Fibres de Verre Rioux élimine 46 tonnes de GES par année
L’entreprise manufacturière Les Fibres de Verre Rioux, de Sainte-Françoise, dans la MRC des Basques, vient d’éliminer la principale source d’émission de GES de ses opérations.
La propriétaire de l’entreprise, Pascale Gagnon, a pris l’audacieuse décision de remplacer l’ensemble des fournaises au mazout servant au chauffage de son usine par des systèmes opérants à l’énergie verte.
Mme Gagnon souligne l’appui du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles qui, par le biais du programme sur la transition énergétique, permet de financer une partie de l’achat des équipements. « Même avec cette importante aide financière, ce projet demeure tout de même beaucoup plus coûteux que d’autres alternatives, par exemple au propane. L’avenir de notre planète doit être une priorité pour tous. Quand il est temps de prendre une décision qui touche l’environnement ou la santé de nos travailleurs, on ne doit pas juste penser aux retombées financières ou à ce qu’il en coûte. On doit prendre ces décisions avec nos valeurs », commente-t-elle.
Chauffage à l’électricité
Cette transition assurera que plus de 80 % des installations de l’entreprise soient maintenant chauffées à l’électricité et permettra d’éliminer 46 tonnes de GES par année.
Notons que cette transition s’inscrit dans une lignée de mesures déjà prises par l’entreprise dans les dernières années pour améliorer son bilan environnemental.
Parmi ces mesures, on trouve une culture profondément ancrée de l’application des principes de base enseignés par Recyc-Québec, soit la réduction à la source, le réemploi, la revalorisation et le recyclage. On a d’ailleurs beaucoup vu l’entreprise dans les médias dernièrement avec la revalorisation d’anciens produits en bacs à jardins communautaires. Dans leur élan de revaloriser les produits désuets, ils ont aussi distribué gratuitement plus de 100 douches neuves dans la communauté qui, par la fin d’une ligne de production, se seraient autrement retrouvée dans des sites d’enfouissement.
Compost fait sur place
L’entreprise fait son propre composte sur place. Elle applique depuis plus de 10 ans une Politique d’Acquisition Responsable (PAR) et elle appuie les projets de recherches visant à développer une méthode de récupération des rebuts de l’industrie des composites, allant même jusqu’à revaloriser ses sciures de bois en litière pour les poulaillers des employés.
Véhicules électriques
Prochainement, Mme Gagnon prévoit le renouvellement de ses véhicules de vente pour des versions électriques et l’installation de bornes de recharges des bureaux de l’entreprise.
Jérôme Gagnon, directeur de la division Industriel et ancien propriétaire, se dit toujours plein d’idées pour réduire l’impact environnemental lié aux activités industrielles de l’entreprise.
Il mentionne d’ailleurs qu’il travaille présentement sur un projet de revalorisation très novateur en circuit court pour récupérer les barils vides de résine destinés à la production de la fibre de verre. « Nos barils vides de résine doivent actuellement être envoyés dans un centre de recyclage spécialisé en Ontario afin qu’ils soient traités et recyclés, ça fait beaucoup de GES de transport qui pourraient être évités. On veut traiter nos barils sur place et revaloriser ceux-ci localement. Présentement aucune entreprise de l’industrie ne traite ses barils sur place, mais nous avons trouvé le moyen de le faire sans danger, dans le respect de l’environnement et à peu de frais », indique-t-il.
M. Gagnon espère ainsi diminuer l’empreinte GES de l’entreprise, mais aussi influencer toute l’industrie des composites. « Si les autres adoptent nos méthodes, on va pouvoir collectivement réduire les émissions de GES de plusieurs milliers de tonnes », lance-t-il.