La surprise de sa vie

Un conducteur de la Société des transports de Rimouski, Jacques-Alain Fournier, a eu la surprise de sa vie, hier, quand le sol s’est partiellement affaissé sous le poids de son autobus, en milieu d’après-midi.

Cet incident nous interpelle, car il peut représenter un enjeu de sécurité pour les chauffeurs et les utilisateurs du transport en commun. Si cette portion du stationnement s’est affaissée, qu’en est-il du reste? D’autant plus qu’on se souviendra que la Ville a investi 1 M$ en 2016, sous l’administration Forest, pour rénover le stationnement de la gare de Rimouski dans le cadre de l’implantation du Marché public et de ses 34 kiosques permanents.

Il y a six ans

Il y a six ans, le stationnement était en pente et a été mis à niveau, c’est le cas de le dire, dans le cadre de ce projet. Y-aurait-il eu des lacunes dans la conception de ce projet? Aussi, la Ville est propriétaire de la gare depuis février dernier. Le stationnement de la gare sert au transport en commun autant qu’aux taxis, tout comme le terminal.

« Il était vers 15 h 30 au terminus de transport du parc de la Gare. Les chauffeurs de la Société des transports de Rimouski prennent une pause à cette heure-là. Monsieur Fournier a descendu de son autobus et est allé prendre sa pause. Je suis arrivé sur les lieux, juste après lui, sur l’« entrefait ». J’ai vu que l’autobus était croche. Je me suis demandé s’il y avait fait une crevaison. Je suis allé voir. C’était du côté du « helper ». Je fais le tour pour regarder et… eh bien! C’était défoncé! », explique le premier témoin de la scène, Stéphane Ebacher, un chauffeur de 32 ans d’expérience.

« C’est quoi, ça?! »

« Monsieur Fournier avait quitté le véhicule en ne se rendant compte de rien. Il est allé prendre sa pause à la centrale de taxis. Je suis allé le trouver. Il m’a demandé « qu’est-ce qui se passe? » Je lui ai dit : « je serais surpris que ton autobus reparte d’où il est présentement! » Il me dit « voyons? » Je lui dis : « le stationnement a défoncé en-dessous! » Il est sorti et a lancé « tab… c’est quoi, ça? » », poursuit monsieur Ebacher qui est aussi conducteur de véhicule adapté pour Taxis 800 depuis neuf ans.

« On se connaît dans notre petit monde et ça adonne que monsieur Fournier a été chauffeur d’autobus scolaire. Après être restés un peu surpris, nous avons réagi et nous avons appelé les travaux publics de la Ville. La personne qui nous a répondu était bien embêtée. J’ai appelé la Sûreté du Québec, qui possède les numéros d’urgence nécessaires dans ce genre de situation. Quand on leur a bien expliqué que l’autobus avait calé, ils ont été surpris, mais ça n’a pas été long que les travaux publics sont venus au moins sécuriser le périmètre concerné », raconte Stéphane Ebacher.

Pas dommages

« Je n’ai pas de réaction en particulier. L’information a été transmise à la directrice générale, qui m’en a parlé. J’ai simplement constaté les faits, en voyant les photos. Je crois qu’il n’y a pas eu de blessés ni de dommages; que l’autobus a été remorqué et a été en mesure de reprendre son service. J’ai entendu dire qu’il y aurait peut-être un lien avec une fuite d’eau qui a eu lieu dans ce coin-là » s’est limité à commenter le président de la Société des transports de Rimouski, le conseiller municipal Sébastien Bolduc.

Vieux branchement

« L’affaissement de la surface de pavage est dû à l’âge du branchement qui dessert la gare. Nous parlons d’un branchement de 1934. Les travaux de réparation seront effectués par la Ville au cours du mois de mai. Il s’agit d’un bris localisé, donc nous n’anticipons pas d’autres incidents de la sorte », confirme Frédéric Savard, du Service des communications de la Ville.

La vitesse à 50 km/h

Par ailleurs, puisque monsieur Ebacher est un chauffeur chevronné, nous lui avons demandé ce qu’il pensait des intentions de la Ville de Rimouski d’abaisser la vitesse maximum en général, dans ses différentes rues. Il est d’ailleurs possible que le conseil municipal décide quelque chose à ce sujet, ce soir.

La vitesse limite acceptée serait de 40 km/h dans les secteurs résidentiels et une partie de 8,3 km du boulevard Saint-Germain/René-Lepage/Jessop passerait de 70 km/h à 50 km/h dans sa totalité.

« Je pense que ce n’est pas nécessaire de commencer la réduction de la vitesse à 50 km/h sur le boulevard à partir de la rue de la Gare dans Sacré-Cœur, mais que ce serait utile et nécessaire à partir de devant le « Foyer », car c’est vrai que les véhicules arrivent rapidement, aux feux de circulation de Lausanne. J’estime également qu’il faudrait aussi songer à ralentir la circulation à 50 km/h dans la portion Est du boulevard « aux cinq noms » (du Rivage et Sainte-Anne) », fait-il remarquer.