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Nouvelle de 17 h

Déménagement de Sintra : « pas rendu là »

Faire appliquer la réglementation, mais pas davantage pour le moment
L’usine de Sintra dans Sacré-Coeur. (Photo: courtoisie)

La Ville de Rimouski ne semble pas vouloir, à court terme, envisager d’inciter la compagnie Sintra à déménager son usine d’asphalte du district Sacré-Cœur dans le parc industriel.

Une demande formulée par des citoyens de ce quartier qui résident sur le boulevard Saint-Germain lors de la dernière campagne électorale. Formulée notamment auprès des deux candidats à la mairie, Virginie Proulx et Guy Caron, dont le second vient d’être élu.

Le sujet est revenu sur le tapis, hier soir, lors de l’assemblée du conseil municipal. Le citoyen Yvan Chouinard, qui a mis en place un comité de citoyens, a précisé aux élus qu’il demandait deux choses : que le dossier de Sintra soit clairement identifié comme une priorité et qu’une personne-ressource soit nommée à la Ville pour agir comme pivot de l’acquisition et de la diffusion de l’information. Il a aussi mentionné que le but ultime de ces citoyens est de voir se concrétiser le déménagement de Sintra dans le parc industriel.

Les nombreux matériaux entreposés chez Sintra du boulevard Saint-Germain préoccupent des citoyens pour l’environnement. (Photo: courtoisie)

Terrain irrécupérable

Par ailleurs, en entrevue au journal le soir, Yvan Chouinard écarte du revers de la main la possibilité, pour la Ville ou un promoteur privé, de récupérer le terrain de l’usine de pavage de Sintra pour en tirer profit d’une manière ou d’une autre.

Il relève également que les citoyens savaient à quoi s’attendre quand ils se sont installés près de l’usine, mais que la production de celle-ci a explosé au cours des deux ou trois dernières années, en raison d’une augmentation inégalée de la demande.

Ne s’avance pas

« Je ne m’avance pas jusque là (NDLR : le déménagement). Lorsque j’ai rencontré les citoyens, j’ai promis que j’allais prendre ce dossier au sérieux; qu’il y a des choses que la Ville peut faire et doit faire pour faire appliquer sa réglementation en termes de nuisance et de bruit. Il y a cependant des éléments qui relèvent plus du gouvernement du Québec, car des questions environnementales sont soulevées. »

« Quand ils m’ont fait part de leurs préoccupations, j’ai aussi dit que dans mes premiers jours à la mairie, j’aillais prendre connaissance des éléments qui se trouvent à l’hôtel de ville. Je pense à des services comme le génie et l’urbanisme. Au contentieux, également, car des questions juridiques sont aussi soulevées », commente le maire, Guy Caron.

La production de l’usine aurait explosé depuis deux ou trois ans. (Photo: courtoisie)

« C’est le processus dans lequel je me suis engagé présentement. Je leur ai promis une communication sur le déroulement du dossier. J’attends des « feedback » sur la situation et éventuellement, on décidera de ce qu’on va faire », ajoute monsieur Caron.

D’un extrême à l’autre

« Mais entre faire appliquer la réglementation et inciter une entreprise à déménager, il y a toute une marge », a fait remarquer l’auteur de ces lignes à monsieur Caron. « Je ne mentionne pas ce qui sera fait, je mentionne ce que nous sommes en train de faire pour prendre connaissance du dossier. Pour les solutions à envisager, je sais que ces citoyens ont une préférence, mais on n’est pas rendu là; vraiment pas », répond Guy Caron.

Guy Caron (Photo: courtoisie)

Pas question de lâcher

Monsieur Chouinard accueille avec patience les commentaires du maire Caron. Les citoyens sont prêts à y aller par étapes, mais le déménagement demeure le but principal. On monte le dossier.

« Nous sommes en train de faire deux choses. Nous tentons d’avoir un résumé le plus précis possible de la situation, à l’aide de renseignements recueillis auprès de la Ville, de la Santé publique, du ministère de l’Environnement et peut-être d’autres sources. L’idée est de regarder la réglementation de chacune de ces organisations en rapport avec les Pavages Laurentiens (NDLR : nom de cette usine qui est une division de Sintra). On pourra voir alors si l’entreprise est en  situation d’infraction. Pour que ce soit considéré dans les prises de décision. »

« Non seulement on ne lâchera pas le morceau, mais on est en train de s’organiser sérieusement. » -Yvan Chouinard

« J’attends également la visite du député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, pour discuter de tout ça. L’objectif final est bel et bien que l’usine soit déménagée. On est fort conscient qu’on est loin de là, mais c’est le but final que l’on s’est donné. On veut que cette usine soit déménagée dans un endroit où elle affectera moins des résidents », note aussi le citoyen Chouinard.

Harold LeBel (Photo Francis Vachon / courtoisie Parti québécois)

Contamination sérieuse

Pour celui-ci, il sera quasi impossible de récupérer le terrain de Sintra pour en faire autre chose.

« Ce n’est pas vraiment envisageable. Parce que la contamination, elle est sérieuse. L’usine récupère l’asphalte, un asphalte qui, on le pense, n’est pas entreposé de manière convenable. Le ministère de l’Environnement a été mis au courant de la situation. On ne peut pas miser sur la valeur du terrain pour quelque projet que ce soit. Je ne vois pas qui pourrait s’offrir ça, car il y en aurait pour beaucoup d’argent. Ce serait l’idéal, mais je ne vois pas ça dans un premier temps. Si l’usine déménage, elle ne pourra pas partir sans décontaminer. C’est là qu’est le principal problème. »

Yvan Chouinard (Photo: courtoisie)

Autre problème

Mais il y a également d’autres problèmes. Comme le fait que la carrière où Sintra s’approvisionne est appelée à fermer éventuellement.

« La carrière située de l’autre côté de l’usine, sur le chemin de Lausanne, est en fin de vie. Lorsque cette carrière sera fermée, où vont-ils prendre leur sable? À Pointe-au-Père? Jusqu’où cela ira-t-il? Non seulement on ne lâchera pas le morceau, mais on est en train de s’organiser sérieusement », conclut monsieur Chouinard.

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