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Nouvelle de 17 h

Pas de protestation devant les élus

Réduction des limites de vitesse
Les véhicules roulaient déjà moins rapidement ce matin, sur le boulevard Saint-Germain, dans Sacré-Coeur. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Il y aura une semaine demain que les panneaux de réduction de vitesse ont été installés sur le boulevard « aux cinq noms » à Rimouski et on sent encore un mécontentement important chez une partie de la population.

Six jours après la publication de la nouvelle à ce sujet, des citoyens continuent aujourd’hui de faire des publications sous le texte publié par Le Soir, mercredi dernier. Les commentaires se sont poursuivis sous le texte qui plaçait cette nouvelle dans la revue de la semaine, vendredi. Puis, hier, les réactions ont encore déferlé lorsque nous annoncions que la Ville prévoyait des dépenses de 125 000 $ pour l’opération de changements de panneaux de limite de vitesse.

Sur le boulevard

Le mécontentement semble orienté particulièrement sur la réduction de la vitesse de 70 km/h à 50 km/h sur trois portions du boulevard Saint-Germain/René-Lepage/Jessop. De la rue de la Gare à Sacré-Cœur à la ruelle qui longe le centre commercial le Carrefour Rimouski, soit sur 8,3 km, la vitesse est maintenant uniforme à 50 km/h. La Ville a effectué une simulation qui donne environ 1 minute et 45 secondes en ce qui a trait au temps supplémentaire que prendrait la « traversée » du centre-ville.

Le Journal Le Soir a fait le même exercice avec une méthodologie aussi rigoureuse que possible. En comparant l’aller avec la vitesse à 70 km/h sur les trois portions concernées et le retour à 50 km/h sur la même distance, la différence a été de 24 secondes. Pour mieux sensibiliser les automobilistes, la Ville a ajouté de nouveaux panneaux-radar indiquant leur vitesse, dans Sacré-Cœur.

Et pourtant…

Et pourtant, pourtant, s’ils font beaucoup de bruit dans les médias sociaux, les mécontents ne se sont pas présentés devant leur conseil municipal pour se plaindre, hier soir. D’autant plus que de nombreuses critiques déploraient que les citoyens n’auraient pas été consultés sur la diminution générale de la vitesse, alors que cela a bien été le cas. Notons que 2 200 personnes ont notamment répondu à un sondage commandé par la Ville.

« On a eu 40 personnes dans la salle, hier soir. Plusieurs d’entre elles ont défilé au micro jusqu’à 22 h 30. Aucune de ces personnes n’a parlé de la réduction de la vitesse dans nos rues. Pourtant, hier, on a parlé de vitesse officiellement pendant l’assemblée. On a adopté une résolution pour demander au ministère des Transports qu’il prenne des mesures d’atténuation de la vitesse, pour réduire la vitesse de 90 km/h à 70 km/h. Si quelqu’un dans la salle avait voulu nous poser des questions sur la vitesse, il aurait pu le faire », constate monsieur Joncas.

Déjà trop vite

« Pour circuler sur le boulevard régulièrement, je dirais que les gens qui sont particulièrement négatifs sont les mêmes qui ne respectent déjà pas la vitesse à 50 km/h. On entendait déjà des plaintes avant que ce ne soit en vigueur. Ça fait quand même un certain temps qu’on en parle… on en parlait sous l’ancien conseil. Il faut se rappeler que la démarche a commencé quand des citoyens nous ont demandé une vitesse minimale de 30 km/h. On a eu d’ailleurs beaucoup de pressions. Les gens disaient « faites comme à Rivière-du-Loup! Mettez 30 km/h ici, 30 km/h là… » Je disais à mes collègues que j’allais souvent à Rivière-du-Loup et sur l’artère que j’empruntais, c’était 30 km/h, mais les autobus scolaires roulaient à 50-55. Il y avait un problème de culture quelque part », réagit aussi le maire suppléant.

« Les gens voulaient du 30 km/h sur certaines rues. Finalement, on n’a pas bougé et on est arrivé avec des solutions après une consultation qui a été déployée par tous les moyens technologiques possibles. Nous avons adopté des solutions de compromis », affirme-t-il.

Satisfaction importante

Le dossier de la réduction de vitesse rappelle que ce sont les citoyens qui se présentent aux assemblées du conseil municipal avec des arguments bien étoffés qui ont souvent l’oreille des élus.

« Il faut venir prendre le micro, dire ce qu’on a à dire et s’attendre à une réponse, à une réplique. C’est trop facile derrière un ordinateur. Si 90 personnes ont manifesté leur mécontentement (sur les médias sociaux), on peut dire que 9 900 quelques autres sont d’accord. Il faut arrêter de réagir et de craindre les « chialeux ». Quand les gens sont sondés au niveau national sur l’efficacité des mesures que prennent les élus dans tous les domaines, on s’aperçoit qu’il y a une satisfaction qui est importante. Oui, on consulte, et de toute façon la loi nous y oblige dans certains cas, mais on fait même des consultations quand on n’a pas besoin d’en faire. On est en train d’en faire une pour les gens de Rimouski-Est », insiste monsieur Joncas.

Parler en septembre

Ce dernier rappelle par ailleurs que l’exercice de consultation Rimouski 2030 commencera dans quelques semaines, en septembre, et que ce sera le bon moment pour tous les citoyens de tous les districts de discuter de tous les sujets, y compris la sécurité routière et la vitesse.

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