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Nouvelle de 17 h

« On va s’y habituer »

Réduction de la vitesse à Rimouski
Des automobilistes sur le boulevard René-Lepage. (Photo: jourallesoir.ca, Pierre Michaud)

La Ville de Rimouski a débuté aujourd’hui le déploiement de ses nouveaux panneaux d’affichage de la vitesse maximum permise dans ses différentes rues et artères, non sans causer quelques poussées de mauvaise humeur pour une partie de la population.

C’est à ce sujet que s’arrête cette semaine le Journal Le Soir dans sa série de reportages sur les problèmes de circulation à Rimouski.

La Ville a fait savoir ce matin que la limite de vitesse sur les boulevards Saint-Germain, René-Lepage Est et Jessop est maintenant diminuée à 50 km/h. L’installation de la nouvelle signalisation sur les routes rurales commencera dès le lundi 20 juin. La vitesse sera alors abaissée de 80 km/h à 70 km/h. La limite de vitesse dans toutes les rues résidentielles passera de 50 km/h à 40 km/h au cours du mois de juillet.

« La sécurité routière est un enjeu prioritaire pour les membres du conseil municipal. L’abaissement de la vitesse facilitera le partage harmonieux de nos routes et améliorera la sécurité des différents usagers, tout particulièrement ceux qui sont plus vulnérables comme les piétons et les cyclistes. La réduction des limites de vitesse favorise aussi la mobilité active, ce qui s’inscrit à la perfection dans notre vision de développement du territoire », indique le maire, Guy Caron.

La police va être aux aguets

Le sergent Claude Doiron, de la Sûreté du Québec, confirme que comme dans toute occasion semblable, les policiers n’ont pas besoin d’avoir de directive particulière pour faire leur travail. « On est au courant que la Ville allait procéder à des réductions de vitesse. La Ville nous a avisés de la situation. Il est entendu que les policiers vont effectuer une surveillance particulière dans les zones où les limites de vitesse ont été changées. »

« Les changements de vitesse ne sont une surprise pour personne. La Ville l’a annoncé et les médias en ont beaucoup parlé. Les gens ne devraient donc pas être surpris de voir les policiers faire leur travail », ajoute le policier.

Le comportement de certains devra changer radicalement, s’il faut en retenir cet exercice que nous avons réalisé en avril, à un endroit où la vitesse passe de 70 km/h à 50 km/h et où la vitesse est indiquée à l’aide d’un radar. Sur 62 véhicules, deux respectaient la limite de vitesse ou moins.

Des interventions ciblées

La vitesse est aussi diminuée à 40 km/h dans les secteurs résidentiels.

Le conseiller du district Sainte-Odile et membre du comité de circulation. Grégory Thorez, précise que les quatre endroits où la Ville a décidé de réduire la vitesse de 70 km/h à 50 km/h sur le boulevard « aux cinq noms » (Saint-Germain/René-Lepage/Jessop/du Rivage/Sainte-Anne) avaient chacun un problème en particulier.

« À Sacré-Cœur, près de la montée des Saules et à Nazareth, au carrefour de la rue Lausanne, il y a des traverses scolaires. Dans Saint-Germain, près du Havre de l’Estuaire, le nouveau projet de résidence va amener plus de personnes âgées dans le secteur et ce sera plus sécurisant pour les utilisateurs de la promenade de la mer. Ça va être plus agréable de se promener s’il n’y a pas une autoroute à côté! Quand c’est marqué 70 km/h, les gens roulent à 90 km/h. Enfin, pour ce qui est de la portion sur Jessop, la recommandation et la décision de réduire la vitesse à 50 km/h est attribuable au fait que le carrefour Jessop/Léonidas est peut-être le plus accidentogène de la Ville », résume monsieur Thorez.

Des citoyens ont insisté

À ceux qui critiquent beaucoup le conseil municipal pour cette décision, monsieur Thorez explique ce qui a motivé le comité de circulation et les élus à aller de l’avant avec le projet global de réduction de la vitesse. Ceux qui critiquent devraient assister aux assemblées du conseil plus souvent, car la présence de citoyens militants a rejoint et convaincu les élus.

