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Nouvelle de 19 h

Prix du crabe : des poissonniers conscients du mécontentement

(Photo Facebook – Poissonnerie Gagnon)

Les consommateurs de la région s’attendaient à ce que le crabe soit plus cher que les années précédentes, mais l’augmentation est difficile à accepter, pendant que les poissonniers disent avoir les mains liées.

C’est ce qui ressort notamment des suites de notre reportage de vendredi dernier.

Après avoir discuté avec la propriétaire de la Poissonnerie Gagnon, à ce moment, c’est la gérante, Julie Saint-Pierre, qui a fait le point cet après-midi. Si comme prévu, les prises sont très bonnes, le prix est en hausse. Il est question de 32,95$ la livre pour les sections de crabes cuites et de 16,50$ la livre pour le crabe vivant.

Un prix qui dérange

« Les clients font le saut, ils trouvent que c’est dispendieux cette année et on les comprend, ce ne sera pas une année extraordinaire pour le Bas-Saint-Laurent », raconte madame Saint-Pierre. Elle ajoute que de mémoire, le prix de l’an dernier étant de 12,95$ la livre pour le crabe vivant et de 24,95 $ pour les sections de crabes cuites.

Une saison pas évidente

Les poissonneries disent avoir les mains liées quant à leur marge de manœuvre. C’est donc une question de se garder la tête hors de l’eau : « Quand tu payes le crabe à un certain prix, tu dois le revendre à un certain prix aussi. Et nous, en plus, on le transforme : ça prend de la main-d’œuvre, du propane, des employés. Ce n’est pas facile. On ne fait même pas les marges qu’on devrait faire et on se faire dire qu’on vend trop cher. Ce n’est vraiment pas évident. »

Étant donné la situation actuelle, la gérante dit comprendre les réactions des gens : « Il y a des clients qui retournent de bord. Il y en a qui disent qu’ils vont en manger juste une fois, d’autres qui disent qu’ils vont en manger deux fois. Il y en a d’autres qui disent qu’ils n’encourageront pas ça, que tant que ça ne sera pas abordable, le crabe c’est fini pour eux, qu’ils vont manger du homard. On entend de toutes sortes de choses et on les comprend. On ne peut pas être fâché », conclut madame Saint-Pierre.

La Poissonnerie du Fleuve

La propriétaire de la Poissonnerie du Fleuve, Karel Coulombe, assiste à un phénomène semblable, avec des prix semblables à ceux de la Poissonnerie Gagnon : « La majorité trouve cela quand même cher. Il y en a beaucoup qui sont déçus. On n’a pas beaucoup de pouvoir, nous, les poissonneries, malheureusement. Nous aussi on le paye très cher, alors ce sont des prix pour que ça aille du sens pour nous aussi. »

Instauration d’une loi

Beaucoup de citoyens adhèrent à l’idée qu’une loi devrait être mise en place afin de privilégier les consommateurs québécois, avant les marchés étrangers. Julie Saint-Pierre abonde dans le même sens : « Je suis entièrement d’accord, c’est un non-sens d’être si près d’une belle ressource et de devoir payer le gros prix de l’exportation. »

Karel Coulombe, pour sa part, estime ne pas avoir suffisamment de connaissances sur le sujet pour se prononcer sur la question, puisqu’elle est dans le milieu depuis seulement deux ans.

Cet aspect avait d’ailleurs déjà été abordé dans un article du journal, l’an dernier.

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