Nouvelle de 17 h > Communauto ouvre la porte à Rimouski
Nouvelle de 17 h

Communauto ouvre la porte à Rimouski

Communauto est présente dans 16 villes du Canada. (Photo: courtoisie)

La firme Communauto, un service de location de véhicules automobiles sur courte et moyenne distance disponible à partir d’une plateforme numérique, se dit intéressée à évaluer un projet qui l’amènerait éventuellement à s’implanter à Rimouski.

Son vice-président, Développement stratégique, Marco Viviani, a pris connaissance du texte publié par le Journal Le Soir, hier. Un texte qui mentionnait qu’une citoyenne de Saint-Germain, Claudine Bujold, avait découvert ce service à Montréal et estimait qu’il devrait être implanté à Rimouski, compte tenu de ses caractéristiques géographiques, démographiques et socio-économiques. La nouvelle a suscité un intérêt remarquable chez nos lecteurs.

Le v.p. de Communauto signale, comme plusieurs l’ont mentionné, que le bassin de population et la densité du milieu urbain sont des facteurs importants à considérer pour un tel projet. Par contre, il insiste pour dire que son entreprise fait preuve de souplesse pour s’adapter aux communautés dans lesquelles elle trouve un milieu d’accueil favorable, en établissant des partenariats.

Rôle social

La grille tarifaire de Communauto témoigne de cette souplesse. Elle permet d’obtenir un service minimal sans frais d’abonnement, facturé en distance et/ou en temps, mais donne aussi la possibilité à ceux qui veulent s’offrir « la totale », de prendre un abonnement annuel qui implique en plus une facturation à l’usage plus des frais de base. Le tout sur une base individuelle ou familiale. Monsieur Viviani précise que Communauté est une entreprise privée, mais une entreprise qui estime jouer un rôle social.

« J’ai vu l’article et j’estime qu’il faut échanger par rapport à ce qui a été dit. Je crois comprendre qu’il y a un intérêt. Ça fait longtemps et ça arrive souvent qu’il y a des citoyens qui nous demandent : quand est-ce que vous venez à Rimouski ou à d’autres endroits en région. Cela fait certainement partie de la mission de Communauto d’offrir de l’autopartage le plus largement possible. On est une compagnie, mais on est une compagnie qui considère avoir des missions sociale, urbanistique et environnementale. Notre objectif est de bâtir un système de transport par le partage de la voiture qui permet de remplacer la propriété individuelle et de réduire le nombre de voitures qui circulent. Nous voulons aussi prôner une utilisation plus rationnelle de la voiture », déclare Marco Viviani.

Éviter le gouffre

« Tout en étant une compagnie avec des valeurs, il faut éviter des situations qui causeraient un gouffre financier. Sinon, on ne serait plus là! Il faut pouvoir démarrer dans des conditions gagnantes avec une masse critique d’utilisateurs. À Sherbrooke, ça a pris probablement 10 ans à être rentable, mais ça a valu la peine. On s’est aussi lancé à Québec, à Gatineau, à Saint-Bruno, à Longueuil, à Lévis. Il faut des conditions favorables et un certain temps pour réaliser tout ça. Rimouski est une ville d’une certaine importance. On est disponible pour un projet d’auto-partage à condition qu’il y ait différents partenaires pour prendre une partie des risques avec nous », renchérit le porte-parole de Communauto.

« Communauto est prête »

Ce dernier nous indique par ailleurs qu’il est ouvert à toutes les formes de partenariat, qu’Il soit provienne de l’initiative d’une entreprise ou d’un organisme public.

« Si on veut concrétiser un projet, cela nécessite l’implication de différents partenaires, chacun apportant une partie de la solution. Communauto est prête à faire sa part. On a les outils, on a l’expertise et on a les voitures; on a plein de choses à offrir; on a l’expérience avec les assurances. On ne veut pas financer à perte, alors si on veut accélérer notre croissance dans différentes communautés, il nous faut des partenaires pour mettre la main à la pâte. Vous savez, on a beau être une compagnie, après tout, ce que nous faisons, c’est du transport en commun. Cela peut donc s’arrimer avec des politiques de transport et les offres de transport d’une ville. Aussi, les compagnies de transport locales sont un partenaire privilégié. On peut profiter de plein de retombées communes. »

Différents forfaits offrent la possibilité de prendre possession d’un véhicule à un endroit donné et de le laisser sur place une fois rendu à destination. (Photo: courtoisie)

Possibilité d’innover

« Je vous donne un exemple de la façon dont on peut innover. Maintenant, à Québec, une personne qui achète un abonnement d’autobus obtient en plus, inclus dans le prix, 10 courses d’autopartage incluses. Il y a des avantages des deux côtés. Ça nous aide à faire connaître l’autopartage et de proposer un service qui complète le transport en commun. Il y a un projet avec Trois-Rivières qui est prometteur, aussi. C’est une situation un peu semblable à Rimouski. On ne peut pas y lancer un service sur le même modèle que Montréal. La Ville a décidé de s’impliquer en garantissant le paiement d’une certaine partie de l’utilisation du service. Les véhicules seront utilisés pour les besoins municipaux en déplacement pendant le jour et seront disponibles les soirs et les fins de semaine », illustre notre interlocuteur.

« On peut donc trouver un modèle qui s’adapte à son milieu. On définit des objectifs avec des marges de profits raisonnables. Votre Ville pourrait décider d’essayer une de nos différentes recettes pour donner à ses citoyens un service de transport complémentaire à son offre de transport collectif », fait remarquer monsieur Viviani.

Autre projet très intéressant

Le vice-président de Communauto mentionne qu’il travaille aussi depuis quelque temps sur un autre projet alternatif qui pourrait fonctionner à Rimouski : l’autopartage communautaire. Plutôt que ce soit l’entreprise qui soit propriétaire des véhicules loués, ce seraient les particuliers qui offriraient leur voiture en location à partir d’une plateforme commune.

« De notre côté, nous pourrions nous occuper entre autres de la gestion des échanges entre les usagers, des assurances et de la facturation. En passant, je me suis senti interpellé quand j’ai constaté que votre maire ne semble pas ouvert à regarder les possibilités. Je serais surpris qu’il ne soit pas intéressé à réduire le nombre de véhicules en circulation et à offrir un service de transport complémentaire. Il faut être capable d’imaginer faire ce qu’on croit être impossible. »

Portrait

Communauto existe depuis 27 ans. Elle est propriétaire de 4 000 voitures. « On enregistre une augmentation de 30% des usagers l’année passée. On est toujours en croissance. Nous sommes présents dans 16 villes du Canada. Certaines villes en Ontario qu’on dessert sont semblables à Rimouski. À Montréal 7% des ménages connaissent et utilisent Communauto », conclut Marco Viviani.

Facebook Twitter Reddit