Le mystère du frein moteur
Des citoyens s’interrogent toujours sur le changement d’approche de la plupart des municipalités et villes de ne pas interdire le frein moteur, appelé aussi frein Jacob, mais de plutôt solliciter la collaboration des conducteurs.
Il règne toujours une certaine confusion à ce sujet.
Pour faire suite à la production de nos reportages sur la circulation du mercredi, il arrive que nous tentions de répondre aux questions de nos lecteurs sur certains points de détails. Cette fois-ci, un résident du district Sacré-Cœur, Louis Deschênes, s’interroge sur le fait que la Ville de Rimouski ne semble pas, selon lui, vouloir appliquer son propre règlement sur l’interdiction d’utilisation des freins Jacob pour les conducteurs de poids lourds et de camions-remorque.
Pas d’explications
« Je demande à la Ville de Rimouski de faire appliquer son règlement Règlement 66-2003 article 39.1
sur les nuisances. On me le refuse et je me demande bien pourquoi. J’ai contacté le greffier, monsieur Julien Rochefort Girard. Je lui ai fait part de ma demande de faire installer des panneaux qui interdiraient l’utilisation du frein moteur, conformément au règlement, et non pas qui solliciteraient l’aimable collaboration des conducteurs. Il m’a dit qu’il a fait suivre ma demande aux Travaux publics. Là, on m’a dit que de tels panneaux ne seraient pas installés. Je me demande quelle en est la raison et je n’arrive pas à avoir des explications », signale monsieur Deschênes, qui était candidat aux dernières élections municipales.
Le boulevard
Monsieur Deschênes habite le long du boulevard Saint-Germain, auquel la Ville apporte une attention particulière dans son projet de refonte des vitesses maximales dans les districts résidentiels et sur certaines artères. À partir de la rue de la Gare jusqu’au centre commercial le Carrefour, il sera désormais interdit de rouler à plus de 50 km/h.
Sa section du boulevard est aussi exposée au trafic des fardiers qui sortent de l’usine de pavage Sintra. Ce qui rend son questionnement encore plus important.
Fait le choix
Puisque nous étions sous l’impression que certaines municipalités l’interdisent et d’autres non, le Journal Le Soir s’est adressé au préfet de la MRC Rimouski-Neigette, Francis Saint-Pierre.
« À vrai dire, j’ignore la raison fondamentale qui ferait la distinction entre interdiction et sensibilisation, mais je crois que c’est un choix des municipalités et chez nous, nous avons décidé de ne pas le faire, car nous n’en voyions pas la nécessité, puisque les camions lourds sont censés circuler par l’autoroute 20 », dit celui qui est aussi maire de Saint-Anaclet.
Question de sécurité
La bonne réponse nous viendra en fait d’un chauffeur d’expérience de Rimouski, Stéphane Ebacher, qui nous signale que l’explication provient du ministère des Transports, qui a rappelé aux municipalités il y a aussi longtemps que 2016 que les règlements interdisant l’usage du frein Jacob allaient à l’encontre de son usage principal, qui en est un de sécurité.
Interdit ou pas?
Donc, en principe, les villes et municipalités ont adapté leur réglementation pour ne plus interdire le frein moteur Jacob.
Mais en pratique, si on a l’impression que certains l’interdisent et que d’autres le préviennent, c’est que plusieurs municipalités n’ont pas retiré leur panneau d’interdiction datant d’avant la directive de Transport Québec.
Maintenant, on leur dit plutôt en général : « Merci de ne pas utiliser votre frein moteur. »