Ça va bien… mais ça va mal!
Ça va bien… mais ça va mal! Le pic est atteint, mais pas d’allègement
Le premier ministre du Québec, François Legault, continue de croire que « la lumière est au bout du tunnel », mais annonce encore des jours difficiles.
Bref, son discours a semblé contradictoire, lors de son point de presse de cet après-midi. Il a passé plusieurs fois de bonnes à de mauvaises nouvelles. Monsieur Legault a expliqué essentiellement, pour commencer, que puisque le pic des hospitalisations est atteint, cela implique que la courbe redescendra bientôt… soit une bonne nouvelle! Mais il a ajouté que l’atteinte de ce sommet représente une période critique qui nécessite un effort surhumain de la part du personnel de la santé… soit une mauvaise nouvelle!
Alors que l’Ontario a décidé d’abaisser d’un cran la rigueur de ses mesures, bien des Québécois excédés espéraient cet allègement des contraintes sanitaires. Par contre, François Legault se félicite d’avoir retiré le couvre-feu et d’avoir facilité le retour à l’école des enfants, « pour leur santé mentale ». « C’était la chose à faire. On me dit que ça se passe bien. »
À la limite de la limite
François Legault a aussi prévenu que de l’avis de la direction nationale de la Santé publique, il est impossible à ce moment d’envisager un allègement des mesures sanitaires. À ceux qui se demandent pourquoi on allège ailleurs, et pas ici, la réponse apparaît clairement comme étant la faible capacité hospitalière du Québec.
« On écoute la Santé publique qui nous recommande aujourd’hui de ne faire aucun assouplissement. Je comprends qu’il y a encore beaucoup d’incertitude. On a atteint le pic à 3 400 hospitalisations. Où en sera-t-on dans deux jours, dans deux semaines? Les projections ont une grande marge d’erreur. Je préfère, avant de faire des allègements, être certain qu’on peut se le permettre et qu’on est capable, aussi, d’avoir assez de personnel dans nos hôpitaux. On espère qu’ils soient assez nombreux à revenir au travail, parmi les 12 000 travailleurs qui sont encore absents, pour être capables de soigner tous les Québécois. Mais actuellement, on est à la limite de la limite dans nos hôpitaux », a commenté monsieur Legault.
La lumière…
Ce dernier avait l’air de tenter de réconforter les citoyens avant de leur annoncer de mauvaises nouvelles. Il a indiqué, dès le début de sa conférence de presse : « Comme je l’ai dit la semaine passée, on voit enfin la lumière au bout du tunnel. Comme on le prévoyait la semaine dernière, on semble avoir atteint le pic des hospitalisations. Aujourd’hui, enfin, on a une baisse, au net, de 14 de moins. C’est une bonne nouvelle. »
« Je veux dire quelque chose qui montre l’importance de ces chiffres. Si on reste à ce niveau-là, ce ne sera pas nécessaire de faire appel à ce que certains ont appelé le plan B, c’est-à-dire de revoir la qualité et la façon dont les soins sont donnés. C’était responsable de préparer ce plan, au cas où ça continuerait de monter à beaucoup plus que 3 400 hospitalisations. Pour l’instant, ça semble se stabiliser autour de ce chiffre et c’est important de le dire : le plan n’a jamais été utilisé et on pense, pour l’instant, qu’il ne sera jamais utilisé. »
Du pic… au pire!
Une minute et 24 secondes après ses premiers mots, monsieur Legault ajoutait : « Mais… oui, on est au pic! Ce qui veut dire qu’on peut prévoir prochainement une baisse des hospitalisations, mais pour l’instant, on est aussi au pire de la pandémie avec 3 400 hospitalisations. Donc, c’est difficile. On va continuer avec la Santé publique de suivre les projections des prochaines semaines, mais pour l’instant, la situation demeure très difficile. On est au pic du nombre d’hospitalisations. »
L’humeur
Le premier ministre dit comprendre l’humeur morose des Québécois en ce mois le plus difficile de l’année pour la santé mentale.
« Vous ne pouvez pas savoir le nombre de personnes qui m’écrivent, qui me parlent, qui me disent qu’elles sont tannées, qu’elles aimeraient qu’on enlève les consignes. Mais pour l’instant, on ne peut pas se permettre d’assouplir davantage. Il manque encore quelque 12 000 employés dans le réseau de la santé. La Santé publique nous dit que si on assouplissait les mesures, il y aurait un risque réel d’augmenter la contagion et les hospitalisations. Ce qu’on ne peut pas faire puisqu’on veut continuer de soigner tout le monde : ceux qui ont la COVID et ceux qui ont besoin de soins immédiats. »
565 000 personnes à convaincre
Le premier ministre a confié au ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, le mandat de mettre sur pied une campagne d’information visant à joindre les 565 000 adultes qui ne sont pas encore vaccinés et à les convaincre de le faire.
Rapport Castonguay
Le premier ministre a par ailleurs pris les devants pour commenter le rapport de la Commissaire à la Santé et au Bien-Être, Johanne Castonguay, qui a durement critiqué la gestion du gouvernement.
« Il faut vraiment avoir un plan de redressement et de refondation de notre réseau de santé. Il faut avoir un réseau plus humain. Pour les personnes qui fréquentent le réseau, mais aussi pour celles qui y travaillent. Je pense qu’on leur doit ça. On doit le faire et on va le faire », a dit François Legault. Celui-ci dit assumer sa part de responsabilité « pour ce qui est arrivé dans les CHSLD. »