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Nouvelle de 17 h

Trois facteurs qui perturbent la migration dans Rimouski-Neigette

Photo prise avant la pandémie. Un groupe de jeunes en route vers Rimouski pour un séjour exploratoire. (Photo: courtoisie)

Trois facteurs sur lesquels on commence à peine à intervenir -le manque de logements, les sursauts du marché immobilier et le manque de places en garderies- viennent perturber les efforts de la communauté socio-économique pour attirer de jeunes familles dans Rimouski-Neigette.

C’est ce que constate l’agent de migration de Place aux Jeunes (PAJ) Rimouski-Neigette, Martin Poirier, dans une entrevue exclusive avec le journal le soir, aujourd’hui.

Logement

« Depuis déjà quelques années, on constatait que les problèmes d’en venaient dans le secteur du logement locatif. Aujourd’hui, Rimouski est à 0,9% de taux d’inoccupation. Ce qui reste comme logements n’est pas nécessairement ce qui permet de faire une campagne de séduction pour attirer des gens de l’extérieur. On nous dit que pour être confortable, dans une ville comme Rimouski, il faut un taux d’inoccupation de 2% à 3% et plus. Donc, c’est sûr qu’on n’est pas dans les meilleures conditions pour l’attractivité dans ce secteur-là », constate monsieur Poirier.

Marché immobilier

« Pour ce qui est du marché immobilier, c’était un facteur d’attractivité qui était très fort pour les jeunes familles. On le voyait dans différents sondages : l’accès à la propriété était intéressant, mais dans la dernière année, il y a eu une vente de feu dans l’immobilier et beaucoup de surenchère. Ceux qui sont déjà propriétaires en milieu urbain et qui veulent acheter ici peuvent toujours se permettre de la surenchère. Si on prend un bungalow dans la communauté urbaine de Montréal, c’est une valeur de 600 000 $ à 700 000 $. Ici, avant la COVID, le bungalow était à 200 000 $ et pendant la COVID à 350 000 $. La personne qui a vendu sa maison là-bas ne le sent pas, mais pour les jeunes couples qui veulent accéder à la propriété, c’est un obstacle. Je pense notamment à ceux qui sortent des études, qui sont de jeunes professionnels. On ne sait pas si cet aspect va revenir. On est passé d’un marché d’acheteurs à un marché de vendeurs », remarque Martin Poirier.

Martin Poirier (Photo: courtoisie)

Garderies

« Quant aux garderies, c’est un problème qui perdure depuis quand même assez longtemps. Une ancienne participante de Place aux Jeunes, Anne-Marie, souhaitait retourner au travail comme jeune mère de famille, après son second enfant. N’étant pas capable de retourner au travail faute de place en garderie, elle a lancé une mobilisation qui a permis d’avoir un portrait du nombre de mères qui n’arrivaient pas à retourner sur le marché du travail. À la suite de ça, le gouvernement de la CAQ s’est engagé à réaliser de nouvelles constructions, mais en raison de la crise sanitaire, on ne sait pas où ça nous amène. Est-ce que ça va aller à 2022 ou à 2024? On l’ignore. On n’a pas d’indicatifs clairs à ce chapitre. Il y a de petites municipalités qui s’en viennent avec des projets intéressants », croit l’agent de migration de PAJ.

Lumière au bout du tunnel

Pour tous ces problèmes, il y a de la lumière au bout du tunnel, juge Martin Poirier.

« Je sais que notre milieu des affaires, particulièrement les entrepreneurs en construction le secteur immobilier, est en gros réflexion pour de nouvelles constructions. Je pense notamment à un projet de quartier complet dans Nazareth de Construction Albert. À court terme, on a un chemin difficile à traverser, mais ce n’est pas impossible. Le programme Place aux Jeunes permet d’attirer de la main-d’œuvre constituée de jeunes professionnels qui sont le moteur économique de la ville. Plus on va dénouer ces situations, plus vite on va se garantir une main-d’œuvre de remplacement, alors que les baby boomers prennent le chemin de la retraite. Présentement, on n’a pas le taux de remplacement pour nos différents corps de métier. »

Projet-pilote

Place aux Jeunes Rimouski-Neigette fait d’ailleurs partie d’un projet-pilote national qui lui a permis récemment d’embaucher une nouvelle ressource pour appuyer les efforts de son équipe de Rimouski-Neigette.

Lots intramunicipaux

Une autre initiative qui pourrait venir combler le manque de place pour établir de nouveaux ménages est la démarche des lots intramunicipaux menée par le député de Rimouski, Harold LeBel. La démarche vise à permettre aux Municipalités de Saint-Marcellin et de La Trinité-des-Monts d’utiliser leurs lots intramunicipaux pour faire du développement dans leurs villages respectifs.

Appui à « Ma place au travail »

Par ailleurs, le conseil municipal de la Ville de Rimouski a adopté, lors de sa séance du 17 mai, une résolution appuyant le mouvement « Ma place au travail » qui dénonce le manque de places disponibles en garderie. Dans cette résolution, la Ville précise qu’il manque au moins 600 places en garderie à Rimouski.

Les élus rimouskois y demandent notamment que la sélection des projets pour les 166 places annoncées soit réalisée dans les plus brefs délais et que des mécanismes soient mis en place afin que les projets puissent se concrétiser rapidement.

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