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Nouvelle de 17 h

« Rimouski aura mauvaise réputation »

Les retombées du report du projet de FARI
L’ancien conseiller Simon Saint-Pierre et le maire de Rimouski, Guy Caron, réagissent à la décision de FARI de suspendre son projet sur la rue des Flandres. (Photo: photomontage-archives-courtoisie)

Rimouski et ses citoyens se retrouvent perdants à tous les points de vue, avec l’annonce du report du projet de résidence pour personnes aînées de Groupe FARI pour la rue des Flandres, à Rimouski, ce matin.

C’est ce que constate l’ancien conseiller municipal Simon Saint-Pierre du district Saint-Pie-X en prenant connaissance de la nouvelle et alors qu’il était invité par le Journal Le Soir à présenter ses réactions. FARI a annoncé ce matin que le projet d’édifice de six étages évalué à environ 20 M$ n’est pas annulé, mais reporté à un moment qui lui semblera plus opportun. Le coût des matériaux de construction est évoqué.

Il convient ici de rappeler que le dossier de FARI a connu des retards considérables, un an, peut-être davantage, en raison de l’opposition de certains citoyens de Saint-Pie-X habitant près du lieu projeté dont certains ont même porté l’affaire devant les tribunaux. Une affaire qui a donné lieu à un règlement hors cour en mars. FARI avait prolongé l’offre d’achat du terrain qu’il convoitait en novembre dernier et l’offre d’achat venait à échéance ce mois-ci. Par ailleurs, l’élection municipale du 7 novembre dernier a coûté son poste à Simon Saint-Pierre, qui était favorable au projet, contrairement à la gagnante, Mélanie Bernier.

Une esquisse du projet de Groupe FARI sur la rue des Flandres. Un investissement de 20 M$ est en cause. (Photo: capture d’écran, Ville de Rimouski)

Aux calendes grecques

Pour monsieur Saint-Pierre, même si on parle de suspendre et non d’annuler le projet, aussi bien dire qu’il est remis aux calendes grecques : « Si c’est bien le prix des matériaux de construction qui est en cause, il faut dire que si les coûts ont explosé, ce n’est pas demain matin qu’ils vont baisser. Les opposants auront finalement atteint leur but. S’il n’y avait pas eu de contestation, la construction de l’édifice tirerait à sa fin au moment où on se parle », commente d’abord monsieur Saint-Pierre.

« Dans le fond, ce que ça va avoir comme impact, on le voit. À Rimouski, l’opposition a fait en sorte que la Ville perde des revenus de taxes importants et en même temps, une solution partielle pour la crise du logement disparaît. À ce chapitre, on ne s’en sortira pas! Ça va avoir des impacts aussi sur le compte des taxes parce qu’on aura un manque à gagner. C’est désolant, vraiment désolant. Rimouski est perdante à plusieurs égards », soutient l’homme d’affaires.

Mauvais message

« Ça veut dire que 99% des résidents de Rimouski vont devoir payer le prix qui leur est imposé par un petit groupe d’opposants. Le mauvais message que ça risque d’envoyer aux promoteurs, ça risque aussi de faire mal. Et dire qu’une personne maintenant élue était dans le groupe qui a amorcé les démarches juridiques (NDLR : Mais s’est toutefois protégée en se retirant des discussions du conseil municipal). Il y aura des impacts fiscaux et de logement. Et en plus, il y aura de moins en moins de projets majeurs ici. Les investisseurs ne voudront plus venir à Rimouski. On va perdre des promoteurs », conclut Simon Saint-Pierre.

Maire déçu

Le maire de Rimouski, Guy Caron, ne cache pas sa déception : « Oui, je suis déçu, car j’aurais aimé voir FARI amorcer les travaux rapidement après les développements des dernières semaines, mais je peux comprendre également que leur entreprise fait face à une réalité concernant les matériaux de construction et concernant l’inflation. Ce ne sont pas nécessairement des conditions qui sont stables pour investir.  Je peux comprendre leur décision, mais ça ne m’empêche pas d’être déçu. On va travailler avec eux comme avec n’importe quel promoteur pour voir si on peut les aider. »

Effet de l’opposition

Le Journal Le Soir a demandé à monsieur Caron si finalement ce n’est pas le mouvement d’opposition qui aura causé ce report. « À ma connaissance, le principal impact a été les délais que ça a causé. Évidemment, si on avait pu commencer l’an dernier, on n’aurait pas subi ce qui se passe aujourd’hui avec l’instabilité économique marquée, qui pousse des promoteurs à réfléchir davantage aux investissements qui seront faits. Je dirais que l’impact est davantage sur les délais. Quant à la collaboration de la Ville de Rimouski comme partenaire, je pense que les gens de Groupe FARI pourront témoigner qu’ils ont eu une grande collaboration », répond le maire.

Le Journal Le Soir a invité un des opposants à s’exprimer, mais il n’a pas répondu à notre invitation.

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