« Il y a eu une demande d’une partie de la population pour que nous réduisions la vitesse, en particulier dans les quartiers résidentiels. Je pense que c’est raisonnable. Ce que nous allons faire aussi, nous allons rendre les vitesses plus cohérentes sur les routes rurales, où il y avait parfois du 80, parfois du 50, parfois du 70 : ce sera 70 km/h partout. Une chose qu’il ne faut pas faire avec les limites de vitesse, c’est de jouer au yo-yo. »

Le temps

Pour les réfractaires, monsieur Torez rappelle que la Ville a fait un exercice d’évaluation sur la différence du temps requis pour se rendre de la rue de la Gare à Sacré-Cœur au centre commercial Le Carrefour. Le résultat est d’environ 1 minute et 40 secondes.

L’auteur de ces lignes a tenté l’expérience sur le plan pratique. À l’aller, nous avons respecté les limites de vitesse alors qu’elles étaient de 50 km/h et de 70 km/ par portions. Au retour, nous avons maintenu notre vitesse à 50 km/h sur les 8 km de boulevard concernés. Différence : 24 secondes.

Un boulevard urbain

Il faut par ailleurs rappeler, selon monsieur Torez, que le boulevard aux cinq noms est un boulevard urbain, ce qui implique des règles de conduite adaptées. « Les boulevards urbains ne sont pas des autoroutes. »

Par exemple, un véhicule peut demeurer dans la voie de gauche s’il roule la vitesse limite sans obligation de céder la voie aux véhicules qui veulent effectuer un dépassement. Le fait de rouler à gauche permet de ne pas encombrer le trafic si on n’a pas à prendre une sortie par la droite. On a aussi le droit de dépasser par la droite.

Synchroniser

« J’ai vu les commentaires de gens qui croient à tort que nos feux de circulation ne sont pas synchronisés. Ils sont bel et bien synchronisés, mais ils sont aussi équipés de feux de piétons. Quand une personne appelle ce feu, cela vient forcément désynchroniser temporairement les autres feux. Faites le test le soir, quand il n’y a pas de piétons et vous verrez. Ces mêmes feux seront resynchronisés », indique Grégory Thorez.

À tous ceux qui se plaignent

« Qu’avez-vous à dire à tous ceux qui se plaignent, monsieur Thorez? »

« Il y a des gens qui sont très heureux de la décision de la Ville. Nous avons bien expliqué, comme je viens de le faire, les raisons pour lesquelles nous avons procédé à ces changements. Chez ceux qui se plaignent, il y a des arguments plus ou moins valables. Si vous pensez qu’un boulevard à 50 km/h ça ne se peut pas, vous êtes dans l’erreur. Il y a plein d’endroits où c’est la vitesse permise sur les boulevards urbains. Et si vous croyez que c’est un « piège à ticket » au bénéfice de la Ville, vous êtes aussi dans l’erreur, parce que les revenus des billets d’infraction délivrés sur une route provinciale (le boulevard est aussi la route 132), vont au gouvernement du Québec », déclare le conseiller.

« Si je pense particulièrement au boulevard, les gens vont s’habituer. La différence de temps requis pour le déplacement entre les changements de vitesse n’est pas significative », conclut-il.

Grégory Thorez (Photo: courtoisie)

Prudence sur la 20 et geste dangereux

Par ailleurs, si vous choisissez de contourner les travaux du vieux pont de la rivière Rimouski en utilisant l’autoroute 20, comptez cinq à dix minutes de plus, car il y avait, cet après-midi, du moins, également des travaux sur le pont de la rivière Rimouski situé sur la 20. Il y a des signaleurs et un feu de circulation.

Le Journal Le Soir a été témoin d’un geste très imprudent, quand un automobiliste impatient est sorti de la file d’attente pour effectue un virage en U au beau milieu de l’autoroute, cet après-midi, vers 14 h 45.

Il y avait congestion sur une partie de l’autoroute, cet après-midi. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)
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