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Nouvelle de 17 h

Projet FARI : des citoyens exigent des réponses

De nombreux citoyens exigent des réponses du conseil municipal sur ce projet. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud-archives) )

Même s’il est bloqué devant les tribunaux en raison d’une demande d’injonction déposée par des citoyens depuis juin dernier, le projet de Groupe FARI, qui consiste en la construction d’une résidence de six étages dans le district Saint-Pie-X, à Rimouski, continue de faire jaser.

Le journal le soir a été en contact avec des citoyens mécontents ces derniers jours, dont deux ont fait part formellement de leurs préoccupations sur une rumeur voulant qu’une bonne partie de l’édifice serait déjà loué, même avant le début de sa construction. Une ou des congrégations religieuses auraient réservé des places. L’expérience nous prouve que pour une personne qui s’adresse au journal, des dizaines auraient pu faire de même et se sentent concernées.

Rappelons par ailleurs que la Ville de Rimouski a eu recours à un article de loi concernant l’urgence de soigner et d’héberger des personnes dans une situation d’urgence, comme la pénurie de logements, pour autoriser le projet de FARI.

Questions

« J’ai entendu dire par plusieurs sources sûres qu’une communauté religieuse de Rimouski aurait réservé une grande partie des places prévues pour les personnes âgées ayant besoin de soins à la future résidence du Groupe FARI. Et que cette même communauté aurait fait des investissements majeurs en vue de sa construction.  En lisant un article de presse des derniers mois, j’ai constaté que cette communauté religieuse semble aussi en négociation avec la Ville de Rimouski concernant l’utilisation de ses locaux », écrit Stéphanie Lévesque.

« Je me pose donc plusieurs questions comme citoyenne sur les liens entre la Ville de Rimouski, cette communauté et le Groupe FARI : 1) La Ville a-t-elle pris entente avec cette communauté religieuse qui concerne le terrain ou en lien avec sa bâtisse qui abrite présentement ses membres? 2) La Ville est-elle au courant d’une entente entre le Groupe FARI et cette communauté? Si oui, depuis combien de temps?  2) Pourquoi cette information n’a pas été rendu publique, si elle est vraie? 3) Est-ce que dans ce contexte, il est toujours vrai de dire que l’article 123.1 de la loi sur l’urbanisme s’applique? »

« Car si cette communauté religieuse a les fonds nécessaires pour y faire un investissement, doit-elle être considérée comme la clientèle ayant besoin d’aide, de protection, de soins ou d’hébergement, notamment dans le cadre d’un programme de logement social mis en oeuvre en vertu de la Loi sur la Société d’habitation du Québec? », s’interroge madame Lévesque.

Le projet de Groupe FARI représente un investissement d’environ 20 M$, selon ses promoteurs. (Photo: Ville de Rimouski)

Berner

« Car si cela est vrai, j’ai l’impression que nous sommes peut-être en train de nous faire berner par la Ville et que depuis un certain temps, cette même Ville est loin d’être transparente avec ses concitoyens. Cela me choque par dessus tout si tel est le cas. J’ai posé la question sur le type de clientèle à qui s’adressait ce projet, mais ni le Groupe FARI ni la Ville n’a répondu clairement à ces questions », note enfin madame Lévesque.

Louche

Un autre citoyen, Félix Gagnon, s’est adressé au journal pour déplorer lui-aussi ce que dit la rumeur.

 « La rumeur est vraiment persistante. Le représentant du promoteur, monsieur Chassé, l’a nié formellement lors de la soirée d’information sur le projet. Mais plusieurs personnes continuent de m’en parler et semblent certaines que ce seront en bonne partie des religieuses qui habiteront là. Ça ne change pas le fait que le bâtiment est trop gros et d’autres considérations, c’est juste que le doute fait en sorte que c’est choquant de voir, si c’est vrai, la mauvaise foi de la Ville qui nous aurait donné de fausses informations. On ne nous a rien dit, mais ça semble vraiment être le cas. Pourquoi nous cacherait-on ces informations? C’est malsain, c’est louche et ça génère de la suspicion parmi les citoyens qui n’a peut-être pas lieu d’être. Tout ça, à l’approche des élections municipales, dont on sait qu’au moins une candidate à la mairie a l’intention de faire campagne sous le signe de la transparence », estime monsieur Gagnon.

Malaises

« La future résidence sera mon voisin arrière. Les mêmes malaises persistent depuis le début. C’est effectivement un projet qui a sa place à Rimouski, mais qui n’a pas sa place, en raison de sa taille, au cœur d’un quartier de résidences. On a fait mauvaise presse aux opposants. Le maire aimait bien se payer notre tête, nous faire mal paraître, mais depuis le début en février, plusieurs autres projets de logements se sont mis en branle. Peut-être qu’avec tous ces logements, la situation sera moins critique. J’ai des enfants et la circulation routière me préoccupe comme tous les autres. C’est sûr qu’actuellement, dans la configuration présente de la rue, quand on conduit une auto qui circule entre la rue Isidore-Soucy et l’avenue de la Cathédrale, quand on croise une autre voiture, il faut se tasser pour la laisser passer parce que c’est trop étroit quand il y a des véhicules stationnés », poursuit Félix Gagnon.

« Pour en revenir aux religieuses, si elles quittent d’un logement à un autre, il n’y aura pas de gain net. Les élus ont certaines responsabilités de nous informer de tout ça, qu’on puisse se faire une tête, un avis sur tout ça. Si c’est vraiment le cas  (qu’il y a une entente), on pourrait au moins en débattre avec les citoyens, en connaissance de cause. Faire les choses en cachette, je ne pense vraiment pas que ce soit dans le rôle d’une Ville », remarque-t-il enfin.

Réaction

Le journal a mis la Ville au courant des préoccupations de ces citoyens et demandé des explications. « Nous ne pouvons répondre à ces questions à l’heure actuelle, puisqu’il s’agit d’un dossier judiciarisé », a indiqué un responsable du Service des communications, Frédéric Savard.

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