ça a fait en sorte qu’on n’a pas pu les vendre et c’est un méchant casse-tête », poursuit monsieur Sirois.

Détresse

« Ce sont des nuits blanches et de la détresse qui risquent de s’ajouter. La situation est vraiment difficile à accepter, particulièrement pour les restaurateurs, les propriétaires de bars, les commerçants, les propriétaires de gymnases et les entreprises culturelles, qui ont tous été affectés par la crise jusqu’à maintenant », note également monsieur Sirois, qui rappelle que la Chambre compte quelque 400 membres.

Point de presse du premier ministre

Le président de la Chambre de commerce rimouskoise réagit aussi au point de presse donné par le premier ministre, François Legault, à 17 h aujourd’hui.

« D’emblée nous devons dire que nos entreprises participent activement aux règles sanitaires demandées. Nous sommes aussi d’avis que la meilleure économie est une économie qui n’aura pas la COVID dans les jambes, donc nous avons un intérêt particulier à s’assurer que nous revenons à une situation normale avec une population en santé », soutient monsieur Sirois.

Confusion

« Du bout des lèvres, monsieur Legault avait annoncé que les entreprises auraient de l’aide lors de sa conférence de presse de la semaine dernière. Or, sur le terrain et une semaine plus tard, aucun nouveau programme significatif n’a été débloqué pour aider nos entrepreneurs directement touchés par les nouvelles restrictions. Il doit y avoir une corrélation entre les efforts et les sacrifices demandés à nos entrepreneurs et l’aide directe et rapide qu’on leur accorde sans quoi la frustration et la détresse ne feront que s’accentuer. Nous comprenons que le gouvernement a une tonne de dossiers à régler ces temps-ci, mais dans le cas précis de nos entreprises, plus il y a de la confusion et de l’attente et plus nous risquons de perdre des joueurs », poursuit le président de la Chambre.

Guillaume Sirois (Photo: courtoisie)

Dans les écoles

Le premier ministre Legault a expliqué que de nouvelles mesures s’ajoutent pour les régions en zones rouges, notamment celles comme le Bas-Saint-Laurent qui sont passées à ce palier d’alerte la semaine dernière.

« La difficulté dans les projections pour les prochaines semaines, c’est qu’habituellement, on avait Montréal et le reste du Québec. La semaine dernière, quatre régions ont connu une forte augmentation du nombre de cas. Pour l’instant, on n’a pas vu de forte augmentation des hospitalisations, mais on peut penser que ça va venir très prochainement. On n’a pas attendu de voir les hospitalisations augmenter pour agir », a souligné monsieur Legault.

« On veut apporter de nouvelles mesures qui sont vraiment préventives. Personne ne peut dire où on en sera la semaine prochaine. À compter de lundi prochain, dans les zones rouges, dans les écoles, on va revenir à l’alternance en 3e, 4e et 5e secondaires. Les élèves vont aller à l’école un jour sur deux. La Santé publique nous demande aussi d’annuler les activités parascolaires, toujours à partir de lundi. Puis, à partir de jeudi, cette semaine, on va limiter les activités sportives à l’intérieur et on va fermer les centres de conditionnement physique. Nous allons limiter le nombre de personnes dans les lieux de culte à 25 », a précisé le premier ministre.

« Le contraire… »

« Je m’attends à ce que certaines personnes disent qu’on fait le contraire de ce qu’on a dit la semaine dernière. Moi, je préfère que la Santé publique s’ajuste, pour le bien de la santé des Québécois, plutôt qu’elle tienne mordicus à défendre une position parce que c’était la position choisie la semaine précédente. Je trouve même ça courageux », a commenté monsieur Legault.

Dans les maisons

« On arrête là… pour l’instant », a-t-il prévenu.

« Une autre mesure qui est importante de rappeler, c’est ce qui se passe dans les maisons. Quand on a fait passer le couvre-feu de 20 h à 21 h 30, on a vu une augmentation importante des rassemblements dans les maisons, comme si c’était devenu permis en raison du changement d’heure du couvre-feu d’aller visiter des amis et de la parenté. C’est toujours défendu », a insisté le premier ministre.

« D’ailleurs, quand on regarde les statistiques qui ont pris fin dimanche dernier, les policiers ont distribué trois fois de contraventions aux personnes pour des rassemblements illégaux dans les résidences. Les policiers vont continuer d’être sévères sur ce qui se passe dans les maisons. On a jonglé, pour vous dire la vérité, avec l’idée de remettre le couvre-feu à 20 h dans toutes les zones rouges, mais en même temps, la Santé publique nous rappelle qu’il y a des gens qui terminent de travailler plus tard que les autres et d’autres qui veulent profiter du printemps pour aller prendre une marche », a également noté François Legault.

« On n’hésitera pas »

« Je veux vous dire cependant qu’on n’hésitera pas, s’il y a une augmentation du nombre de cas, à remettre le couvre-feu à 20 h. Je veux que les gens comprennent bien. On dit non, pas aujourd’hui, mais cette possibilité n’est pas exclue. Les directions régionales de Santé publique ont été avisées de nouvelles directives. On leur a dit de ne pas traîner quand il y a  des centres de conditionnement physique, des commerces ou des entreprises qui ne respectent pas les consignes. Fermez-les, ça presse! Il ne faut pas attendre que les cas se multiplient », a affirmé le premier ministre Legault.

Le mois de tous les dangers

 « Les décisions qu’on a prises rapidement dans les dernières semaines font que la situation est sous contrôle. On la regarde d’heure en heure et on n’hésitera pas à agir très rapidement s’il y a une augmentation des cas dans certaines régions. Le mois d’avril va être un mois critique, crucial. Avril sera le mois de tous les dangers. Il faut s’y concentrer. Pendant ce temps, on peut continuer de vacciner. Le Québec est la province, à part la Saskatchewan, qui a le plus vacciné de premières doses sur des patients jusqu’à maintenant. Nous sommes rendus à 18,5 % des Québécois qui sont vaccinés. Votre tour s’en vient », a conclu François Legault.

« Les nouvelles annonces semblent s’attaquer plus directement aux centres d’entraînement physique. Nous espérons que cette mesure n’est pas en réaction à un récalcitrant d’une autre région fortement publicisée dans les derniers jours. Nos membres, ici, font tout en leur pouvoir pour faire respecter les mesures sanitaires. Encore une fois le gouvernement n’a pas parlé de l’aide qu’on accordera aux gymnases pour les aider à passer à travers et pourtant, sa décision fait en sorte qu’ils ne pourront faire fonctionner leur entreprise », constate une nouvelle fois Guillaume Sirois.

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